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À La Une - Conflit

Face à l'afflux de déplacés en Syrie, les forces anti-EI en appellent aux pays concernés

Quelques 5.000 personnes ont quitté depuis mercredi la dernière poche du groupe jihadiste à Baghouz.


Des combattants présumés de l'EI ayant fui Baghouz, la dernière poche du groupe jihadiste en Syrie, le 22 février 2019. AFP / Bulent KILIC

Les forces antijihadistes en Syrie ont exhorté dimanche les gouvernements étrangers à "assumer leurs responsabilités" face à l'afflux de milliers de leurs ressortissants évacués de l'ultime réduit du groupe Etat islamique (EI). Quelque 5.000 personnes --hommes, femmes et enfants-- ont quitté depuis mercredi la dernière poche de l'EI, où des jihadistes sont terrés dans moins d'un demi-kilomètre carré à Baghouz, aux confins orientaux de la Syrie.

Depuis décembre, quelque 46.000 personnes, des civils et des jihadistes, ont quitté le secteur, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"Alors que des milliers d'étrangers fuient le califat en ruine, le fardeau qui est déjà trop lourd pour nous devient encore plus lourd", a prévenu Moustafa Bali, porte-parole des combattants anti-EI des Forces démocratiques syriennes (FDS). "C'est le plus grand défi qui nous attend à moins que les gouvernements agissent et assument leurs responsabilités à l'égard de leurs citoyens", a-t-il ajouté sur Twitter, en allusion notamment aux pays occidentaux, dont de nombreux ressortissants avaient rejoint l'EI en Syrie.

"Nos prisons ne peuvent pas accueillir tous les combattants" sortant de la dernière poche, a renchéri Abdel Karim Omar, chargé des Affaires étrangères au sein de l'administration semi-autonome kurde. "La communauté internationale n'assume pas ses responsabilités". Les FDS, dominées par des combattants kurdes et soutenues par une coalition internationale anti-EI dirigée par les Etats-Unis, ont suspendu ces derniers jours la phase "finale" de leur offensive pour éviter un bain de sang, accusant les jihadistes d'utiliser les civils comme "boucliers humains". "Nous avons un corridor ouvert" pour permettre aux derniers civils de sortir, a indiqué samedi à l'AFP Adnane Afrine, un autre porte-parole des FDS.

Aucun civil n'a toutefois emprunté ce corridor depuis l'évacuation vendredi de plus de 2.000 personnes, principalement des femmes et des enfants en général liés à des jihadistes, selon une équipe de l'AFP sur place. Quelque 2.000 personnes seraient encore présentes dans la poche jihadiste, selon les FDS.

Encerclés depuis des semaines, les derniers combattants de l'EI ont truffé de mines ce bout de territoire et empêcheraient certains civils de fuir.


(Lire aussi : Pas de regret pour Ghalia, avec Daech jusqu'au bout)


Foule compacte
En attendant, les FDS s'affairent à la gestion de l'afflux de ceux déjà évacués, fouillés d'abord sur le front puis transférés vers des camps de déplacés dans le nord-est syrien. "Les Syriens seuls!", avait ordonné vendredi un combattant des FDS à un des points d'accueil, établi aux abords de Baghouz, d'après une équipe de l'AFP.

Un groupe s'était alors détaché de la foule compacte. Parmi les étrangers, certains avaient des traits asiatiques, tandis que les peaux mates et les yeux noirs se mélangeaient aux teints clairs et aux cheveux blonds. Tous portaient néanmoins la même tenue vestimentaire: une longue abaya noire ou marron et un bonnet ou un keffieh.

Un porte-parole des FDS a indiqué qu'un groupe de jeunes yazidis faisait "partie des nombreux enfants sauvés" ces derniers jours. Cette minorité a été particulièrement victime des exactions de l'EI, qui la considère comme hérétique.


(Lire aussi : Des femmes évacuées de l'ultime réduit de l'EI en Syrie vantent le "califat")


"Défis énormes"
Les rescapés sont notamment envoyés vers le camp de déplacés d'Al-Hol, dans la province de Hassaké (nord-est), au terme de longs trajets dans des conditions très sommaires.

