Le ministre iranien des Affaires étrangères a estimé dimanche qu'Israël "cherche la guerre", dans une référence apparente aux frappes israéliennes en Syrie contre des cibles iraniennes.
"Certaines personnes cherchent la guerre" dans la région, a estimé Mohammad Javad Zarif lors d'une séance de questions-réponses à la Conférence sur la sécurité de Munich. Invité à identifier ceux cherchant une telle escalade, le ministre a simplement répliqué "Israël", alors que l'Etat hébreu, ennemi juré de Téhéran, mène en Syrie des frappes aériennes contre des positions de l'Iran, grand allié du régime syrien. "Nous sommes en Syrie à l'invitation du gouvernement syrien dans le seul but de combattre le terrorisme", a-t-il dit.
M. Zarif a en outre dénoncé les propos "haineux", "ignorants" et "ridicules" du vice-président américain qui accuse Téhéran de préparer un nouvel holocauste et de chercher à se doter de l'arme nucléaire. Le diplomate iranien répliquait à Mike Pence qui à deux reprises cette semaine a multiplié ces accusations, devant des parterres de responsables étrangers à Varsovie puis à Munich.
M. Pence "a avec arrogance demandé de l'Europe, sur son sol, qu'elle rejoigne les Etats-Unis (et sorte de l'accord sur le nucléaire iranien, ndr) et porte ainsi atteinte à sa propre sécurité", a estimé M. Zarif. "Ses accusations haineuses contre l'Iran, y compris ses allégations ignorantes d'antisémitisme (...) sont à la fois ridicules et dangereuses", a-t-il dit, au lendemain du dernier réquisitoire en date du vice-président américain.
Dans des discours féroces et aux références bibliques, M. Pence a accusé Téhéran de préparer "un nouvel Holocauste" à travers ses ambitions régionales qui visent notamment Israël.
Qualifiant la politique américaine vis-à-vis de l'Iran "d'obsession maladive" qui fait "souffrir la région depuis 40 ans, M. Zarif a ironiquement lancé que "c'est la faute de l'Iran de s'être placé au milieu de toutes ces bases américaines" au Moyen-Orient.
Les Européens ont rejeté les appels de Mike Pence à sortir de l'accord sur le nucléaire, négocié sous l'administration de Barack Obama, estimant que Téhéran respecte son engagement à ne pas développer d'arme nucléaire.
Le président Donald Trump, qui est sorti de l'accord JCPoA, affirme au contraire que Téhéran n'a pas renoncé à cette ambition, malgré les conclusions inverses de ses services de renseignement et des observateurs chargés de vérifier la bonne mise en oeuvre des engagements iraniens.
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commentaires (5)
et tout le monde sait que l'Iran cherche la paix L'Iran fait tout son possible, avec toute sa puissance pour vivre en paix avec tous les arabes plus hypocrite je meurs
FAKHOURI
23 h 37, le 17 février 2019