Le député Hassan Fadlallah, membre du bloc du Hezbollah, qui a lancé une procédure judiciaire dans l’affaire dite des irrégularités dans la comptabilité publique entre 1993 et 2010, a pointé du doigt samedi la "fuite en avant" de l'ancien Premier ministre et ministre des Finances, Fouad Siniora, qui a donné vendredi son point de vue sur ce dossier.
"Nous sommes attachés depuis le début à placer le dossier des comptes publics de l'Etat sur le terrain judiciaire. Nous avons pris nos responsabilités, en tant que parlementaires chargés de surveiller l'action de l'Exécutif", a déclaré M. Fadlallah au lendemain de la conférence de presse de M. Siniora qui a lancé une virulente attaque contre le Hezbollah.
"Nous n'avons porté d'accusations contre personne, conformément à nos principes et à notre conviction que ce dossier doit suivre son cours judiciaire. Tout ce que nous voulons, c'est placer la lutte contre la corruption et la fin de la gabegie loin des calculs politiques et de toute polémique", poursuit le député du Hezbollah.
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Estimant que "le corrompu ne représente que lui-même, et nullement sa communauté, son parti ou sa famille", M. Fadlallah a déclaré que "Fouad Siniora se désigne lui-même comme accusé, en se montrant tendu et colérique, ce qui pose de nombreuses questions, d'autant que son intervention télévisée était empreinte de violence politique et communautaire et d'accusations lancées pour détourner l'attention du dossier des comptes publics".
"La fuite en avant de M. Siniora, consistant à politiser une affaire financière qui concerne tous les Libanais, et à accuser des personnes dignes dont les Libanais voient la sincérité dans leur volonté de lutter contre le corruption et de défendre l'argent du peuple libanais, ne suffira pas à travestir la réalité, ni à affaiblir la volonté du peuple libanais à lutter contre la corruption, ni notre détermination à mener ce dossier, comme d'autres, jusqu'au bout", a déclaré le député du parti chiite, déplorant que M. Siniora n'ait pas "expliqué aux Libanais son rôle et ses responsabilités dans la gestion des comptes publics". "Le temps des professeurs qui sont les seuls à comprendre les affaires financières est terminée", a affirmé M. Fadlallah.
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commentaires (14)
TOUTES LES MEUTES NE POURRAIENT POINT AVOIR RAISON DU LIEVRE SINIORA... LOL !!!
LA LIBRE EXPRESSION
18 h 42, le 03 mars 2019