L’ancien Premier ministre (2005-2009) et ministre des Finances (2002-2004) Fouad Siniora (courant du Futur) a adressé une lettre ouverte au président de la République Michel Aoun (fondateur du CPL), dans laquelle il s’est défendu de tout détournement de fonds publics, en mentionnant clairement l’affaire dite des « onze milliards » (de dollars).
Le président de la commission des Finances, le député Ibrahim Kanaan, et le CPL avaient longtemps fait de la reddition des comptes leur cheval de bataille politique contre le courant du Futur. Dans un livre intitulé Le quitus impossible, M. Kanaan accuse Fouad Siniora d’avoir manipulé les comptes et détourné des fonds publics, à hauteur de onze milliards de dollars. Ce dernier lui répond aussi dans un ouvrage en l’accusant de calomnie. Pour mettre fin à la polémique, le premier gouvernement de Saad Hariri (courant du Futur) charge alors le ministère des Finances de reconstituer tous les comptes de l’État depuis 1993. Ce chantier titanesque vient d’être achevé, comme l’ont confirmé la semaine dernière à L’Orient-Le Jour plusieurs sources au sein de ce ministère.
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« Il s’agit de rumeurs et d’amalgames dénués de toute vérité qui concernent la question relative aux lois de règlement (clôture des comptes budgétaires) et à la préparation des lois de finances, et celle des onze milliards de dollars. Ces rumeurs résultent du fait qu’on ne distingue pas entre les comptes budgétaires et les comptes du Trésor », a écrit Fouad Siniora.
Pour l’ancien Premier ministre, ces fameux onze milliards de dollars « dépensés sur quatre ans sont dus au fait que le Trésor avait assumé le coût des transferts à Électricité du Liban, le coût des variations des taux d’intérêt sur la dette publique, des ajustements du coût de la grille des salaires et des traitements de la fonction publique, du coût engendré par la hausse des prix ainsi que des dépenses différées de budgets précédents, sans parler des dépenses engendrées par les travaux de reconstruction après la guerre de 2006 ». « Toutes ces dépenses sont entièrement répertoriées dans les registres du ministère des Finances, contrairement à ce que prétendent certains », renchérit Fouad Siniora.
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QUI SE SENT MORVEUX SE MOUCHE §§§§§§
FRIK-A-FRAK
15 h 23, le 04 novembre 2018