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À La Une - Liban

Hariri : Le compromis avec Aoun aussi solide qu'un mariage maronite

"Les déclarations politiques n'empêchent pas le gouvernement de poursuivre son travail et rien n'arrêtera la marche des réformes et des réalisations", déclare le Premier ministre.

Le Premier ministre libanais, Saad Hariri (au centre), entouré d'une délégation de l'Ordre des journalistes, le 19 mars 2019. Photo Dalati et Nohra.

Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a affirmé mardi que le compromis qu'il a passé avec le chef de l'Etat, Michel Aoun, et le Courant patriotique libre était aussi solide qu'un "mariage maronite", quasiment indissoluble tout en indiquant qu'aucune partie "ne pouvait arrêter la marche des réformes". M. Hariri faisait allusion aux propos du ministre des Affaires étrangères et chef du CPL, Gebran Bassil, qui a menacé de bloquer le gouvernement s'il n'obtenait pas gain de cause au niveau des dossiers des réfugiés syriens, de la lutte contre la corruption et celui de la production du courant électrique, des propos vus par certains comme une attaque directe envers le Premier ministre. 

"Le compromis national est comme un mariage maronite, et ce pour une seule raison : il est lié à l'intérêt du Liban", a affirmé Saad Hariri devant une délégation de l'Ordre des journalistes. "Avec le président de la République, nous avons pris une décision qui était dans l'intérêt du pays, en dépit de toutes les pressions et tensions politiques", a-t-il souligné. Il a déclaré que "les déclarations politiques n'empêchent pas au gouvernement de poursuivre son travail et rien n'arrêtera la marche des réformes et des réalisations".

"Je vous assure qu'il n'y aura aucun conflit qui pourrait arrêter le travail en cours, ni avec le CPL, ni avec le mouvement Amal, le Parti socialiste progressiste, les Forces libanaises, ni avec les Marada, ni même nos conflits connus et publics avec le Hezbollah", a-t-il lancé. "Ma décision est d’œuvrer dans l'intérêt du Liban, des citoyens et de l'économie et de ne pas me laisser distraire par des harcèlements futiles", a-t-il poursuivi.

Le compromis entre MM. Hariri et Aoun a permis à ce dernier d'accéder à la tête de l'Etat, et mis fin à un long blocage en ce qui concerne l'élection d'un nouveau président. 

Jeudi, Gebran Bassil avait menacé devant des partisans du CPL, qu'il dirige, de bloquer le gouvernement s’il n’obtenait pas satisfaction sur des dossiers aussi lourds que celui de la corruption, des réfugiés et de l’électricité. Cette accès de tension verbale entre le chef de la diplomatie et le Premier ministre serait le résultat d'une réunion tendue entre les deux hommes quelques jours auparavant. Toutefois, la tension semble retombée à la faveur d'un entretien téléphonique entre MM. Hariri et Bassil, selon les milieux de Saad Hariri.


(Lire aussi : Hariri et Bassil à fleurets mouchetés autour des nominations)



"Tout le monde veut le retour des réfugiés syriens"
Concrètement, M. Hariri a expliqué que "le plan pour la production du courant électrique sera bientôt prêt. Quant aux réunions concernant le budget (de 2019), celles-ci se poursuivent et ce budget sera voté dans les plus brefs délais". Il a souligné que "comme cela a été promis dans la déclaration ministérielle, le budget contiendra des réformes et des solutions pour mettre fin au gaspillage" des finances publiques. "Il s'agira d'un budget réaliste", a-t-il affirmé. 

En ce qui concerne le dossier des réfugiés, le Premier ministre a souligné que "toutes les formations politiques et tous les citoyens libanais veulent que les déplacés syriens rentrent dans leur pays, mais la question qui se pose est comment assurer ce retour". "Depuis le début, nous avons confié au directeur général de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, la responsabilité de communiquer à ce sujet avec la Syrie, et des listes ont été présentées, mais (le régime syrien)  n'a accepté qu'une infime partie", a-t-il déclaré. 

Il a encore nié "tout ce qui a été dit en ce qui concerne l'implantation" des réfugiés au Liban, soulignant que "la Constitution libanaise est très claire à ce sujet". Il a affirmé que "la conférence de Bruxelles (pour la Syrie et les réfugiés, ndlr) avait été un vrai succès et avait permis de récolter 7 milliards de dollars pour faire face au poids que pèsent les réfugiés syriens sur les pays hôtes". La répartition de ces engagements entre les pays hôtes n'est toutefois pas encore connue. 

Certaines formations politiques reprochent à la communauté internationale à faire pression sur le Liban pour permettre l'implantation des réfugiés syriens et palestiniens, alors que le préambule de la Constitution prohibe "toute implantation, morcellement et partition du pays".
La déclaration ministérielle du nouveau gouvernement souligne que "la seule solution est le retour en sécurité des déplacés dans leur pays" et accueille favorablement l’initiative russe pour leur retour.

Plus tard dans la journée, Saad Hariri a souligné, dans le cadre d'une conférence sur le tourisme durable, que "le tourisme est un des secteurs les plus importants au Liban". "Le problème, c'est qu'avec nos querelles politiques, nous avons épouvanté les touristes". Il a insisté sur "l'importance d'investir dans le tourisme", soulignant que "la stabilité politique contribue à améliorer" ce secteur. "Le pays ne peut pas fonctionner si nous ne nous entendons pas entre nous", a-t-il déclaré.

De son côté, M. Bassil a affirmé, lors d’une émission diffusée sur la LBCI, que ses propos n’étaient pas un "cri contre une partie en particulier" mais qu'il souhaitait exprimer "une insatisfaction à l’égard de la prestation du nouveau gouvernement". Un peu plus tôt, le bloc aouniste (Liban Fort) a affirmé à l’issue de sa réunion hebdomadaire que "la relation politique avec le Courant du Futur (…) n’est pas liée à nos propositions et nos principes, mais est au-dessus de tout accord". "Nous sommes les premiers à veiller sur la production du gouvernement mais cela ne veut pas dire que nous ne donnons pas notre avis", est-il ajouté. Le bloc parlementaire du Futur a de son côté mis en garde contre les escalades verbales "qui ne favorisent pas le règlement des problèmes économiques, sociaux et financiers". "L’escalade politique verbale ne permettra pas la réalisation des réformes auxquelles aspirent les Libanais", est-il ajouté dans le communiqué. 


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Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a affirmé mardi que le compromis qu'il a passé avec le chef de l'Etat, Michel Aoun, et le Courant patriotique libre était aussi solide qu'un "mariage maronite", quasiment indissoluble tout en indiquant qu'aucune partie "ne pouvait arrêter la marche des réformes". M. Hariri faisait allusion aux propos du ministre des Affaires étrangères et chef du...

commentaires (4)

Cool, j'aime bien l'humour du PM.

Marionet

00 h 25, le 20 mars 2019

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Commentaires (4)

  • Cool, j'aime bien l'humour du PM.

    Marionet

    00 h 25, le 20 mars 2019

  • Ohhhh je connais pourtant des maronites qui se plaignent de ce genre de mariage .

    FRIK-A-FRAK

    22 h 53, le 19 mars 2019

  • SOUHAITONS ET ESPERONS QUE LES DIVINS PERTURBATEURS NE PERTURBENT PAS CE MARIAGE !

    MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

    21 h 55, le 19 mars 2019

  • Bonne nouvelle . Courage .

    Antoine Sabbagha

    19 h 20, le 19 mars 2019

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