Hariri souligne son partenariat avec Aoun et le Parlement

C’est une réunion ordinaire que le Conseil des ministres a tenue hier au Sérail sous la présidence du Premier ministre, Saad Hariri. Pas d’esclandre, pas d’échange d’accusations. La seconde réunion du nouveau gouvernement s’est déroulée dans le calme, contrairement à la première, lorsque le dossier des relations avec Damas avait été abordé par les ministres des Forces libanaises, déclenchant une vive polémique à laquelle le coup de poing du président Michel Aoun sur la table avait mis fin.

La querelle avait été quand même évoquée indirectement par M. Hariri qui, après l’examen des sujets inscrits à l’ordre du jour, a souligné l’importance de la cohésion ministérielle, appelant les membres de son équipe à se concentrer sur le travail. « Nous avons amorcé une nouvelle phase. Les Libanais veulent des résultats, des réalisations et non pas des disputes. Nous sommes tous au sein d’un même gouvernement, des partenaires du président et du Parlement, et c’est dans cet esprit que nous devons travailler », a-t-il dit, en mettant en garde contre toute tentative de « monter en épingle un conflit entre lui et le président ». Il a aussi demandé à son équipe de « respecter la confidentialité des débats en Conseil des ministres ».

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Mise en œuvre des décisions de CEDRE
Saad Hariri a ensuite fait part aux ministres des résultats des entretiens qu’il a eus avec des dirigeants européens et arabes, en marge du sommet arabo-européen auquel il avait participé à Charm el-Cheikh, le week-end dernier, au sujet notamment de la mise en œuvre des décisions de la conférence dite CEDRE. Il a notamment cité le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, le roi saoudien Salmane ben Abdel Aziz, l’émir du Koweït, « qui prépare une prochaine visite au Liban », la chancelière allemande Angela Merkel, la Première ministre britannique Theresa May, avec qui il avait discuté des relations bilatérales et du soutien britannique au Liban, « malgré la décision de Londres de ne pas distinguer entre les ailes militaire et politique du Hezbollah », et le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves le Drian, « attendu prochainement au Liban où il assurera le suivi des décisions de CEDRE ». Dans ce cadre précis, M. Hariri a demandé aux ministres d’accorder à cette conférence l’attention qu’elle mérite, avant de souligner l’importance d’une « centralisation de la communication avec la communauté internationale et les institutions donatrices ». Le Premier ministre a insisté sur le fait que « seule la présidence du Conseil est autorisée à établir des contacts avec les bailleurs de fonds et à assurer la coordination entre tous les ministères ». Selon le ministre de l’Industrie, Waël Bou Faour, qui a donné lecture des résolutions officielles, « des réunions régulières devraient être organisées en vue d’une coordination avec les ministères concernés, chacun en fonction du sujet qui le concerne ».

Pour ce qui est de l’ordre du jour voté, le Conseil des ministres a approuvé la demande du ministère des Finances d’émettre des bons du Trésor en devises et de proposer aux banques de remplacer partiellement ou totalement les bons du Trésor en devises, y compris les euro-obligations venant à échéance en 2019. Il a chargé le ministre des Finances de mettre en œuvre ces émissions et de représenter le gouvernement dans la conclusion de tous les contrats correspondants.

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Finaliser rapidement le budget
Plusieurs ministres, dont le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, ont souligné la nécessité de finaliser rapidement le budget et d’engager un débat sérieux sur la situation financière du pays en vue de prendre les décisions qui s’imposent.

Le cabinet a par ailleurs évoqué la protection de certains produits locaux (pâtes, farine, boulgour, biscuits, gaufrettes et détergents) et a décidé de former une commission ministérielle dirigée par M. Hariri et composée du vice-Premier ministre et des ministres de l’Économie, de l’Industrie, des Finances, des Télécoms et du ministre d’État chargé du Commerce extérieur, pour plancher sur toutes les décisions relatives à la protection de produits qui lui avaient été soumises dans le passé. La commission tiendra la semaine prochaine sa première réunion.

Le gouvernement a approuvé, en dépit des réserves de quelques ministres, l’octroi aux enseignants du secondaire des six échelons exceptionnels correspondant à la nouvelle grille des salaires dans la fonction publique, votée en août 2017. Il a approuvé deux demandes présentées par le ministère de l’Éducation, pour permettre aux étudiants qui poursuivent leurs études en Syrie ou dans un autre pays et aux étudiants syriens et d’autres nationalités de postuler aux examens intermédiaires et secondaires officiels de 2019, même s’ils ne sont pas en mesure de fournir les documents nécessaires pour leur candidature. Il a par ailleurs donné son feu vert à un accord avec l’Union européenne pour le financement de projets de développement local le long du fleuve Litani.

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