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Liban - Conseil des ministres

La partielle de Tripoli suscite le débat

Les membres du Conseil militaire ont été élus hier, dans un climat d’entente anticipé.

Le Conseil des ministres réuni hier à Baabda. Photo Dalati et Nohra

Le Conseil des ministres s’est tenu hier à Baabda, consacrant le retour au calme entre les deux partenaires au pouvoir, le Premier ministre Saad Hariri et le président de la République Michel Aoun, soutenu par le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil.

Le Conseil a approuvé, comme prévu, les nominations des membres du Conseil militaire, à la faveur d’un climat d’entente rétabli, ayant paru déteindre sur l’ensemble des parties.

Les nouveaux membres du Conseil militaire sont : le général Amine el-Aaram (druze), chef d’état-major, le général Milad Ishac (grec-orthodoxe), inspecteur général, le général Élias Chamiyé (grec-catholique), membre à plein temps au sein du Conseil militaire, et le général Mahmoud el-Asmar (sunnite), secrétaire général du Conseil supérieur de la défense. Le général Georges Chreim reste quant à lui à la disposition du ministre de la Défense jusqu’à sa retraite.

Le nom du général Asmar, soutenu par Saad Hariri, avait été contesté par le président de la République Michel Aoun et Gebran Bassil, provoquant le report des nominations. Le fait que sa nomination soit au final concédée à Saad Hariri aurait pour contrepartie possible des concessions de la part de ce dernier en faveur du CPL au niveau de postes administratifs qui sont à ce stade l’objet de spéculations médiatiques. Dans son compte-rendu de la réunion, le ministre de l’Information Jamal Jarrah a, en réponse à une question sur la poursuite des nominations, confié avoir personnellement évoqué avec le président de la République la priorité de procéder à la nomination des membres du conseil d’administration de Télé-Liban. Il a tenu à assurer d’une manière générale que toutes les nominations seront examinées en Conseil des ministres. La perspective de nomination d’un nouveau conseil d’administration de la Caisse nationale de Sécurité sociale a été rapidement évoquée après l’acceptation de la demande de démission de l’un de ses membres, le Premier ministre et le ministre des Finances Ali Hassan Khalil défendant le report de ces nominations jusqu’à ce que l’élaboration de la nouvelle loi relative à la Sécurité sociale soit achevée.


(Lire aussi : Partielle de Tripoli : la société civile se lance officiellement dans la bataille)

Bulletins pré-imprimés : retour à la case départ

Des tensions restées relatives ont surgi lors du débat autour de l’organisation de la partielle de Tripoli, précisément autour de l’adoption des bulletins de vote pré-imprimés – qui a fini par être approuvée tant bien que mal.

Selon des sources des Forces libanaises, leur ministre Richard Kouyoumjian aurait insisté sur la nécessité de recourir aux bulletins pré-imprimés « par souci de transparence et de protection du secret du vote ». Toutefois, cette option s’est vu opposer un refus jugé surprenant de la part des berrystes et du Hezbollah, secondés par le ministre Salim Jreissati, au motif que l’usage de ces bulletins n’est pas prévu par la loi électorale. Il faisait ainsi référence à l’ancienne loi électorale, fondée sur le scrutin majoritaire sur la base duquel la partielle de Tripoli doit se dérouler. Un seul siège étant pourvu, en l’occurrence un siège réservé à un député sunnite, le mode de scrutin partiellement proportionnel, retenu par la nouvelle loi électorale pour les législatives de mai 2018, est inapplicable. C’est ce qui justifierait, selon Salim Jreissati, l’inapplicabilité de la nouvelle loi dans son ensemble, y compris les réformes qu’elle consacre, dont l’adoption de bulletins de vote pré-imprimés.

Sans s’attarder sur cet argument juridique, les ministres FL ont préféré souligner l’importance de maintenir l’exigence de ces bulletins au niveau de la partielle. La ministre May Chidiac a mis l’accent sur l’importance de cette réforme pour le citoyen et la société civile, si bien que Gebran Bassil a fini par appuyer les ministres FL, jusqu’à obtenir gain de cause.


(Lire aussi : Électricité : que prévoit le plan de Nada Boustani ?)



La ministre de l’Intérieur Raya el-Hassan, compétente pour organiser et superviser le scrutin, a dit ne s’opposer à aucun choix, qu’il s’agisse de l’adoption ou non du bulletin pré-imprimé. C’est ce qu’a confirmé d’ailleurs le ministre Jamal Jarrah en réponse à une question.

Le débat sur les bulletins de vote a eu lieu lors de l’examen du point de l’ordre du jour relatif au déblocage des fonds nécessaires pour la tenue de la partielle de Tripoli, à la lumière de l’évaluation qui en a été faite par Raya el-Hassan. Les mesures de sécurité prévues à cet effet ont également été passées en revue. Pour rappel, l’élection législative partielle de Tripoli est prévue le 14 avril, après l’invalidation du mandat parlementaire de Dina Jamali, membre du courant du Futur du Premier ministre.

Par ailleurs, le président Aoun a demandé que l’avant-projet de budget de 2019 soit finalisé le plus vite possible afin de le transmettre au gouvernement pour approbation, a rapporté Jamal Jarrah.

Sur un autre plan, le gouvernement a accepté la demande de démission de Ziad Hayek de son poste de secrétaire général du Haut Conseil pour la privatisation et les partenariats (HCPP). Les réticences de la classe politique à appliquer la loi PPP sur les projets de la CEDRE puis le « lâchage » par Beyrouth de sa candidature à la présidence de la Banque mondiale auraient motivé sa démission.


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