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Économie

Les eurobonds déjà boostés par la formation du gouvernement

Le Premier ministre Saad Hariri (à dr.) et le président des Organismes économiques, Mohammad Choucair, qui a obtenu le ministère des Télécoms dans le nouveau gouvernement. Photo Dalati et Nohra

La formation hier du nouveau gouvernement dirigé par Saad Hariri, un processus bloqué par des tensions politiques depuis les législatives de mai dernier, a déjà commencé à produire ses effets sur la confiance des investisseurs vis-à-vis de la stabilité financière du Liban. Les cours des eurobonds libanais – les titres de dettes en devises émises par le pays – avaient en effet repris des couleurs hier, alors que se précisait l’annonce de la composition du nouvel exécutif.

« Les plupart des obligations, notamment à court terme, ont commencé hier en cours de journée à retrouver un niveau presque normal et les rendements sur les titres à court terme sont à nouveau inférieurs à ceux des titres à long terme », explique à L’Orient-Le Jour un banquier sous couvert d’anonymat. Il rappelle que « la courbe des rendements s’était inversée après la publication d’un article du quotidien al-Akhbar le 10 janvier qui, citant le ministre sortant des Finances Ali Hassan Khalil, avait évoqué une imminente restructuration de la dette publique », un scénario néanmoins rapidement écarté par plusieurs responsables. Une courbe de rendement inversée est généralement mauvais signe pour la situation financière d’un pays.

Apaisés

Selon les chiffres recueillis sur les marchés, les eurobonds à court terme arrivant à échéance en septembre 2019 ont ainsi atteint un taux de rendement avoisinant 8,5 % hier soir, contre plus de 13 % le 10 janvier. « Leur prix se négocie autour de 99 dollars, contre 93 il y a quelques semaines », précise la source précitée. Parmi les autres titres, les eurobonds arrivant à maturité en 2020 ont atteint hier soir une fourchette située entre 93,50 et 95 dollars, pour des rendements compris gravitant autour de 11,3 %. Ceux arrivant à échéance en 2023 affichent 87,50 dollars, pour un rendement de près de 9,9 %.

La source précitée ajoute que « les taux à long terme sont moins impactés parce qu’il est encore trop tôt pour mesurer la capacité de la nouvelle équipe à mettre en œuvre les réformes que le pays s’est engagé à lancer lors de la conférence de Paris, dite CEDRE, en avril dernier, pour notamment assainir ses finances publiques ». Plusieurs médias ont rapporté hier que les eurobonds arrivant à échéance en 2027 et en 2037 avaient retrouvé le niveau qu’ils affichaient cet été.

Selon un autre banquier, lui aussi souhaitant conserver l’anonymat, « les signes qui depuis le début de la semaine ont laissé pressentir que le gouvernement pouvait être finalement formé ont apaisé un certain nombre de déposants et d’investisseurs qui envisageaient de sortir leur argent du pays si le blocage persistait ».

La dette publique libanaise, qui est principalement détenue par le secteur bancaire local, a atteint 83,6 milliards de dollars à fin novembre 2018 (+5,2 % en un an). L’agence de notation financière Moody’s a déclassé il y a environ dix jours la note souveraine du Liban, de « B3 » à « Caa1 », et révisé sa perspective de « négative » à « stable », afin de notamment sanctionner le retard pris dans la formation du gouvernement.

La formation hier du nouveau gouvernement dirigé par Saad Hariri, un processus bloqué par des tensions politiques depuis les législatives de mai dernier, a déjà commencé à produire ses effets sur la confiance des investisseurs vis-à-vis de la stabilité financière du Liban. Les cours des eurobonds libanais – les titres de dettes en devises émises par le pays – avaient en effet...

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