Le Walkathlon de l’ONG SAID, une course contre le cancer du côlon

Le dimanche 10 mars aura lieu la première édition du Walkathon, une marche sportive organisée par l’ONG SAID (Spread Awarness Increase Detection, c’est-à-dire accroître la sensibilisation, améliorer la détection) en collaboration avec la Fondation Rabab pour la lutte contre le cancer (Rabab Cancer Foundation) et l’association Marathon Beyrouth. Cet événement s’inscrit dans le cadre des activités qui marquent le mois de mars, dédié à l’échelle internationale à la sensibilisation au cancer colorectal.

Gratuite et ouverte à tous, la marche débutera à 7h30 et aura pour lieu de départ Aïn el-Mreissé. Dès le matin, les coureurs pourront se délecter d’un petit déjeuner sain offert sur place et écouter les conseils fournis par des diététiciens sur les aliments qui aident à protéger le côlon. Au coup de sifflet, ils devront se lancer jusqu’au bain militaire et revenir au point de départ, couvrant une distance totale de 5 kilomètres. Pour l’occasion, la couleur bleue est choisie comme code vestimentaire, puisqu’il s’agit de la couleur adoptée, à l’international, pour sensibiliser au cancer colorectal. La journée sera également marquée par une tombola qui permettra de gagner différents lots.

« Faire du sport est l’un des meilleurs moyens pour diminuer les risques de développer un cancer, explique Pascale Ojeil, membre de l’ONG SAID. Cette course est un moyen pour inciter les gens à en faire. » Le principal objectif de cette course est en effet la sensibilisation au cancer colorectal et aux moyens de le prévenir. À juste titre, puisqu’une détection précoce de ce cancer est possible. Lorsqu’il est détecté à un stade précoce, il est vaincu dans 70 % des cas, selon les spécialistes. Mais le véritable problème se pose à ce niveau. Les gens ignorent les risques de ce cancer et ne se font pas dépister.

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Informer et accompagner les patients

Le rôle de SAID est de sensibiliser les gens, fournir les tests nécessaires pour le dépistage et faire un suivi des malades. L’association, fondée en 2016 par Hana Nemr, est constituée de trente-six membres regroupant des psychologues, des infirmières et infirmiers, des oncologues, des gastro-entérologues ainsi que d’autres volontaires.

Le cancer colorectal est la troisième cause de décès dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé, faisant chaque année plus de 770 000 morts. En 2012, l’incidence de ce cancer était de 18 nouveaux cas par 100 000 personnes, selon l’agence onusienne.

Au Liban, d’après le registre national du cancer 2015, le cancer colorectal est le deuxième plus fréquent type de cancer chez les femmes après celui du sein, avec 17 nouveaux cas pour 100 000 femmes, et la quatrième tumeur chez les hommes après les cancers de la prostate, du poumon et de la vessie, avec près de 20 nouveaux cas pour 100 000 hommes.

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Or, il est facile de détecter et de traiter ce cancer. Les spécialistes disposent en fait de deux moyens pour le faire : la colonoscopie, qui est essentiellement pratiquée aux États-Unis, et le FIT (ou test immunochimique fécal) qui vise à déceler la présence de sang dans les selles. Ce dernier test est moins contraignant pour le patient et il est facile à faire. Si le résultat de ce test est positif, une colonoscopie sera nécessaire pour détecter et enlever d’éventuels polypes, sachant que la présence de sang dans les selles n’est pas forcément due à un cancer colorectal, d’où l’importance de la colonoscopie. À ce jour, SAID a déjà distribué gratuitement 1 700 tests FIT. « Le cancer colorectal est silencieux et sans symptômes apparents, d’où l’importance de se faire dépister à partir de 50 ans », insiste Pascale Ojeil.

En écho au Walkathon, une campagne nationale de sensibilisation et de dépistage sera lancée le vendredi 15 mars par le ministre de la Santé, Jamil Jabak. Le témoignage de SAID y est attendu.

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