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Lifestyle - This is America

Aux États-Unis, on célèbre le « so Frenchee » croissant

Quand la France n’avait pas approuvé sa guerre contre l’Irak, le pays de l’Oncle Sam s’en était pris aux « French fries » (les frites), les renommant « freedom fries ». Les États-Unis n’avaient toutefois pas touché à un autre symbole de l’Hexagone, le croissant, prisé au point d’être célébré.

Aux États-Unis, le croissant a sa journée.

It’s Croissant National Day ! ; Join Us and Celebrate Croissant National Day ; Smile, It Is Croissant National Day ; Croissant National Day ! ; C’est si bon... Ces slogans, et bien d’autres, mi yankee-mi frenchie, vont être placardés sur les devantures des pâtisseries et des boulangeries de toute l’Amérique qui s’apprête, comme chaque année, à célébrer à grandes fournées la journée du croissant, fixée au 30 janvier. Pourquoi un tel engouement outre-Atlantique pour le rituel du petit déjeuner français dont, en fait, il faut chercher l’origine en Autriche ? D’après Jansen Chan, directeur de l’Opération pâtisserie à l’International Culinary Center, à New York, « il s’agit, avant tout, d’un feeling généré par la mémoire alimentaire. Il suffit d’avoir la tour Eiffel en arrière-plan ou un April in Paris pour réveiller une sensation olfactive ».

Selon un article publié par le New York Times, le 21 avril 1984, cet engouement avait été provoqué par le déclin, en 1981, de la production de desserts américains traditionnels, notamment les coffee cakes et autres pains aux bananes et aux carottes portant le label de la célèbre entreprise Sara Lee. À l’initiative d’une nouvelle direction, le croissant est lancé sur le marché, faisant de cette viennoiserie l’article le plus demandé. Vu ce succès, d’autres marques ont mis la main à la pâte et ne l’ont pas regretté. Si, au départ, les Américains ont été intimidés par le mot croissant qu’ils ne savaient pas prononcer et dont ils ne connaissaient par les secrets de fabrication, ils en sont rapidement devenus fans. La croissance des ventes s’est poursuivie sans discontinuer. Pour preuve, les chiffres du bureau de sondage The Statistical Portal : plus de 138 millions d’Américains ont consommé des croissants en 2018, et, selon un schéma de projection, ils seront près de 142 millions à faire de même en 2020.


De Vienne à l’américanisation du croissant
Le succès de cette spécialité si croustillante et « so française » lui a ainsi permis d’être célébrée les 30 janvier de chaque année. Ce jour-là, ceux qui confectionnent des croissants y vont, à qui mieux mieux, de leur talent et de leur ingéniosité, et ceux qui le savourent évacuent tout sentiment de culpabilité.

Mais quelle est l’origine du croissant ? On l’attribue au siège de Vienne par les Turcs en 1683 : alors que les Ottomans voulaient profiter de l’obscurité de la nuit pour creuser un tunnel sous les murs de la ville, les boulangers viennois, levés avant l’aube pour préparer leur fournée, auraient donné l’alarme. Pour célébrer la victoire des troupes polonaises et autrichiennes sur les troupes ottomanes, les boulangers avaient façonné une pâtisserie ayant une forme de croissant de lune qui rappelle l’emblème figurant sur le drapeau ottoman.

Il est aussi rapporté qu’après cette bataille, un soldat s’était retrouvé avec 300 sacs de grains noirs, en fait des grains de café, inconnus à l’époque en Europe, un trésor abandonné par les Turcs pendant leur fuite. Intrigué, il avait fait moudre les grains et proposé le breuvage aux Viennois, sans succès. Lui était alors venue l’idée de servir ce café accompagné d’une pâtisserie. Se souvenant de l’invasion turque, il avait décidé de faire fabriquer des viennoiseries en forme de croissant.

Toujours est-il que jusqu’à présent, le célèbre hôtel viennois Sacher sert du café turc dans une cafetière également turque, le tout placé sur un plateau en cuivre comme sur les bords du Bosphore.

De Vienne, le croissant serait arrivé en France, en 1770, via la reine Marie-Antoinette d’Autriche, originaire de Vienne, qui l’aurait rendu populaire à Paris. D’où son surnom de viennoiserie, si apprécié aujourd’hui aux États-Unis qu’il a été américanisé : on le déguste en sandwich, du petit déjeuner au dîner, en passant par le déjeuner, fourré de jambon, de roast beef ou encore d’œufs brouillés.Qu’importent les évolutions et revisites du croissant, l’essentiel est ailleurs. Ruwen Ogien, auteur français décédé en 2017, n’avait-il pas écrit un ouvrage intitulé L’influence de l’odeur des croissants chauds sur la bonté humaine ?


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commentaires (3)

Donc tout a commencé par un tunnel. Hummmm...

Tina Chamoun

20 h 45, le 25 janvier 2019

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Commentaires (3)

  • Donc tout a commencé par un tunnel. Hummmm...

    Tina Chamoun

    20 h 45, le 25 janvier 2019

  • comme d'habitude, les reportages de l'OLJ sont mal concus un des plus importants producteurs de croissants aux USA, est l"International Delights, une aventure libanaise reussie.

    SATURNE

    17 h 08, le 25 janvier 2019

  • Encore l'ottoman qui rusait, trichait et faisait des galipettes pour aller voler ce qui ne lui appartenait pas. Il n'a pas été toujours un lokoum cet ottoman. Au fait le lokoum, il l'a volé à qui ?

    Sarkis Serge Tateossian

    16 h 30, le 25 janvier 2019

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