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Liban - Social

« IAmAndIWill », une campagne de soutien aux enfants souffrant de cancer

Ghassan Hasbani prononçant son allocution. Photo DR

« Je suis une combattante et je gagnerai cette bataille (contre le cancer) », « Je suis Lynn et je serai plus forte que le cancer », « Je suis Ragheb Alamé et je m’engage à soutenir les enfants atteints de cancer », « Je suis une mère et je combattrai pour ces enfants comme s’ils étaient les miens »…

Ils étaient nombreux hier à exprimer leur soutien inconditionnel, sur le plan moral et même financier, au Children Cancer Center of Lebanon (CCCL) et aux enfants qui y reçoivent des soins. À l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer, fixée au 4 février, ils ont ainsi répondu présent à l’appel lancé par le CCCL pour adhérer à la campagne internationale « IAmAndIWill » (littéralement, « je suis et je m’engage ») en filmant ou en rédigeant des messages de soutien aux patients qu’ils posteront sur les réseaux sociaux en utilisant le mot-dièse #IAmAndIWill.

La campagne a été lancée hier au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue dans le jardin du CCCL, rue Clemenceau, en présence notamment du vice-Premier ministre, Ghassan Hasbani, du directeur général du ministère de la Santé, le Dr Walid Ammar, de Ragheb Alamé, chanteur et ambassadeur du CCCL pour l’année 2018, ainsi que de nombreux amis du centre. Une occasion pour les bénéficiaires du CCCL de faire part de leur expérience.

« La première phase qui a suivi l’annonce de mon cancer a été cauchemardesque », confie ainsi Dina, diagnostiquée avec un lymphome hodgkinien à l’âge de 16 ans. « J’étais déprimée, poursuit-elle. Avec le soutien de ma famille et de l’équipe du CCCL, j’ai réussi à surmonter ma déprime. Auparavant, la vie n’avait aucun sens à mes yeux. J’étais faible et je craignais l’inconnu. Je ne pensais pas que je pouvais surmonter les problèmes que je pourrais rencontrer. Ma maladie m’a appris à être forte et patiente. Je ne me laisse plus influencer par les problèmes, d’autant qu’ils seront futiles comparés à ce que j’endure. Au début, je ressentais une énorme tristesse en entrant au centre. Aujourd’hui, j’y viens avec le sourire sur les lèvres. Je ne laisserai pas le cancer me le voler. Je vaincrai la maladie. »

Pour Roula, « la date du 17/3/2012 est une date qui restera à jamais gravée dans (s)a mémoire ». « En ce jour, j’ai découvert que je souffrais d’une leucémie, lance-t-elle. J’avais neuf ans et trois mois. Deux jours plus tard, je suis venue au CCCL. Et mon périple a commencé. Au début, j’avais le moral très bas. Mais avec l’aide de l’équipe du centre, j’allais mieux. Ma famille aussi. Mon traitement a duré deux ans et onze mois. C’est une période qui m’a appris beaucoup de choses. Le CCCL est devenu ma seconde maison. Je continuerai à le visiter et à soutenir sa mission. C’est ici que j’ai vécu les moments les plus douloureux de ma vie, mais c’est ici aussi que j’ai connu l’espoir. Je m’engage, à la fin de mes études scolaires, à devenir volontaire dans ce centre et à aider tout enfant qui souffre de cancer et qui passe par la même expérience que la mienne. »

300 nouveaux cas détectés chaque année

Sur un million d’enfants âgés de moins de 15 ans, quelque 150 à 160 nouveaux cas de cancer sont diagnostiqués par an. Au Liban, chaque année, près de 300 nouveaux cas de cancer pédiatrique sont détectés, selon le registre national du cancer 2014, la leucémie constituant la majorité des cas. Contrairement au cancer des adultes, celui des enfants est guérissable dans 80 % des cas.

« Le cancer est un problème de santé publique mondial en perpétuelle croissance, déclare Ghassan Hasbani. Près de 60 à 70 % des cas surviennent dans les pays développés. Toutefois, la majorité des cas de cancer pédiatrique sont détectés dans les pays aux revenus faibles et moyens, où les traitements ne sont pas toujours disponibles. Bien que le Liban soit considéré au nombre de ces pays, il n’en reste pas moins que les taux de guérison dépassent les 80 %. Il s’agit d’un taux comparable à celui observé dans les pays occidentaux. »

Selon M. Hasbani, cela est principalement dû « aux efforts continus que déploient le secteur privé, le ministère de la Santé et les différents autres secteurs, qui dans le cadre des stratégies nationales et publiques, accordent la priorité à la prévention, le diagnostic précoce et l’accès au traitement ». Il a dans ce cadre souligné que le ministère de la Santé verse chaque année plus d’un million de dollars pour assurer les traitements les plus avancés à 130 enfants qui ont le droit de bénéficier de ses prestations.

De son côté, le président du board of trustees du CCCL, César Bassim, a estimé que l’importance de la Journée mondiale contre le cancer réside dans « la solidarité, comme dans l’action menée pour sensibiliser à la maladie et améliorer le parcours des patients vers la guérison ». Il a rappelé que depuis sa création, il y a dix-sept ans, le CCCL a pu offrir des traitements gratuits à plus de 1 550 enfants du Liban et de la région.

Quant à la directrice du CCCL, Hanna Chaar, elle a appelé tout un chacun à prendre part à la campagne « IAmAndIWill ». Elle a noté dans ce cadre que « les causes entraînant une hausse du taux du cancer sont multiples ». « Il en est de même des traitements proposés et des résultats obtenus », a-t-elle ajouté, affirmant que la seule constante reste « notre capacité à aider, même avec de petits gestes ».

« Je suis une combattante et je gagnerai cette bataille (contre le cancer) », « Je suis Lynn et je serai plus forte que le cancer », « Je suis Ragheb Alamé et je m’engage à soutenir les enfants atteints de cancer », « Je suis une mère et je combattrai pour ces enfants comme s’ils étaient les miens »…Ils étaient nombreux hier à exprimer...

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