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Campus - CULTURE

Un atelier international sur la médiation culturelle à Beyrouth

Parmi les nombreux thèmes abordés par l’atelier : culture, mémoire et identité dans le Liban d’après-guerre, les politiques culturelles dans le monde arabe et le rôle des résidences artistiques.

Les participants à l’atelier arabo-allemand qui s’est déroulé à Beyrouth en octobre dernier sous le thème « Politiques et médiation culturelles dans les sociétés en transformation ».

Confronter, comparer et analyser les différentes perspectives de la médiation culturelle et les différentes politiques culturelles, tel est le premier objectif de l’atelier arabo-allemand qui s’est déroulé à Beyrouth du 18 au 24 octobre sous le thème « Politiques et médiation culturelles dans les sociétés en transformation » et qui a rassemblé des doctorants, des mastérisants, des chercheurs, des professeurs d’Europe et du monde arabe. Évènement coorganisé par l’Université de Hildesheim (en Allemagne) et le master en médiation culturelle du département de langue et littérature françaises de l’Université libanaise, section 1.

Parmi les thèmes abordés : la culture, la mémoire et l’identité dans le Liban d’après-guerre, la lutte de la société civile pour la préservation du patrimoine, les politiques culturelles dans le monde arabe, les résidences artistiques comme espaces de développement artistique et d’engagement social. L’événement comprenait des tables rondes, des ateliers animés par des experts libanais, arabes et européens et des visites dans des musées. « Ce qui définit la culture et la médiation culturelle, c’est le travail de chacun d’entre nous. Un travail qui ouvre aux autres tant de portes, qui les pousse à réfléchir. Et c’est exactement ce que nous avons fait au cours des cinq jours qu’a duré l’atelier », précise la docteure Samah Daakour, responsable du master médiation culturelle à la faculté des lettres, section 1, de l’Université libanaise, qui insiste sur l’importance de la démocratisation culturelle : « Dans le monde d’aujourd’hui, la démocratisation culturelle, le rejet de l’élitisme culturel sont devenus une nécessité car comme l’a bien dit le professeur Schneider, chef de département de politique culturelle de l’Université de Hildesheim, “soutenir l’art, c’est soutenir la dignité de l’être”. L’État, mais aussi la société civile, ont un rôle primordial à jouer dans la promotion des politiques culturelles. »

La responsable du master en médiation culturelle revient sur les difficultés et les contraintes auxquelles fait face la société civile dans cet objectif qu’elle s’est donné. « Le combat que les institutions ont à livrer est long et dur, comme nous l’avons remarqué au cours des ateliers. Il y a en permanence des contraintes à surmonter ; l’État n’aide pas tellement, bien au contraire. Parfois il fait partie des contraintes, comme les effets de la bureaucratie. Les efforts que déploie la société civile pour la promotion de la culture doivent être accompagnés d’une volonté et d’une patience à toute épreuve. »

(Lire aussi : La culture pour rassembler, pour se construire, pour avancer)

Ouverture, échanges et dialogue
Mme Daakour souligne l’importance des échanges dans le cadre d’une telle manifestation. « Nous apprenons les uns des autres, de nos expériences, de nos réussites mais aussi de nos échecs. » Du côté des étudiants, l’atelier a permis à des jeunes issus de différents pays de se rencontrer et d’échanger « autour d’importants sujets en relation étroite avec la culture, nerf de la société et de son développement ».

« Ce programme a représenté pour nous un espace d’échange et d’enrichissement ludique et éducatif en même temps. Une expérience édifiante pour moi », confie l’étudiante libanaise Christina Lebiane. Un avis partagé par Héléna Nakrour qui indique : « Cet atelier m’a poussée à sortir de ma zone de confort. J’ai réalisé combien mon regard est étroit. Il m’a donné l’envie de chercher, de travailler et d’explorer plus la médiation et les politiques culturelles. »

Même son de cloche de la part des étudiants étrangers. La doctorante Suna Tamzini de Tunisie insiste sur la richesse des interventions et la diversité des acteurs culturels intervenant lors de l’atelier, qui proviennent de différents mondes : associatif, académique, de la recherche… « J’ai hâte de retourner chez moi pour écrire et documenter ce que j’ai appris », confie-t-elle ajoutant que les échanges avec les autres participants en provenance d’Irak, de Tunisie, du Maroc, d’Égypte, d’Allemagne ou du Liban ont été très intéressants. Venue de France, Claire Saillour, doctorante en politiques et médiation culturelle, conclut : « Cet événement nous a permis d’échanger nos différentes conceptions de ce qu’est la politique culturelle dans nos pays respectifs en Europe et dans le monde arabe, de trouver un terrain commun de discussion des urgences de la culture dans nos différents pays et de réfléchir sur le projet de la société civile qui fonctionne en dehors des structures étatiques pour voir dans quelle direction l’énergie des acteurs culturels se porte et quels sont les enjeux du monde d’aujourd’hui, de la jeunesse d’aujourd’hui, dans les projets culturels. »


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