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Liban - Partielle de Tripoli

Rifi soutient Jamali pour « faire échec au projet iranien »

Achraf Rifi hier à Tripoli, entouré de Dima Jamali et Rachid Derbas. Photo ANI

L’ancien ministre de la Justice, Achraf Rifi, a appelé hier les habitants de Tripoli à voter massivement pour la candidate du courant du Futur, Dima Jamali, lors de l’élection partielle pour un siège sunnite dans la capitale du Liban-Nord le 14 avril, en replaçant la bataille électorale dans le cadre de la lutte contre « l’implantation du projet iranien à Tripoli ».

M. Rifi s’exprimait à l’issue d’une rencontre avec Mme Jamali, qu’il a reçue accompagnée de l’ancien ministre Rachid Derbas. À l’issue de l’entretien, la députée, dont le mandat avait été invalidé fin février par le Conseil constitutionnel suite à un recours présenté par Taha Naji, candidat malheureux des Ahbache proche de Damas et du Hezbollah, a affirmé que sa visite visait à remercier l’ancien patron des FSI pour « sa démarche noble », en allusion à son retrait de la bataille électorale.

Au terme d’une querelle remontant à février 2016, Achraf Rifi, autrefois faucon du courant du Futur, s’était en effet réconcilié le 12 mars avec le Premier ministre Saad Hariri, sous l’égide de l’ancien Premier ministre Fouad Siniora.

« Nous avons insisté tous les deux sur le principe de l’unité et d’œuvrer main dans la main, ainsi que sur la nécessité de tourner la page du passé et d’ouvrir une nouvelle page. Cela se répercutera positivement sur notre ville, Tripoli », a ajouté Dima Jamali.

Estimant que l’invalidation de sa députation était « injuste », la candidate au siège sunnite s’est cependant félicitée de l’unité réalisée, à l’occasion de la partielle à venir, grâce au ralliement d’Achraf Rifi à sa candidature. « La bataille électorale demeure, mais nous sommes plus forts parce que nous constituons désormais une seule équipe », a-t-elle indiqué, appelant les Tripolitains à « se mobiliser en masse pour la partielle, à voter en toute liberté et à mener la bataille en force », dans la mesure où le recours en invalidation déposé contre elle vise le Premier ministre Saad Hariri « personnellement ».



(Lire aussi : Hariri conforté dans son rôle de leader sunnite incontesté)

Double attaque de Rifi contre le Hezbollah et Bassil

À son tour, M. Rifi a appelé « tous les Tripolitains à se rendre massivement aux urnes » et à voter pour Mme Jamali, en procédant à « une lecture stratégique de cette élection », qui vise à « faire échec au projet iranien à Tripoli ».

« Les défis de l’étape actuelle sont bien trop importants pour se faire concurrence sur un siège parlementaire », a estimé l’ancien ministre de la Justice. « Nous faisons face à une attaque féroce de la part de certains (…) qui se traduit par une opération de phagocytose de l’accord de Taëf, de l’État et des institutions, visant à montrer que cet État est failli afin d’établir une mainmise iranienne sur lui », a-t-il poursuivi, en allusion au Hezbollah. « D’où mon appel à l’unité, parce que notre présence et notre rôle (sunnite) dans le pays ainsi que notre identité arabe sont mis en danger » par le projet d’hégémonie iranienne sur le Liban.

« Nous sommes considérés comme l’une des plus grandes communautés du Liban et aucune partie ne devrait nous traiter comme si nous étions faibles. Nous allons leur prouver que nous sommes forts », a-t-il dit.

