Le mufti de la République, le cheikh sunnite Abdellatif Deriane, a estimé jeudi lors d'un entretien avec la ministre de l'Intérieur, Raya el-Hassan, que le mariage civil, qui n'est toujours pas autorisé au Liban, "est contraire à la religion islamique" et "menace la cohésion familiale".
Alors qu'il recevait Mme el-Hassan (sunnite de confession), qui s'était déclarée pour l'ouverture d'un dialogue au sujet du mariage civil, le mufti a réitéré "la position constante de Dar el-Fatwa" en ce qui concerne les unions civiles. Pour lui, ces unions "sont contraires au texte et à la spiritualité de la religion islamique et menacent la cohésion familiale, à laquelle est attachée la charia islamique". "La charia protège la famille, qui est la base d'une société et d'une nation saines", a-t-il insisté.
Le mufti a par ailleurs salué l'action de Raya el-Hassan au ministère de l'Intérieur et le fait qu'elle "accepte le dialogue et la critique constructive".La ministre de l'Intérieur a de son côté évoqué lors de l'entretien les mesures qu'elle prend depuis son entrée en fonction pour "assurer la sécurité et la stabilité" du pays.
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Le Liban, où coexistent dix-huit confessions religieuses, n'a pas de code de statut personnel unifié et toutes les questions relatives au statut personnel, qu'il s'agisse de mariage, divorce, garde des enfants, héritage, etc. sont donc soumises au droit relatif au statut personnel de sa communauté. Les unions civiles célébrées à l'étranger sont toutefois reconnues.
Mi-février, la ministre el-Hassan s'était prononcée, lors d'une interview sur Euronews "pour un cadre régulant le mariage civil". "Je vais essayer d'ouvrir une porte pour un dialogue sérieux et profond", à ce sujet, avait-elle souligné. Les instances religieuses sunnites avaient rapidement réagi à ces déclarations et refusé la possibilité pour les Libanais de contracter des unions civiles.
Du côté chrétien, le patriarche maronite, Mgr Bechara Raï, avait estimé qu'"une personne chrétienne ne peut pas se marier civilement, parce qu’elle sera en état de péché, d’autant que cette forme de mariage va à l’encontre du sacrement". Il s'était toutefois prononcé auparavant en faveur d’une "loi civile unique contraignante qui s’imposerait à tous".
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A croire le mufti, les pays où il n'y a pas la Charia "la cohésion sociale " est menacée? Où il a vu cela? Qu'il nous donne un exemple? où? en Amérique? en Russie? en Europe? Et au Liban, elle se trouve où cette cohésion sociale? Les religieux défendent leur beef, et c'est normal. S'il y a un état civil, il est normal qu'il y ait un mariage civil... si non, c'est un conglomérat de communauté à qui on donne le nom d'"ÉTAT"
21 h 38, le 07 mars 2019