Le ministère libanais de l'Environnement, en réponse à des articles de presse mettant en garde contre une nouvelle crise des déchets dans le pays, a proposé lundi trois mesures pour parer à cette éventuelle crise.
Après s'être félicité de l'adoption de la loi nationale sur la gestion des déchets en septembre dernier par le Parlement, et après avoir passé en revue les mesures qu'il a adoptées depuis, le ministère a appelé le Parlement à "adopter la proposition de loi présentée par le député Nehmat Frem et qui prévoit d'éliminer les dettes des municipalités relatives à la gestion de leurs déchets, afin de permettre la décentralisation". Le ministère appelle en outre à la "formation d'un gouvernement dans les plus brefs délais afin d'appliquer les projets de décentralisation et mettre en place des mesures préventives contre une nouvelle crise des déchets". Il a enfin insisté sur la nécessité que "tout un chacun assume ses responsabilités, notamment en réduisant les quantités de déchets produits, en prônant le recyclage et le tri et en adoptant un discours réaliste et responsable lorsqu'il s'agit de discuter de la question des déchets dans les sphères privées et publiques (...)".
Le Liban souffre d'une crise de gestion des ordures ménagères depuis 2015. Le texte de loi sur la gestion des déchets avait été préparé par le ministère de l’Environnement en 2005, mais n’avait été soumis au Parlement qu’en 2012. Plusieurs modifications ont été apportées au document original. Ce texte est considéré comme une loi-cadre qui, selon ses concepteurs, vise à apporter les définitions nécessaires sur des notions comme les catégories de déchets, la pyramide de traitement, le pollueur-payeur… et à déterminer les responsabilités des uns et des autres. Cette loi accorde de larges prérogatives au ministère de l’Environnement dans la planification et le contrôle. L’exécution des projets sera de l’apanage des municipalités, ou alors soumise à la loi sur les partenariats entre les secteurs public et privé s’il s’agit du secteur privé. Les solutions centrales seront tributaires de l’Agence nationale pour la gestion des déchets. Le Liban n’avait pas de loi sur les déchets auparavant.
La société civile a critiqué cette nouvelle loi, en pointant du doigts de nombreuses lacunes, et estimant qu'elle pave la voie à l’incinération dans les quatre coins du pays.
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PROJET DE DECENTRALISATION DES DECHETS... EH, OUI !
LA LIBRE EXPRESSION
20 h 05, le 28 janvier 2019