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Culture - Exposition

Qui a dit que l’art ne pouvait pas être abordable ?

Les deux galeristes Myriam et Karim Sioufi veulent rendre l’art accessible à tous, et visent les jeunes collectionneurs en leur proposant des œuvres d’art dont le prix ne dépasse jamais les 4 000 dollars.


Omar Khouri, « The Dark Forest », 70 x 60 cm.

Les deux galeristes Myriam et Karim Sioufi se sont rencontrés à Paris. Étudiants en droit et en commerce, ils se lancent dans l’art. Pragmatiques, ils réalisent l’impossibilité pour les collectionneurs d’investir sans être dotés de certains moyens financiers. L’idée leur vient alors de démocratiser l’acquisition d’œuvres d’art en créant une galerie en ligne qu’ils nomment Muasserun, afin d’y exposer leurs pépites. Aujourd’hui, c’est la première fois qu’ils exposent hors de l’espace virtuel, sous l’intitulé The Contemporaries. Première également pour le lieu qui accueille l’événement, situé dans le complexe du nouvel hôtel Bossa Nova à Sin el-Fil : dans un style très moderne, abandonné à son état brut, les murs sont éraflés, meurtris et contrastent avec ces baies vitrées qui laissent entrer la lumière de toutes parts. Des coups de cœur des galeristes, jusqu’à huit artistes, d’expérience et de notoriété différentes, y sont aujourd’hui exposés. Le fil conducteur ? « Décrire la mentalité du Libanais qui semble toujours ailleurs, toujours en mouvement, caractérisant la société libanaise de nos jours », indiquent les Sioufi.

Même Semaan Khawam...

Les galeristes jouent les guides à travers les œuvres et lancent la danse avec l’un de nos collaborateurs, Benoît Debbané : après avoir été l’un des pionniers du street-art à Beyrouth, il s’est lancé dans la peinture et décortique actuellement différents portraits de personnalités.

À côté, le jeune Ghaleb Hawila artiste calligraphe, candidat au prix L’OLJ-SGBL dans le cadre de la saison 3 de Génération Orient, a réalisé la dernière pochette du groupe de rock alternatif Mashrou’ Leila. « J’avais beaucoup aimé son travail et je cherchais quelqu’un qui faisait des calligraphies que l’on pouvait comprendre », explique Myriam Sioufi. Ce dernier a dernièrement réalisé un mur à Hamra, mais également plusieurs œuvres à Londres. Plus loin, Mohammad Khayata dessine, à la manière d’un Modigliani, de longs visages aux traits mélancoliques. Représentant à répétition les réfugiés et les personnes déplacées, son trait est élancé et fin. Et last but not least, Semaan Khawam artiste fétiche des deux galeristes. « On a créé notre plate-forme en ligne grâce à lui. Il dessine souvent des oiseaux, d’une manière très poétique. » Samir Tamari, lui, s’intéresse au temps qui passe, qu’il essaye de figer. Son travail récent, plus abstrait, est également exposé. Quant à Raouf Rifaï, il représente différentes facettes de la société libanaise à l’aide de derviches adoptant des formes diverses et variées, devenus sa marque de fabrique. Le clair-obscur est exploité mieux que jamais par Omar Khouri, un des fondateurs de la bande dessinée Samandal.

« Il peint comme s’il n’avait pas besoin de lumière dans sa toile. » Enfin, le collectif artistique « Lamba Art », créé par deux artistes jordaniennes, exploite le néon sous toutes ses formes, dans un style très pop.

Exposer des artistes arabes tient particulièrement à cœur aux deux galeristes qui se considèrent comme des ambassadeurs. « C’est aux Arabes de faire connaître leur art au monde entier. On n’est pas experts des autres, alors que, pour les Arabes, on comprend leur vision de l’histoire et leur cause. Et on est plus crédibles en les vendant et les exposant », conclut Karim Sioufi.

Riverside Pop-up Space

Avenue Charles Hélou, Sin el-Fil.

« The Contemporaries », jusqu’au 17 janvier 2019.


Les deux galeristes Myriam et Karim Sioufi se sont rencontrés à Paris. Étudiants en droit et en commerce, ils se lancent dans l’art. Pragmatiques, ils réalisent l’impossibilité pour les collectionneurs d’investir sans être dotés de certains moyens financiers. L’idée leur vient alors de démocratiser l’acquisition d’œuvres d’art en créant une galerie en ligne qu’ils...

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