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Liban - Armes du Hezbollah

Aoun condamne à nouveau les accusations d’Israël

Une chaîne de télévision israélienne attribue à l’État hébreu une demande présumée à la France d’agir contre la production de missiles, faute de quoi celui-ci opterait pour la solution militaire.

Michel Aoun, recevant le haut conseiller auprès du ministère britannique de la Défense pour le Moyen-Orient, John Lorimer. Photo Dalati et Nohra

Le président de la République, Michel Aoun, a dénoncé hier une recrudescence d’accusations israéliennes sur l’existence de missiles dans des zones résidentielles, en même temps qu’il a déploré qu’Israël continue à violer la souveraineté libanaise.

« Il y a une intensification des accusations israéliennes sur la présence de missiles dans des zones résidentielles, notamment aux alentours de l’Aéroport international de Beyrouth », a noté le chef de l’État lors d’une réunion à Baabda avec le haut conseiller auprès du ministère britannique de la Défense pour le Moyen-Orient, le général John Lorimer. « Ces accusations sont fausses et sont lancées alors qu’Israël continue à violer la souveraineté libanaise », a-t-il souligné.

Des sources proches de Baabda affirment à L’Orient-Le Jour que le président Aoun s’exprimait ainsi pour protester contre le climat général propagé par Israël, notamment par le porte-parole de l’armée israélienne, Avichay Adraee, qui a posté ces derniers temps plusieurs tweets à travers lesquels il évoque la présence d’armes dans des dépôts cachés près de régions résidentielles. Ces fausses informations sont relayées en permanence par les médias israéliens, déplorent les mêmes sources, rappelant que ceux-ci avaient affirmé que des armes sont enfouies à Chakra, un village du Liban-Sud, alors que la Finul (Force intérimaire des Nations unies pour le Liban) a inspecté les lieux sans rien trouver. Pour ces sources, toutes ces allégations s’inscrivent dans une action visant à maintenir un climat de tension au moyen de menaces implicites.

Les accusations israéliennes font suite au discours prononcé fin septembre par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, devant l’Assemblée générale de l’ONU, au cours duquel il avait présenté une carte du sud de Beyrouth montrant trois sites secrets présumés, dans lesquels le parti chiite transformerait des missiles de précision, sur ordre de l’Iran. Ces sites seraient, selon les renseignements israéliens, situés à côté de l’aéroport de Beyrouth, à proximité du port de Ouzaï et sous la Cité sportive, dans la banlieue sud de Beyrouth. Face à ces accusations, le ministre sortant des Affaires étrangères, Gebran Bassil, avait organisé une tournée pour les ambassadeurs accrédités au Liban sur les sites incriminés afin de démentir Benjamin Netanyahu.


(Repère : Invasions, offensives... : retour sur les opérations israéliennes contre le Liban depuis 1978)


Aurélien Lechevallier

Le démenti du président Aoun intervient alors qu’une chaîne israélienne de télévision indique qu’Israël aurait demandé à la France d’agir contre ce qu’il estime être des centres de production de missiles du Hezbollah, menaçant le cas échéant d’agir militairement. « Si cette question n’est pas traitée avec des moyens diplomatiques par le gouvernement libanais, Israël agira de son propre chef », aurait dit ce message, transmis par le conseiller adjoint à la sécurité nationale d’Israël, Eitan Ben David, à Aurélien Lechevallier, conseiller diplomatique du président français Emmanuel Macron, lors de sa visite à Jérusalem, lundi dernier.

Est-ce notamment pour faire parvenir ce message à la classe politique que M. Lechevallier effectue depuis dimanche une visite à Beyrouth, où il a été reçu par le ministre sortant des Affaires étrangères Gebran Bassil, le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt et des conseillers du chef de l’État ?

On apprend de source proche du palais Bustros que la réunion avec M. Bassil s’est tenue à huis clos, mais dans ces milieux on refuse de lier le caractère privé de l’entretien à un présumé message porté par M. Lechevallier à propos des menaces israéliennes. S’il s’agissait vraiment de ce sujet sensible, le président français aurait délégué un émissaire militaire de haut niveau, note la source, estimant que les discussions ont pu porter sur d’autres thèmes évoqués à Erevan entre MM. Macron et Aoun, à savoir les dangers créés par les tensions au Moyen-Orient, ainsi que l’importance de former un gouvernement pour maintenir la stabilité, et la nécessité d’appliquer les réformes prévues par la Conférence CEDRE tenue à Paris le 6 avril dernier.

Le nonce apostolique à Baabda

Le chef de l’État a par ailleurs reçu le nonce apostolique, Mgr Joseph Spiteri, qui lui a remis une lettre du pape François dans laquelle celui-ci affirme que « la paix au Moyen-Orient et dans tous les coins du monde représente un souci partagé avec le président Michel Aoun », souhaitant « que les relations entre le Liban et le Saint-Siège favorisent des solutions efficaces aux conflits régionaux ». Mgr Spiteri a par ailleurs informé M. Aoun de la prochaine visite au Liban du président de la Congrégation des Églises orientales, le cardinal Leonardo Sandri, mardi prochain.



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