L'essayiste a annoncé vendredi qu'il serait candidat aux européennes, à la tête d'une liste qui devrait recevoir samedi le soutien du PS, et avec l'espoir peut-être illusoire de rallier à son panache d'autres formations politiques.
Léa Salamé, intervieweuse politique à la matinale de France Inter, la première de France en termes d'audience, se retirera de l'antenne de la radio "dès la fin du mois de mars" et fera son retour "le lundi 27 mai", au lendemain du scrutin, selon un communiqué d'Inter. Cette décision a été prise "en plein accord" par la journaliste de 39 ans et sa direction, "pour éviter tout soupçon de conflit d'intérêt qui pourrait affecter l'image de France Inter et troubler ses auditeurs".
En outre, la journaliste franco-libanaise a décidé "de se mettre en retrait de la présentation de l'Emission politique (sur France 2) pour le temps de la campagne, soit deux numéros, en avril et en mai", en accord avec la direction de l'information, a précisé France Télévisions à l'AFP. Elle a présenté "l'Emission politique" jeudi soir, avec comme invitée Marine Le Pen. Léa Salamé continuera en revanche d'animer le magazine culturel "Stupéfiant!", diffusé chaque lundi soir.
"En s'éloignant de l'antenne plusieurs semaines avant même le début de la campagne officielle, (Léa Salamé) crée une jurisprudence qui l'honore", a estimé la directrice de France Inter, Laurence Bloch, dans le communiqué, en soulignant que les élections étaient pourtant le "coeur de son métier de journaliste politique".
En 2012, France Inter et la journaliste Audrey Pulvar avaient décidé l'arrêt de son émission après la nomination au gouvernement de son compagnon d'alors, Arnaud Montebourg. En 2006, Marie Drucker, à l'époque présentatrice du "Soir 3", avait annoncé son retrait temporaire de l'antenne pour la période électorale en raison de la révélation par un magazine people de sa relation avec François Baroin, alors ministre du gouvernement Villepin. Béatrice Schönberg, mariée depuis 2006 au ministre Jean-Louis Borloo, avait elle aussi arrêté de présenter les journaux télévisés du week-end sur France 2 en 2007. Enfin, Anne Sinclair avait arrêté l'émission de TF1 "7/7" quand son mari Dominique Strauss-Kahn avait été nommé ministre de l'Économie en 1997. Dans l'autre sens, homme journaliste et femme politique, Franck Ballanger (Radio France) a arrêté de couvrir l'actualité sportive après la nomination en septembre dernier de sa compagne, Roxana Maracineanu, comme ministre des Sports.
(Pour mémoire : Léa Salamé obtient sa propre émission sur France 2)
Remous aux PS
"Moi je propose ma candidature pour être tête de liste", a déclaré vendredi sur France Inter M. Glucksmann, qui avait fondé avec une vingtaine d'autres personnalités en novembre le parti Place publique. Il mènera campagne "en tandem" avec la militante écologiste Claire Nouvian, cofondatrice du mouvement. "On demande aux forces politiques de nous rejoindre", a-t-il ajouté, en regrettant une nouvelle fois l'éparpillement des forces à gauche, qui empêche selon lui l'émergence face à Emmanuel Macron et à Marine Le Pen d'une force sociale et écologiste crédible.
L’annonce de la candidature de M. Glucksmann suscite des remous au Parti socialiste, où l'ancien ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a annoncé vendredi soir au Figaro qu'il quittait le Bureau national du parti, avec plusieurs de ses proches dont Ségolène Neuville et Marie-Arlette Carlotti. M. Glucksmann s'est défendu d'ajouter une liste supplémentaire dans ce paysage morcelé. "Demain (samedi), je suis confiant que le Parti socialiste va nous rejoindre", a-t-il dit. Nouvelle Donne, le parti fondé par Pierre Larrouturou, est aussi associé à la démarche, a-t-il assuré.
Selon un sondage Ifop-Fiducial publié jeudi, si le scrutin avait lieu dimanche, la liste Europe Écologie-Les Verts obtiendrait 8,5% (+1), celles de La France insoumise 7,5% (+1,5), du Parti socialiste 5,5% (+0,5), de Générations 2,5% et du PCF 2% (-0,5), loin derrière LREM et le RN.
Pour mémoire
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Soyons juste et parlons de Léa comme d'une journaliste franco libano arménienne . Elle le revendique et à raison . Quand à sa libanité , reconnaissons qu'elle n'est pas assez affirmée comme le fait Mika, par exemple. Après, tous ces mic mac politiciens à la sauce française, Léa a raison de se mettre en retrait, en CAS de problèmes on dira chercher la femme...libanaise.
11 h 47, le 16 mars 2019