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Culture - Cinéma

De la musique avant toute chose

« Au bout des doigts », le troisième film de Ludovic Bernard, est un conte dramatique qui a le mérite d’être tout public tout en offrant une belle sélection de morceaux de piano.

Lambert Wilson et Jules Benchetrit (petit-fils de Jean Louis Trintignant), le maître et l’élève.

Quel pianiste en apprentissage n’a jamais rêvé de s’asseoir devant l’un de ces pianos placés dans une gare ou une station de métro et de voir, note après note, les passants se rassembler autour de lui ? C’est l’idée de départ d’Au bout des doigts, le troisième film de Ludovic Bernard qui, après Mission au Pays basque puis L’ascension (les deux sortis en 2017), renouvelle l’histoire du gamin de banlieue sortant de sa difficile condition, à force de ténacité et de courage.

Projeté lors d’une avant-première organisée par Liens de vie, association qui a pour mission la formation continue des mères issues de milieux fragilisés et vivant dans des conditions de vie précaire, le film est aujourd’hui dans les salles libanaises. Avant la projection, Carla Aramouni, une des fondatrices principales de ce mouvement, avait mis l’accent sur ces « mères qui sont la clé de la société. L’éducation est un outil primordial, un tremplin pour le développement et la transformation de cette société. Aujourd’hui, 250 mères sont prises en charge, suivies par des coachs, des psychologues et des éducateurs », a-t-elle déclaré. Un peu comme Mathieu, le héros de ce film, qui verra sa vie transformée à la suite d’une rencontre et d’une main tendue.


Quand une rencontre change toute une vie

Mathieu Malinski (campé par Jules Benchetrit) a grandi dans une banlieue défavorisée où il traîne avec ses potes et vit au rythme des petits délits et des cambriolages qui le mènent souvent aux portes de la prison. Pourtant, Mathieu a un jardin secret. Il possède un don rare, celui de savoir jouer au piano tout naturellement. Alors qu’il interprète le prélude et fugue n° 2 en do mineur de Bach sur un piano en libre service dans une gare, Pierre Geitner (Lambert Wilson), directeur du Conservatoire national supérieur de musique, est fasciné par ces doigts qui jouent avec maîtrise et virtuosité. Quand leurs chemins se croiseront quelques semaines plus tard, il décide de le prendre en charge pour l’aider à réaliser son rêve et par la même occasion fermer son casier criminel. Pierre a également d’autres ambitions pour lui… Il a décelé en Mathieu un futur très grand pianiste qu’il inscrit au Concours national de piano. Le jeune homme, après une résistance initiale, acceptera ce défi qui va changer le cours de sa vie. Il entre dans un nouveau monde dont il ignore les codes et suit alors les cours de l’intransigeante Kristin Scott Thomas, dite la Comtesse.

Au bout des doigts prend le pari de nous raconter une histoire digne d’un conte de fées, un récit initiatique comme on les connaît trop bien. On aurait voulu suivre avec intérêt le parcours d’abnégation et d’apprentissage de ce jeune banlieusard perdu au cœur d’un monde étranger qu’il va devoir apprivoiser. Mais dès les premières scènes, le spectateur pressent déjà le déroulement et tout devient trop prévisible. Mais n’est-ce pas le charme des contes? Néanmoins, le grand Rachmaninov soutenu par Liszt viennent à eux seuls substituer au plaisir manqué des yeux, de certaines scènes qui sentent le réchauffé, celui de l’ouïe et l’on est sur un plan musical totalement subjugué. Car c’est sans aucun doute le piano et à travers lui la musique qui font naître la puissance émotionnelle. C’est grâce à elle que le film rappelle qu’elle demeure universelle, faite de talent mais surtout de travail. C’est elle qui parvient à dissimuler les défauts d’un scénario aux ficelles trop visibles pour ne laisser que le souvenir musical d’une mélodie harmonieuse.

Quel pianiste en apprentissage n’a jamais rêvé de s’asseoir devant l’un de ces pianos placés dans une gare ou une station de métro et de voir, note après note, les passants se rassembler autour de lui ? C’est l’idée de départ d’Au bout des doigts, le troisième film de Ludovic Bernard qui, après Mission au Pays basque puis L’ascension (les deux sortis en 2017), renouvelle...

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