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Liban - Gouvernement

Gouvernement : Le spectre de la conférence de Varsovie plane sur la nouvelle phase de tractations

« Hariri s’est dit favorable à plusieurs idées », déclare Bassil à la Maison du centre.

Saad Hariri et Gebran Bassil, hier, à la Maison du centre. Photo Dalati et Nohra

La page du sommet économique arabe tournée, les contacts pour la formation du prochain gouvernement ont repris de plus belle. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’entretien hier entre le Premier ministre désigné Saad Hariri et le chef du Courant patriotique libre (CPL) Gebran Bassil, à la Maison du centre. L’occasion pour les deux hommes de passer en revue différentes formules gouvernementales acceptables et à même de garantir la mise sur pied du cabinet dans les plus brefs délais.

S’exprimant à l’issue de la rencontre, M. Bassil a fait savoir que « plusieurs idées sont à l’étude actuellement. Elles sont toutes discutables ». Selon le leader du CPL, Saad Hariri se serait dit favorable à plusieurs projets de solutions. « Il existe une réelle possibilité d’œuvrer pour la formation du gouvernement si l’intention y est », a-t-il estimé, indiquant que M. Hariri « mènera les contacts nécessaires à ce sujet dans les deux prochains jours ».

Outre la redynamisation des tractations gouvernementales gelées depuis des semaines, les propos de Gebran Bassil donnent l’impression que le chef du CPL tente de distiller de l’optimisme quant à une proche genèse du cabinet. Interrogé par L’Orient-Le Jour, un analyste politique souligne à ce sujet que le spectre de la conférence de Varsovie, prévue les 13 et 14 février prochain à l’initiative des États-Unis, semble planer sur les tractations ministérielles et pourrait même les accélérer. « Et pour cause : à la faveur de la nouvelle politique américaine au Moyen-Orient, principalement axée sur la confrontation directe avec l’Iran, afin de réduire son hégémonie dans la région, on s’attend à ce que cette conférence débouche sur de sévères décisions à l’encontre de Téhéran et ses alliés régionaux, notamment le Hezbollah », explique l’analyste précité, avant de poursuivre : « Le parti chiite a donc certainement intérêt à faciliter la tâche à Saad Hariri, dans la mesure où le futur cabinet lui assurerait une couverture légitime et officielle, dont il a besoin pour faire face aux sanctions contre l’Iran. »


(Lire aussi : Bkerké au-dessus de la mêlée politicienne)


Retour à une formule de 32 ministres ?
Quoi qu’il en soit et pour en revenir aux propos de M. Bassil, ils mettent en lumière certaines « idées » de solutions. Une source bien informée souligne dans ce cadre à L’OLJ que MM. Hariri et Bassil ont profité de leur réunion pour discuter d’éventuelles solutions axées sur une réduction du nombre des sièges au sein de la future équipe Hariri, dans la mesure où cela permettrait au chef du gouvernement désigné d’éviter de répondre favorablement à toutes les demandes formulées par les divers protagonistes, notamment les députés sunnites gravitant dans l’orbite du 8 Mars, qui continuent de plaider pour une participation à l’équipe ministérielle. Des informations qui interviennent à l’heure où des milieux du CPL ainsi que certains médias évoquaient un possible retour à une mouture gouvernementale de 32 ministres. Cette formule, longtemps appuyée par le tandem Baabda-CPL, permettrait de représenter aussi bien les sunnites du 8 Mars que les alaouites et les minorités chrétiennes au sein du cabinet.

À en croire certains médias locaux, le ministre représentant les minorités chrétiennes devrait relever de la quote-part du chef de l’État Michel Aoun. Quant au alaouite, il devrait faire partie de la quote-part de Saad Hariri qui l’échangerait contre le ministre sunnite qu’il avait octroyé à l’ex-chef du gouvernement Nagib Mikati. Le siège sunnite retranché donc à M. Hariri serait donc celui qu’occuperait le représentant de la Rencontre consultative. Une éventualité que les milieux de M. Mikati préfèrent ne pas commenter en attendant « des propositions sérieuses ».

Sauf que, contrairement à ce qu’auraient pu espérer les plus optimistes, la Maison du centre semble toujours hostile à cette formule. Dans la mesure où M. Hariri craint le précédent de la représentation des alaouites (en raison de leur partialité vis-à-vis du régime syrien) au sein du gouvernement. Le Premier ministre est conscient du besoin pressant du Hezbollah de voir le gouvernement mis sur pied le plus rapidement possible. Mais il ne compte aucunement faire des concessions supplémentaires, estiment certains milieux politiques.


(Lire aussi : Les personnalités maronites font bloc autour de la présidence de la République)


Le tiers de blocage
Il n’en reste pas moins que le parti chiite continue d’exercer un forcing dans le sens de la représentation des sunnites du 8 Mars au gouvernement. À ce sujet, le cheikh Nabil Kaouk, membre du conseil politique du parti chiite, n’a pas mâché ses mots. « La représentation des sunnites indépendants (c’est-à-dire du 8 Mars) est une constante au sien de la nouvelle équipe. D’autant que les législatives en ont fait une partie de l’équation politique », a-t-il lancé lors d’une cérémonie au Liban-Sud. Et d’ajoute r: « Il faut former un gouvernement d’union nationale qui garantirait la représentation de la Rencontre consultative, le plus rapidement possible. La solution existe. Elle ne provoque personne et ne défait personne. »


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commentaires (4)

Toutes les solutions sont bonnes de la part du Hezbollah iranien pour humilier Saad Hariri et à travers lui l'Arabie Saoudite. Cela est impossible et vain, il n'y aura que la solution purement libanaise qui prévaudra.

Un Libanais

12 h 51, le 22 janvier 2019

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Commentaires (4)

  • Toutes les solutions sont bonnes de la part du Hezbollah iranien pour humilier Saad Hariri et à travers lui l'Arabie Saoudite. Cela est impossible et vain, il n'y aura que la solution purement libanaise qui prévaudra.

    Un Libanais

    12 h 51, le 22 janvier 2019

  • “Mais les mots sont des objets, et une simple goutte d’encre tombant telle la rosée, sur une pensée, produit ce qui fera réfléchir des milliers, voire des millions.” de George Gordon, Lord Byron Extrait de Don Juan

    FAKHOURI

    09 h 39, le 22 janvier 2019

  • QU,AVONS-NOUS A FOUTRE AVEC LA CONFERENCE DE VARSOVIE OU TOUT AUTRE SOMMET, CONFERENCE OU REUNION DE PAR LE MONDE ET LA REGION... COMME QUOI NOUS IMPORTONS NOUS-MEMES LES PROBLEMES DES AUTRES CHEZ NOUS, LES FAISONS NOTRES ET ENVENIMONS NOS RELATIONS INTERNES ET POUSSONS CHAQUE JOUR DE PLUS EN PLUS NOTRE PAYS AU FOND DE L,ABIME ! PLUS D,ABRUTISSEMENT ET DE BETISE ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 05, le 22 janvier 2019

  • Allez, on reprend les mêmes et on recommence: un cirque infernal qui n’en finit plus! Chacun campe sur ses positions intransigeantes, fait semblant de palabrer, le gendrissime qui se prend encore au sérieux avec ses propositions bidon et n’ose même pas aller négocier avec son pseudo-allié le Hezbollah qui, pourtant est carrément la cause du problème... Seul un changement drastique dans la situation régionale pourrait modifier la donne et ça pourrait prendre beaucoup de temps à moins d’un coup de théâtre majeur tel qu’un conflit israélo - iranien.

    Saliba Nouhad

    04 h 03, le 22 janvier 2019

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