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Liban - Œcuménisme

Le « pèlerinage de confiance » de Taizé fait étape à Beyrouth

Coordonné avec l’APECL et le CEMO, l’événement impliquera plus de 1 600 jeunes adultes et s’étalera sur quatre jours (22-25 mars).

Frère Émile au Seaside Arena : « L’avenir est au pardon. » Photo MECC

Une rencontre internationale œcuménique des jeunes s’ouvre cette semaine à Beyrouth (22-26 mars), au Seaside Arena (ex-BIEL) en présence de très nombreux jeunes âgés entre 18 et 35 ans venus, pour moitié, de 43 pays différents. L’événement se tient à l’initiative de la communauté de Taizé (nord de Lyon), en coordination avec le Conseil œcuménique des Églises du Moyen-Orient (MECC) et l’Assemblée des patriarches et évêques catholiques au Liban (APECL). L’événement répond à un appel dont l’origine remonte aux années 80 du siècle dernier. Lancé par la communauté de Taizé, du temps de frère Roger, son fondateur, il a pris le nom de « pèlerinage de confiance ». Après de nombreuses capitales et villes du monde, ce pèlerinage fait étape à Beyrouth.

Présentant l’événement, au cours d’une conférence de presse le 12 mars, frère Émile, l’un des responsables de la communauté de Taizé, a rappelé que la genèse de la rencontre-pèlerinage remonte à 1982, quand le fondateur de Taizé est venu au Liban. La visite marqua profondément frère Roger, qui souhaitait rencontrer la famille de Ghassibé Keyrouz, un jeune séminariste maronite tué le 25 décembre 1975 dans des circonstances très particulières. Avant d’entreprendre le déplacement vers son village natal de Nabha (Békaa) pour y passer son congé de Noël, Ghassibé, qui avait le pressentiment qu’il serait peut-être tué – c’était un temps d’assassinats et de liquidations sur base religieuse – avait laissé une lettre à sa famille dans laquelle il disait : « J’ai une seule demande à vous faire : pardonnez à ceux qui m’ont tué. » Cette demande était accompagnée d’une autre, contenue dans un mot qu’il répète trois fois de suite, condition essentielle selon lui pour que ce pardon soit possible : « Priez, prier, priez. » Et après la triple répétition de ce mot, « aimez vos ennemis ».

« Frère Roger voyait dans cette demande de Ghassibé Keyrouz – et dans la foi qui l’a rendue possible – ce qui pourrait donner un avenir au Liban, a précisé frère Émile. Mais frère Roger a vu aussi dans cet exemple une lumière apte à éclairer d’autres situations humaines, dans d’autres régions du monde. »

À la suite de ce voyage, des rassemblements ont été organisés dans tous les pays situés derrière le rideau de fer. Après la chute du mur de Berlin (1989), frère Roger répétait également : « Sans pardon, il n’y a pas d’avenir pour l’Europe. » « La communauté de Taizé n’est pas un mouvement, a-t-il enchaîné. Il n’y a pas de membres de Taizé, mais une communauté d’une centaine de frères. Aux dizaines de milliers de jeunes qui nous visitent annuellement, nous demandons, lorsqu’ils repartent, de chercher comment être porteurs de paix, de confiance, de réconciliation là où ils vivent. Cette démarche nous a conduits depuis une quarantaine d’années à animer des rencontres avec toutes les Églises et toutes les personnes de bonne volonté. Aujourd’hui, c’est au tour du Liban. Le mot “confiance” que nous utilisons, de préférence à ceux de “réconciliation” ou de “paix”, renvoie aux besoins de reconstruire la confiance là où elle s’est effondrée. » C’est une question de première importance aujourd’hui : comment regarder la réalité en face et trouver l’élan pour se mettre à la tâche ? a conclu frère Émile. C’est ce que nous tâchons de faire au cours de nos pèlerinage de confiance. Aujourd’hui, en collaboration avec toutes les Églises du Liban et le MECC, avec frère Aloïs, le successeur de frère Roger, et sept autres frères de Taizé, le pèlerinage de confiance fait étape à Beyrouth. »

La rencontre prendra la forme de moments de prière et de partage, dans les familles où les jeunes sont accueillis, ainsi que dans les rencontres générales qui se tiendront l’après-midi, dans le centre Seaside Arena. Le 25 mars, fête nationale commune islamo-chrétienne, de jeunes musulmans se joindront aux jeunes venus du monde entier.

F.N.

Une rencontre internationale œcuménique des jeunes s’ouvre cette semaine à Beyrouth (22-26 mars), au Seaside Arena (ex-BIEL) en présence de très nombreux jeunes âgés entre 18 et 35 ans venus, pour moitié, de 43 pays différents. L’événement se tient à l’initiative de la communauté de Taizé (nord de Lyon), en coordination avec le Conseil œcuménique des Églises du Moyen-Orient...

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