Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, s'entretenant avec la chancelière allemande, Angela Merkel, en marge du sommet euro-arabe organisé par la Ligue arabe et l'UE, à Charm el-Cheikh, en Egypte, le 25 février 2019 REUTERS/Guido Bergmann/BPA/Handout via Reuters
Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a affirmé lundi que le Liban "va connaître une phase de renaissance économique et d'investissements", appelant les pays arabes et européens à augmenter les aides financières accordées au pays du Cèdre, notamment pour l'accueil des réfugiés syriens.
"Nous apprécions grandement les aides européennes accordées aux pays hôtes et invitons à les augmenter", a lancé M. Hariri qui prenait la parole lors du premier sommet rassemblant des responsables de l'Union européenne et de la Ligue arabe, à Charm el-Cheikh, en Egypte. "L'UE et nos frères arabes se sont toujours montrés solidaires du Liban, notamment lors de la conférence de Paris", au cours de laquelle 11 milliards de dollars de prêts et dons ont été accordés au Liban par la communauté internationale, conditionnés par la mise en œuvre de réformes structurelles. Au cours de la CEDRE, la communauté internationale a "affirmé son soutien à la vision du gouvernement libanais pour la stabilité, la croissance et la création d'emplois", a souligné le Premier ministre.
M. Hariri a affirmé que Beyrouth "a commencé à mettre en œuvre cette vision" et que les responsables libanais sont "déterminés à aller de l'avant" en adoptant des réformes, en modernisant la législation et améliorant le climat du travail. "Le Liban va connaître, au cours de la période à venir, une réelle renaissance économique et des investissements", a lancé Saad Hariri, qui a invité les personnalités politiques présentes à visiter le Liban afin de "venir voir de près les opportunités prometteuses" que présentent le pays.
Au cours du sommet de Charm el-Cheikh, Saad Hariri s'est entretenu avec de nombreux responsables, notamment la chancelière allemande, Angela Merkel, l'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad al-Jaber al-Sabah, et le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian. M. Hariri s'est également entretenu avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi. A l'issue de la réunion, le chef du gouvernement a affirmé que toutes les concertations qu'il a eues avec les responsables européens étaient "positives". Selon lui, ces responsables ont de nouveau souligné l'importance de la conférence CEDRE et réitéré leur soutien au Liban.
(Lire aussi : L'UE et la Ligue arabe insistent sur la nécessité de résoudre les conflits au Moyen-Orient)
Les réfugiés
Sur le dossier des réfugiés syriens, qui divise toujours plus la scène politique libanaise, notamment en ce qui concerne leur retour et la coopération avec le régime syrien, le chef de l'Exécutif a souligné que le Liban "accueille près de deux millions de réfugiés, qui ont majoritairement fui la Syrie". "Nous mettons tout en œuvre pour trouver une solution à cette crise", a-t-il ajouté, invitant à toujours plus d'"efforts internationaux permettant d'assurer le retour sûr et digne des réfugiés en Syrie".
Le Liban accueille, selon les chiffres du Haut-Commissariat aux réfugiés de l'ONU, un peu plus de 970.000 réfugiés syriens, officiellement inscrits sur les registres onusiens. Le retour de ces réfugiés est prôné par certains dirigeants libanais, notamment le chef de l'Etat, Michel Aoun, et le chef de la diplomatie, Gebran Bassil, qui estiment que le régime ayant repris une majorité du territoire aux rebelles et aux jihadistes, la situation est désormais "sûre". D'autres responsables s'appuient sur le point de vue de la communauté internationale et appellent à un règlement politique du conflit avant d'assurer le retour des réfugiés.
Le Premier ministre a par ailleurs assuré que le Liban est "attaché à sa pluralité". "Nous poursuivons notre combat pour défendre la démocratie, les droits de l'homme et les libertés", a-t-il ajouté, qualifiant le Liban de "porte par laquelle passent les Arabes vers le continent européen et l'Europe vers le monde arabe". "Nous sommes des partenaires du renforcement du dialogue entre les civilisations et de la culture du vivre-ensemble. Partenaires dans la protection de nos pays contre le terrorisme et l'extrémisme. Partenaires dans les échanges commerciaux et les investissements. Partenaires de la coopération et la communication permettant d'arriver à une paix juste et constante au Moyen-Orient", a encore déclaré Saad Hariri.
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commentaires (10)
Il faut demander a la Syrie si elle veut ces pauvres gens?
Eleni Caridopoulou
23 h 46, le 25 février 2019