Photo d'illustration AFP.
Des pirates informatiques iraniens auraient tenté d’accéder à des mails d’officiels américains en lien avec les sanctions économiques imposées par Washington contre Téhéran, rapporte jeudi l’agence de presse Associated Press (AP) en se basant sur le rapport de Certfa, un groupe de cybersécurité basé à Londres.
Surnommé “Charming Kitten” - Chaton Charmant - le groupe de hackers, aurait tenté ces derniers mois d’accéder aux mails privés de plus d’une douzaine de fonctionnaires du Trésor américain, de défenseurs et détracteurs de l’accord nucléaire, de figures de la société civile iranienne, d'employés de think tank à Washington D.C. et de scientifiques arabes dans le domaine du nucléaire.
Certfa aurait découvert les faits quand Charming Kitten aurait laissé ouvert, par erreur, un serveur sur internet le mois dernier. le groupe de cybersécurité y auraient trouvé une liste de 77 adresses Gmail et Yahoo prises pour cibles par les pirates informatiques. Sur son site internet, Certfa lie le groupe de pirates informatiques au "gouvernement iranien et au corps des Gardiens de la Révolution".
Les relations entre Washington et Téhéran sont au plus bas depuis que Donald Trump a annoncé la sortie des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien en mai. Washington a introduit depuis une série de sanctions contre Téhéran, afin d'exercer une pression économique maximale pour obliger ce pays à renégocier un accord plus contraignant.
"Il est possible que cette opération vise à comprendre ce qui se passe au niveau des sanctions", a déclaré à AP Frederick Kagan, un chercheur au American Enterprise Institute, auteur d'écrits sur que le cyberespionnage iranien. M. Kagan serait parmi les personnes ciblées par l'opération.
(Lire aussi : Les monarchies du Golfe victimes de cyberattaques iraniennes ?)
Andrew J. Grotto, un expert en politique américaine en matière d’armes nucléaires, et Jarrett Blanc, ancien coordinateur du département d'État chargé de la mise en œuvre de l'accord sur le nucléaire, font également partie des cibles des "Charming Kitten". Ces hackers imitent les alertes de sécurité de Gmail pour accéder aux adresses mails de leur cible. Cette technique est utilisée par les pirates informatiques du monde entier.
Selon l'analyse des données de Certfa, le groupe a visé les comptes emails privés d'au moins 13 employés du Trésor américain, dont celui appartenant au directeur du "Financial Crimes Enforcement Network" engagé dans la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Le compte d'une personne chargée de mettre en oeuvre les sanctions contre l'Iran a également été visé.
Fin novembre, le ministère américain de la Justice avait annoncé l'inculpation de deux Iraniens accusés d'avoir attaqué les systèmes informatiques de plus de 200 villes et institutions et d'avoir collecté plus de six millions de dollars de rançons. Ils avaient notamment ciblé la ville d'Atlanta, le port de San Diego ou un hôpital du Kansas. Ces attaques s'inscrivent dans le cadre d'une "tendance constante à la cybercriminalité venue d'Iran", avait souligné le ministère américain. Début novembre, un groupe de pirates informatiques ciblant depuis plus d’un an des institutions étatiques et des entreprises dans plusieurs pays du Moyen-Orient, dont le Liban, et semblant opérer depuis l’Iran avait été identifié par l’entreprise de sécurité informatique américaine Symantec.
Lire aussi
Désinformation : après Facebook et Twitter, Google aussi épingle l'Iran
Piratage informatique : 10 Iraniens et une société sanctionnés par Washington
Pour mémoire
Sept Iraniens inculpés d'avoir piraté un barrage et des banques aux Etats-Unis
commentaires (2)
COMME EUX ILS LE FONT AUX AUTRES. OEIL POUR OEIL ET DENT POUR DENT !
LA LIBRE EXPRESSION
22 h 41, le 13 décembre 2018