Depuis décembre, le nombre des personnes décédées lors de ces trajets ou peu après leur arrivée au camp d'Al-Hol est monté à 78, a indiqué Misty Buswell, de l'ONG Comité international de secours (IRC) pour le Moyen-Orient. Les deux-tiers de ces décès sont ceux de bébés de moins d'un an, a-t-elle déploré. "L'afflux soudain" d'hommes, mais surtout de femmes et d'enfants fuyant Baghouz pose des "défis énormes", a averti vendredi le bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) dans un tweet. "2.000 personnes sont arrivées à al-Hol ce jour, portant à plus de 45.000 la population du camp", a indiqué à l'AFP Misty Buswell. 2.500 autres étaient arrivées dans la nuit de jeudi dont 20 enfants non accompagnés, certains âgés de deux ou trois ans seulement, selon l'IRC.

Ceux "qui sont arrivés aujourd'hui ont un besoin urgent d'eau et de nourriture et nombre d'entre eux attendent des soins médicaux urgents", a déploré Mme Buswell. Elle a en outre fait état de l'explosion accidentelle dans la nuit de vendredi d'une bombonne de gaz dans un entrepôt du camp d'Al-Hol ayant provoqué un incendie blessant 16 travailleurs qui ont dû être hospitalisés et brûlant plus de 200 tentes familiales. L'Ocha a aussi souligné "le besoin urgent de tentes supplémentaires, d'articles sanitaires, de médicaments" à Al-Hol.

Ailleurs en Syrie, plus de vingt civils ont péri dimanche dans l'explosion d'une vieille mine enfouie par l'EI dans la province de Hama (centre), selon l'agence de presse officielle Sana.

Déclenchée en 2011, le conflit syrien a fait plus de 360.000 morts et déplacé plusieurs millions de personnes. 


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Les forces antijihadistes en Syrie ont exhorté dimanche les gouvernements étrangers à "assumer leurs responsabilités" face à l'afflux de milliers de leurs ressortissants évacués de l'ultime réduit du groupe Etat islamique (EI). Quelque 5.000 personnes --hommes, femmes et enfants-- ont quitté depuis mercredi la dernière poche de l'EI, où des jihadistes sont terrés dans moins d'un...

commentaires (3)

Quand la Syrie du héros bashar disait en 2011 être agressée par 85 pays et nationalités, les occidentaux France en tête et les bensouds se moquaient de lui, en annonçant sa fin en 2 semaines. On voudrait que ceux qui étaient aux 1eres lignes de ce honteux complot occidentale puissent oublier ? Ironie du sort ce sont les alliés kurdo arabes qui supplient aujourd'hui ces comploteurs occidentaux.

FRIK-A-FRAK

19 h 42, le 24 février 2019

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Commentaires (3)

  • Quand la Syrie du héros bashar disait en 2011 être agressée par 85 pays et nationalités, les occidentaux France en tête et les bensouds se moquaient de lui, en annonçant sa fin en 2 semaines. On voudrait que ceux qui étaient aux 1eres lignes de ce honteux complot occidentale puissent oublier ? Ironie du sort ce sont les alliés kurdo arabes qui supplient aujourd'hui ces comploteurs occidentaux.

    FRIK-A-FRAK

    19 h 42, le 24 février 2019

  • Excusez moi d'insister parlez nous de l'agent israélien baghdadi svp ..... A t il été exfiltré par ses commanditaires ou pas? Merci.

    FRIK-A-FRAK

    19 h 31, le 24 février 2019

  • Quand la Syrie du héros bashar disait en 2011 être agressée par 85 pays et nationalités, les occidentaux France en tête et les bensouds se moquaient de lui, en annonçant sa fin en 2 semaines. On voudrait que ceux qui étaient aux 1eres lignes de ce honteux complot occidentale puissent oublier ? Ironie du sort ce sont les alliés kurdo arabes qui supplient aujourd'hui ces comploteurs occidentaux.

    FRIK-A-FRAK

    19 h 21, le 24 février 2019

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