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Liban - Liban-ONU

Pas de décision au Conseil de sécurité sur les tunnels transfrontaliers

Le Liban « n’a commis aucune violation » et n’a « aucune intention agressive », assure sa représentante permanente à l’ONU.

L’armée israélienne poursuit ses excavations près de la frontière avec le Liban. Jack Guez/AFP

Le Conseil de sécurité de l’ONU a tenu hier une réunion à la demande des États-Unis et d’Israël, consacrée à l’affaire des tunnels transfrontaliers qu’Israël indique avoir découverts sur ses terres, accusant le Hezbollah de les avoir creusés et de violer par le fait même la résolution 1701 de l’ONU. Durant cette réunion publique, des prises de position ont été exprimées par les ambassadeurs de plusieurs pays, dont le Liban et Israël, sans qu’aucune décision en résulte.

Entre-temps, à la frontière, la situation était calme, alors que les travaux d’excavation de l’armée israélienne se poursuivaient face au village de Kfar Kila. Lors d’un point de presse, le porte-parole de la Finul Andrea Tenenti a « confirmé la présence de quatre tunnels », précisant que selon l’enquête de la Finul, « deux de ces tunnels sont des violations de la résolution 1701 de l’ONU, ayant traversé la ligne bleue ».

Au cours de la réunion du Conseil de sécurité, le secrétaire général adjoint des Nations unies aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, a indiqué que les tunnels, bien qu’ils violent la résolution 1701, ne semblent pas avoir des points de sortie du côté israélien. « Une enquête approfondie pour établir les trajectoires et les points d’origine des tunnels identifiés est une tâche complexe, a-t-il affirmé. Les tunnels sont situés entre 29 et 46 mètres sous terre, difficiles à détecter et à proximité de zones sensibles pour les deux parties. »

« Aucune violation commise par l’État libanais »

La représentante permanente du Liban auprès de l’ONU, Amal Mudallali, a assuré que l’État libanais n’avait commis « aucune violation » de la résolution 1701 et qu’il n’avait « aucune intention agressive ». « Le Liban a pris cette question très au sérieux et a déclaré haut et fort qu’il ne souhaitait pas un nouveau conflit, a-t-elle poursuivi. En effet, le président (de la République) Michel Aoun a immédiatement réaffirmé sans équivoque l’engagement pris par le Liban à l’égard de la résolution 1701 et a précisé que le Liban n’avait aucune intention agressive. Le Premier ministre désigné, Saad Hariri, a réitéré le même engagement. »

« Le président et le Premier ministre désigné ont également souligné la responsabilité d’Israël dans l’instigation du conflit à travers ses violations quotidiennes de la souveraineté libanaise, a ajouté la représentante du Liban. L’État libanais n’a commis aucune violation, tandis que les violations du côté israélien ont été commises par le gouvernement israélien. »

Prenant la parole après Mme Mudallali, l’ambassadeur israélien Danny Danon a accusé l’armée libanaise d’avoir « choisi de travailler pour le Hezbollah » et demandé à la Finul « de s’acquitter de l’ensemble de son mandat et de maintenir la sécurité régionale ». Il a montré aux membres du Conseil de sécurité une photographie aérienne d’un « complexe privé » dans la partie sud de Kfar Kila, à environ 80 mètres de la ligne bleue, à partir duquel un tunnel aurait traversé la frontière en passant près d’un poste d’observation de la Finul.

M. Danon a affirmé qu’Israël « a fourni à la Finul des informations précises sur l’emplacement du tunnel », qui en a informé l’armée libanaise. « Cette dernière a à son tour informé le Hezbollah, a-t-il accusé. Cela a permis à l’organisation de dissimuler les opérations du tunnel. »

Des déclarations incendiaires du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avaient précédé la réunion. « J’appelle tous les membres du Conseil de sécurité à condamner les actes d’agression injustifiés de la part du Hezbollah comme une organisation terroriste dans son intégralité, et à pousser à des sanctions plus fortes contre le Hezbollah », a-t-il tonné, faisant assumer à l’État libanais la responsabilité de permettre que l’on se serve de son territoire « pour des actes d’agression ».

« Il est temps que ce Conseil de sécurité parle d’une seule voix. Le Hezbollah est une menace sérieuse et réelle », a pour sa part affirmé à la réunion Rodney Hunter, coordinateur politique de la délégation américaine.

Soutien aux forces armées

« Nous l’avons dit sans la moindre ambiguïté, nous le répétons aujourd’hui : ces tunnels constituent une claire violation de la résolution 1701, ces activités doivent cesser, a de son côté déclaré François Delattre, représentant permanent de la France auprès des Nations unies. Nous avons fait part de notre inquiétude aux autorités libanaises et appelons l’ensemble des parties à faire preuve de prudence et de retenue, dans un contexte où le risque d’escalade est élevé. »

M. Delattre a appelé à une réponse double à ce problème : « assurer le calme et faire la lumière sur ces tunnels », puis « poursuivre à plus long terme, avec nos partenaires internationaux, notre soutien aux forces armées et à l’État libanais ».

Autre son de cloche du côté du Koweït, dont le représentant a affirmé que les « violations israéliennes de la souveraineté du Liban sont plus dangereuses que les tunnels du Hezbollah ».

Adoptant un ton très pondéré, Vladimir Safronkov, représentant permanent adjoint de la Russie aux Nations unies, a déclaré : « Nous sommes convaincus qu’il est nécessaire de maintenir le calme le long de la ligne de démarcation entre Israël et le Liban, non seulement pour empêcher l’escalade dans cette région, mais également pour la stabilité dans un contexte plus large. La ligne bleue n’est pas une frontière internationalement reconnue et les engagements qui y sont liés ont un caractère mutuel. »

Le Conseil de sécurité de l’ONU a tenu hier une réunion à la demande des États-Unis et d’Israël, consacrée à l’affaire des tunnels transfrontaliers qu’Israël indique avoir découverts sur ses terres, accusant le Hezbollah de les avoir creusés et de violer par le fait même la résolution 1701 de l’ONU. Durant cette réunion publique, des prises de position ont été exprimées...

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