Évoquant la campagne menée par le chef du Courant patriotique libre, le ministre Gebran Bassil, M. Rifi a dit : « Il n’a pas le droit de prétendre qu’il est transparent, alors qu’il sait bien que nous avons en notre possession des dossiers qui le mettent en cause. » S’adressant à M. Bassil, il a affirmé : « Vous ne pourrez pas porter atteinte à nos droits. Nous sommes des partenaires essentiels au Liban et nous défendrons notre pays politiquement comme nous l’avons défendu lorsque nous étions dans la sécurité. Aujourd’hui, nous marchons main dans la main avec Saad Hariri et tous les gens honnêtes de ce pays, chrétiens, druzes, alaouites et chiites, pour prouver que ce pays ne se soumettra jamais au projet iranien. »

M. Rifi a accusé M. Bassil d’ « orienter certains chrétiens vers le projet syro-iranien ». « Chaque personne qui décide d’aller vers ce projet assumera la responsabilité de son choix », a-t-il conclu.

De son côté, Mohammad Kabbara, député du courant du Futur – et dont le neveu, Samer Kabbara, s’est porté en tant que candidat indépendant – a réitéré son soutien ferme à Saad Hariri pour la partielle du 14 avril.


(Lire aussi : Avec le retour de Rifi au bercail, Hariri renforcé sur tous les plans)


La candidature de Nizar Zakka

Sur un autre plan, Maha Zakka, la sœur de Nizar Zakka, détenu dans les geôles iraniennes depuis septembre 2015, a tenu hier une conférence de presse à Tripoli pour lancer la campagne électorale de son frère, qui a décidé de se porter candidat au siège sunnite sous le label « La liberté pour le Liban ».

L’événement a eu lieu en présence de l’ancien député Misbah Ahdab et de représentants du député et ancien Premier ministre Nagib Mikati et de l’ancien ministre Achraf Rifi.

Mme Zakka, qui a accusé les autorités d’avoir « failli à leur devoir » dans l’affaire de la libération de son frère, a estimé que ce dernier se trouve « kidnappé » en Iran « parce qu’il est un défenseur féroce de la liberté ». « Nizar n’est pas à la recherche d’un poste de parlementaire. S’il est élu, son siège restera vacant parce qu’il est détenu en Iran », a-t-elle souligné, précisant que sa victoire aurait « un effet positif sur son cas ».



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L’ancien ministre de la Justice, Achraf Rifi, a appelé hier les habitants de Tripoli à voter massivement pour la candidate du courant du Futur, Dima Jamali, lors de l’élection partielle pour un siège sunnite dans la capitale du Liban-Nord le 14 avril, en replaçant la bataille électorale dans le cadre de la lutte contre « l’implantation du projet iranien à Tripoli ». M....

commentaires (4)

Et dire que les mêmes sottises qui nous disaient qu'ils ne fallait jamais mettre la faute sur autrui et regarder en soi même , viennent aujourd'hui nous parler de faute à Pierre Paul Jacques. C'est les mêmes sots qui s'oublient.

FRIK-A-FRAK

00 h 44, le 20 mars 2019

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Commentaires (4)

  • Et dire que les mêmes sottises qui nous disaient qu'ils ne fallait jamais mettre la faute sur autrui et regarder en soi même , viennent aujourd'hui nous parler de faute à Pierre Paul Jacques. C'est les mêmes sots qui s'oublient.

    FRIK-A-FRAK

    00 h 44, le 20 mars 2019

  • Comme il y va Mister Rifi. Projet iranien! Visant à affaibLir leS sunnnites comme dirait l'autre. Ouahahaha. Ca ne manque pas d'imagination et à défaut de loup ça crie au chat persan-perçant! Miaouuuu!

    Tina Chamoun

    17 h 23, le 19 mars 2019

  • Pourtant j'avais compris que Rifi avait présenté un recours en invalidation l'année passée contre les résultats des élections (qui en effet étaient surprenants). Dans l'article https://www.lorientlejour.com/article/1115068/ on peut lire : "Leur jeu a été dévoilé. Ils n'ont pas lésiné sur les moyens, interchangeant des urnes"

    Stes David

    09 h 08, le 19 mars 2019

  • AFFAIBLIR LES SUNNITES AU LIBAN EST LE BUT DES IRANIENS ET DES LEURS POUR RENFORCER LA MAINMISE. MALHEUREUSEMENT IL Y A DES VENDUS DANS LA MAISON SUNNITE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 00, le 19 mars 2019

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