Le Premier ministre désigné, Saad Hariri, depuis la semaine dernière à Paris, où il participera notamment au Forum sur la paix, a annoncé qu'il tiendra mardi, à Beyrouth, une conférence de presse au cours de laquelle il évoquera "les nouveaux développements et évolutions" concernant la formation du futur gouvernement, attendu depuis quasiment six mois.
"Le Premier ministre désigné tiendra une conférence de presse mardi à 13h30 à la Maison du Centre afin de présenter les derniers développements politiques et les évolutions dans le dossier de la formation du gouvernement", a annoncé son bureau de presse dimanche.
Actuellement à Paris, M. Hariri a assisté au déjeuner organisé par le président français, Emmanuel Macron, en l'honneur de ses nombreux invités de marque présents en France à l'occasion des commémorations de l'Armistice de la Première guerre mondiale. Il s'est ensuite rendu au Forum de Paris sur la paix, dans l'Est de la capitale française.
Au cours de ce forum, chefs d'Etats et de gouvernement, mais aussi représentants d'ONG, entrepreneurs, membres de la société civile, ont débattu de la gouvernance mondiale et affiché leur attachement au multilatéralisme, socle idéologique des relations internationales depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En l'absence d'un se ses principaux contempteurs - Donald Trump -, plusieurs de ses plus fervents défenseurs, Emmanuel Macron, Angela Merkel et Antonio Guterres ont plaidé pro domo devant une assistance globalement acquise, dans une ambiance mêlant le forum de Davos et la COP21.
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Saad Hariri était parti pour la France en fin de semaine dernière, alors qu'il est engagé dans un bras de fer avec les députés sunnites pro-8 Mars qui revendiquent l'obtention d'un portefeuille ministériel, ce que M. Hariri refuse expressément.
Dans un discours prononcé samedi, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a réaffirmé son exigence d'attribuer un ministère à ces députés sunnites anti-haririens dont il soutient la cause, affirmant qu'il ne laisse jamais tomber ses alliés et critiquant vertement le refus de Saad Hariri de leur attribuer un ministère. "Depuis le premier jour, nous avons expliqué au Premier ministre désigné que les six députés ont le droit d'être représentés au sein du gouvernement et d'obtenir un portefeuille ministériel, et nous avons spécifié cela un mois avant que les deux nœuds chrétien et druze soient réglés", a déclaré le leader du parti chiite. Le chef de l'Etat, Michel Aoun, avait pour sa part pris, fin octobre, le parti de Saad Hariri, estimant que les députés sunnites concernés représentent "des individus et non un bloc parlementaire".
Le chef des Forces libanaises Samir Geagea a affirmé dimanche sur son compte Twitter que le discours de Hassan Nasrallah était "inacceptable dans la forme et illogique dans le fond".
"Paix"
Interrogé par un journaliste au sujet des derniers développement au niveau de la formation du gouvernement, M.Hariri, qui doit rentrer ce soir à Beyrouth, a rappelé qu'il va tenir à ce sujet une conférence de presse mardi à Beyrouth. Sandra Noujeim, journaliste de L'Orient-Le Jour présente sur place, lui a alors demandé s'il souhaitait transmettre un message dans le même sens que le leader druze, Walid Joumblatt, il a répondu : "Que nous soyons chrétiens ou musulmans lorsque nous nous saluons nous disons +salam+ (paix en arabe), appliquons entre nous ce que nous disons".
Le leader druze libanais Walid Joumblatt avait répondu samedi à Hassan Nasrallah, qui l'accusait d'avoir retardé la formation du gouvernement de Saad Hariri. M. Joumblatt a parallèlement insisté sur l'importance du dialogue national.
"Sayyed Hassan, en ce moment en France, le président français (Emmanuel Macron) et la chancelière allemande (Angela Merkel) réaffirment leur attachement à la réconciliation, cent ans après le début de la Première Guerre mondiale. Je m'adresse à vous en tant que simple citoyen afin d'insister sur le dialogue, de sorte à éviter l'effondrement économique et la famine, loin des missiles, de l'Iran et de la Syrie", avait écrit Walid Joumblatt sur son compte Twitter.
Lors de l'allocution télévisée, Hassan Nasrallah avait dénoncé les attaques des Forces libanaises et du Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt contre le Hezbollah sur le dossier du gouvernement. "Vous avez retardé la formation du gouvernement pendant cinq mois. A ce titre, vous n'avez pas le droit de nous reprocher de retarder ou d'empêcher la formation du cabinet", avait affirmé le leader chiite.
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Les blagues les plus courtes sont les meilleures Hariri comme les autres nous montrent une comédie invraisemblable pour former un gouvernement alors que le pouvoir est dans les mains de HN Saad Hariri ferait mieux de désister, il n'aura jamais les moyens de gouverner Si , à son niveau, il ne se rend pas compte du désastre libanais, comment peut il espérer gouverner ?
21 h 43, le 11 novembre 2018