Le cheikh Nabil Kaouk, membre du Conseil central du Hezbollah, le ministre Hezbollah de la Jeunesse et des Sports, Mohammad Fneich et le président du conseil exécutif du Hezbollah, le cheikh Ali Daamouch. Photos Ani
Des responsables du Hezbollah et du mouvement Amal ont critiqué dimanche les positions "belliqueuses" des Etats-Unis qui menacent, selon les deux partis chiites, la sécurité du Liban et de la région, en référence notamment au souhait exprimé par le président Donald Trump qui s'est dit favorable à la reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan.
"Les positions américaines belliqueuses menacent la sécurité et la stabilité du Liban et de la région. Il est demandé aux autorités libanaises de prendre une position claire et ferme contre 'l'accord du siècle' et la légitimation de l'occupation du Golan car le Liban est la première des victimes de ces prises de position", a affirmé dans la journée le cheikh Nabil Kaouk, membre du Conseil central du Hezbollah.
Jeudi, le président américain avait estimé sur Twitter qu'il était "temps pour les Etats-Unis de reconnaître pleinement la souveraineté d'Israël sur le plateau du Golan", rompant avec des décennies de diplomatie américaine au Moyen-Orient. Israël a conquis en 1967 une grande partie du Golan et l'a annexée en 1981, annexion jamais reconnue par la communauté internationale.
"En légitimant l'occupation israélienne de Jérusalem et du Golan avec l'accord d'Israël, il peut légitimer demain l'occupation des fermes de Chebaa et les collines de Kfarchouba", a estimé le cheikh Kaouk.
"Le but de la campagne de boycott, de blocus, de sanctions et de dénigrement contre la résistance est de nous forcer à prêter allégeance au projet américain et ses instruments dans la région et d'abandonner nos droits, nos richesses. et notre sécurité", a renchéri le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohammad Fneich, l'un des trois ministres du parti chiite au sein du gouvernement de Saad Hariri.
(Lire aussi : Vague de condamnations après les propos de président US sur le Golan)
"Injonctions"
"Les conspirateurs doivent savoir que la résistance va se poursuivre", a renchéri de son côté le président du conseil exécutif du Hezbollah, le cheikh Ali Daamouch, qui avait déjà pris la parole vendredi après les propos tenus par le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo lors de sa visite au Liban contre le parti chiite.
"A entendre les déclarations du diplomate occidental qui est venu au Liban pour se déchaîner contre la résistance et demander au pays de se soumettre et de se livrer, nous devons en tant que Libanais abandonner les armes de la résistance qui ont rendu dignité et victoire à la Nation. Chaque jour, vous venez avec de nouvelles conditions et injonctions. Certains sont contents de ce type de déclarations tandis que d'autres défendent le pays et son unité", a déclaré pour sa part le député Hani Kobeissi, membre du bureau politique du mouvement Amal dirigé par le président du Parlement, Nabih Berry.
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, doit s'exprimer mardi à 17 heures lors d'une allocution télévisée.
Lors de sa visite à Beyrouth, dernière étape de sa tournée régionale qui l'a mené au Koweït et en Israël, M. Pompeo a appelé vendredi le Liban à se démarquer des "sombres ambitions" de l'Iran et du Hezbollah. Financé et armé par Téhéran, la parti chiite est considéré par Washington comme une organisation "terroriste".
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commentaires (9)
Tant que la Syrie ne reconnaît pas officiellement l'autorité du liban sur ces terrains alors on peut tjrs courir
Bery tus
16 h 44, le 25 mars 2019