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À La Une - Conflit

L'ONU espère une trêve au Yémen pour éloigner la menace de famine

Le secrétaire général des Nations unies doit se rendre jeudi en Suède.

Un drapeau brandi lors d'une manifestation en faveur de l'indépendance du Yémen du Sud, près du château où se déroulent les négociations de payx yéménites, le 12 décembre 2018. AFP / Jonathan NACKSTRAND

A quelques heures de la clôture de consultations de paix sur le Yémen, les médiateurs onusiens espéraient toujours mercredi arracher aux belligérants une trêve cruciale pour l'aide humanitaire dans un pays au bord de la famine.

L'envoyé spécial des Nations unies, le Britannique Martin Griffiths, et les négociateurs du gouvernement et des rebelles yéménites, sont réunis depuis une semaine en Suède en vue de réduire la violence après quatre ans de guerre qui ont provoqué la pire crise humanitaire du monde, selon l'ONU. Le médiateur oeuvre en particulier à une désescalade militaire sur deux fronts où des combats intenses éprouvent durement les populations civiles, pilonnées et menacées de famine.

Le port de Hodeida (ouest), où la coalition progouvernementale sous commandement de l'Arabie saoudite mène une offensive pour déloger les insurgés houthis, et la ville de Taëz (sud-ouest) constituent deux points de blocage des discussions. La question de la réouverture de l'aéroport de la capitale, Sanaa, aux mains des rebelles mais fermé depuis trois ans, pose également problème.

Martin Griffiths a remis mercredi aux belligérants réunis à Rimbo, localité rurale près de Stockholm, une batterie de propositions sur plusieurs dossiers clés, sans cependant inclure le sort de Taëz. Ces propositions portent sur un "cadre politique" en vue d'un règlement du conflit, la réouverture de l'aéroport de la capitale Sanaa, le redressement de l'économie et Hodeida, a précisé une porte-parole des Nations unies. "Nous avons pris en compte tous les commentaires des deux parties et nous espérons recevoir des réponses positives", a assuré un officiel onusien sous couvert d'anonymat.


(Lire aussi : Dialogue difficile entre belligérants au Yémen, des millions de personnes "affamées")


Le chef de l'ONU en Suède
Un délégué rebelle a évoqué mercredi soir à l'AFP l'imminence d'un compromis à propos de l'aéroport de Sanaa, fermé depuis environ trois ans. Les houthis tiennent l'aéroport mais la coalition progouvernementale garde la maîtrise du trafic aérien. Les deux délégations devaient négocier pied à pied jusqu'au dernier moment.

Avant de repartir vers Sanaa, les avions en provenance de l'étranger seraient fouillés à Aden ou Sayoun, deux villes sous contrôle gouvernemental, pour empêcher notamment l'entrée illégale d'armes. "En l'état, les fouilles seraient effectuées à Aden mais sans que cela ne soit gênant. Personne ne sera sommé de débarquer", a expliqué à l'AFP ce délégué, Abdelmajid al-Hanash.

Les belligérants s'accusent mutuellement de bloquer toute négociation en vue d'une trêve, en particulier à Hodeida, principale voie d'entrée au Yémen des importations et de l'aide humanitaire.

Le gouvernement continue d'invoquer la résolution 2216 du Conseil de sécurité appelant les houthis à se retirer des zones conquises en 2014, dont Hodeida.

Toutes les tentatives pour mettre fin à la guerre ont jusqu'ici échoué, alors que le conflit a fait quelque 10.000 morts en quatre ans et menace jusqu'à 20 millions de personnes de famine dans ce pays déjà le plus pauvre de la péninsule arabique.

Aux fins d'encourager la poursuite du dialogue inter-yéménite, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a décidé de faire le déplacement en Suède.


(Lire aussi : « Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord sont les pires dans le monde en matière de droits de l’homme »)


Prisonniers saoudiens
Il rencontrera jeudi les deux délégations et s'exprimera à 11H00 (10H00 GMT) devant la presse lors de la session de clôture. Il pourrait à cette occasion confirmer d'éventuels accords négociés pied à pied jusqu'au dernier moment et dévoiler le lieu et la date d'un nouveau cycle de pourparlers, peut-être au Moyen-Orient dès janvier.

La présence en Suède des délégations yéménites qui ne se parlaient plus depuis plus de deux ans a été favorisée par deux mesures de confiance: l'évacuation début décembre de 50 rebelles blessés vers Oman et un accord préliminaire d'échange de prisonniers.

Les images de dévastation provoquées par les raids aériens de la coalition et celles de la crise humanitaire ont par ailleurs convaincu les grandes puissances de la nécessité d'accélérer un règlement du conflit.

Dans ce qui constituait encore la seule avancée concrète de ces consultations à quelques heures de leur clôture, gouvernement et rebelles ont établi une liste de plus de 15.000 prisonniers à échanger. Parmi eux figurent des soldats saoudiens, ont confirmé mercredi à l'AFP des sources gouvernementales yéménites.

Mercredi matin une trentaine de Yéménites installés en Suède ont manifesté aux abords du château de Johannesberg où se tiennent les consultations pour réclamer un référendum d'autodétermination au Yémen du Sud, indépendant jusqu'à l'unification du Nord et du Sud en 1990. "Nous sommes ici pour faire valoir notre droit, en tant qu'autochtones, comme en Ecosse, à un référendum", a déclaré à l'AFP Abdelfattah Haddad, originaire de la ville de Daleh. "Si l'ONU parle de démocratie et de pluralisme, pourquoi ne pas organiser un référendum?"



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A quelques heures de la clôture de consultations de paix sur le Yémen, les médiateurs onusiens espéraient toujours mercredi arracher aux belligérants une trêve cruciale pour l'aide humanitaire dans un pays au bord de la famine. L'envoyé spécial des Nations unies, le Britannique Martin Griffiths, et les négociateurs du gouvernement et des rebelles yéménites, sont réunis depuis...

commentaires (3)

Trêve pour éloigner le spectre de la cuisante défaite militaire de la coalition foireuse occidentalo wahabite. On est pas des enfants . En plus elle leur coûte très cher et n'arrive à rien .

FRIK-A-FRAK

08 h 44, le 13 décembre 2018

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Commentaires (3)

  • Trêve pour éloigner le spectre de la cuisante défaite militaire de la coalition foireuse occidentalo wahabite. On est pas des enfants . En plus elle leur coûte très cher et n'arrive à rien .

    FRIK-A-FRAK

    08 h 44, le 13 décembre 2018

  • TREVE AVEC QUI ? MALHEUREUSEMENT LA SOLUTION DU YEMEN N,EST PAS POLITIQUE A MOINS DE QUELQUE MIRACLE,,,

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 27, le 12 décembre 2018

  • Triste de constater toujours que le peuple paye le plus grand tribu partout dans le monde ou il y a des guerres .

    Antoine Sabbagha

    21 h 30, le 12 décembre 2018

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