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À La Une - diplomatie

UE et Ligue arabe proclament une "nouvelle ère" malgré les divergences

"Nous respectons le fait que vous ayez aboli la peine capitale et nous ne vous demandons pas de la réintroduire mais ne nous imposez pas (vos positions)", dit Sissi aux Européens.

Des responsables arabes et européens, notamment, en première rangée, le Président du Conseil européen, Donald Tusk, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, le roi saoudien Mohammad el-Salmane, et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, posant pour une photo officielle lors d'un sommet rassemblant la Ligue arabe et l'UE, à Charm el-Cheikh, le 24 février 2019. / AFP / Khaled DESOUKI

Les dirigeants de l'Union européenne et de la Ligue arabe ont proclamé lundi, à l'issue de leur premier sommet commun à Charm el-Cheikh (est de l'Egypte), une "nouvelle ère" dans leur relations malgré leurs divergences notamment sur les droits humains.

La quarantaine de chefs d'Etat et de gouvernement réunis dimanche et lundi ont décidé de "se lancer dans une nouvelle ère de coopération et de coordination" afin de "renforcer la stabilité, la prospérité et le bien être des deux régions", selon la déclaration commune publiée à l'issue du sommet.

"Les différences, les divergences qui sont les nôtres notamment en matière de respect des droits de l'Homme ne devraient pas nous empêcher d'envisager l'avenir avec optimisme", a déclaré le président de la commission européenne Jean-Claude Juncker lors de la conférence de presse de clôture.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, hôte du sommet, a salué la qualité des échanges, qui ont porté sur la sécurité, les migrations, le développement économique, mais aussi le conflit israélo-palestinien et les guerres déchirant le Yémen, la Syrie et la Libye. Il a toutefois ajouté en s'adressant aux Européens: "Nous respectons le fait que vous ayez aboli la peine capitale et nous ne vous demandons pas de la réintroduire mais ne nous imposez pas (vos positions)". "Notre culture est différente", a-t-il souligné alors que l'Egypte a récemment procédé à plusieurs exécutions.



(Lire aussi : Le Brexit s’invite au premier sommet entre l’UE et la Ligue arabe)



Divergences sur l'Iran

Les positions entre les deux régions divergent également sur l'Iran, au sujet duquel les pays arabes maintiennent une plus grande hostilité que les Européens. Selon une source diplomatique occidentale, plusieurs pays arabes souhaitaient davantage de fermeté à l'égard de l'Iran dans le communiqué final, ce que les Européens n'ont pas accepté.

Lundi, dans une intervention devant la presse, la chancelière allemande Angela Merkel a dressé une liste des sujets abordés avec ses homologues: conflit syrien, Libye, Iran, combat contre le terrorisme islamiste. Elle a également souligné la nécessité de parvenir à une solution à deux Etats dans le conflit israélo-palestinien et de résoudre "la terrible catastrophe humanitaire au Yémen".

Conscient de la difficulté de la tâche, le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel a assuré à la presse: "si vous croyez qu'on se voit 24 heures à Charm el-Cheikh et puis c'est la paix dans le monde et dans la région et que tout est fini, vous croyez au père Noël". "C'était une première prise de contact entre les pays de la Ligue arabe et les pays européens. C'est la première fois qu'on se voit, j'espère qu'on va se revoir parce que c'est important d'échanger", a-t-il ajouté.

En outre, pour les Européens, ce premier rendez-vous avec les pays arabes doit favoriser une coopération renforcée, afin notamment d'affirmer les positions de l'UE au Moyen-Orient et en Afrique du Nord face à la Chine et la Russie.

Donald Tusk, le président du Conseil européen, a estimé dimanche que les deux régions voisines devaient travailler ensemble pour le "bénéfice" des "peuples", et ne pas céder le terrain "à des puissances mondiales loin de notre région".

Parallèlement, le dossier du Brexit a fait irruption dimanche dans le sommet, avec des déclarations de la Première ministre britannique Theresa May sur les négociations en cours avec ses partenaires européens pour tenter d'éviter une sortie du Royaume-Uni de l'UE sans accord le 29 mars. Lundi, M. Tusk a ouvert la porte à un délai supplémentaire pour Londres.


(Lire aussi : En Egypte, UE et Ligue arabe prêchent une coopération renforcée entre voisins)


Rendez-vous en 2022 

Mais tout au long du sommet, les Européens et leurs homologues des Etats arabes ont dit vouloir avant tout se concentrer sur la coopération arabo-européenne.

Sur le Brexit, la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a déclaré: "Je parlerai de cela quand le Royaume-Uni deviendra un Etat tiers, ce qui n'est pas le cas".

Dès dimanche soir, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a souligné la "participation élevée" au sommet, signe de succès selon lui pour son pays après une période d'instabilité politique et économique causée par la révolte de 2011 et la chute de Hosni Moubarak.

Parmi les rares absents côté européen figuraient, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, les dirigeants lituaniens et lettons ainsi que le président français Emmanuel Macron. Le prochain rendez-vous entre les deux entités a été fixé à 2022 et devrait se tenir à Bruxelles.



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commentaires (3)

Est ce que lire ce genre de truc ne serait pas une pure perte de temps ? Y'a rien à en tirer de ces arabes, sauf si , les occidentaux les pompent à mort , les seuls à pouvoir profiter d'eux.

FRIK-A-FRAK

14 h 22, le 25 février 2019

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Commentaires (3)

  • Est ce que lire ce genre de truc ne serait pas une pure perte de temps ? Y'a rien à en tirer de ces arabes, sauf si , les occidentaux les pompent à mort , les seuls à pouvoir profiter d'eux.

    FRIK-A-FRAK

    14 h 22, le 25 février 2019

  • TROP DE PAROLES ! ET LES ACTES ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 58, le 25 février 2019

  • Un sommet ligue arabe - UE ... C'est très positif même si cela arrive un peu tardivement. Depuis longue temps que je m'etonnais de l'intérêt exagéré de l'Europe qu'elle portait pour la Turquie et du désintérêt pour les pays arabes, que nous le savions voué à l'échec au vu de l'infiabilité de ce pays, la Turque. Il est grand temps de remettre la pendule à l'heure, et dans l'espoir que le conflit et les mésententes entre Le monde chiite et sunnite retrouvent une paix durable ce qui contribuera à la stabilité de toute la région.

    Sarkis Serge Tateossian

    13 h 31, le 25 février 2019

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