L’Arabie saoudite n’a « aucune intention » de mettre en place un embargo sur le pétrole comme en 1973, a déclaré hier le ministre saoudien de l’Énergie alors que les relations avec l’Occident se sont refroidies après le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, comme le rapporte l’AFP.
« Cet incident passera », a déclaré Khaled al-Faleh dans une interview accordée à l’agence de presse officielle russe Tass : « L’Arabie saoudite est un pays tout à fait responsable. Pendant des décennies, nous avons utilisé notre politique pétrolière comme un outil économique responsable et l’avons isolée de la politique. » « Si les prix du pétrole montaient trop, cela ralentirait l’économie mondiale et déclencherait une récession mondiale. Et l’Arabie saoudite a été cohérente dans sa politique. Nous travaillons à stabiliser les marchés mondiaux et à faciliter la croissance économique mondiale », a ajouté le ministre.
En octobre 1973, six pays du Golfe membres de l’OPEP avaient augmenté de 70 % les prix du pétrole et décrété un embargo contre les pays occidentaux jugés pro-israéliens, ce qui avait provoqué une envolée des prix et une crise pétrolière mondiale.
Le ministre saoudien a par ailleurs déclaré « ne pas pouvoir garantir » que les prix du pétrole ne passent pas la barre des 100 dollars par baril. « Nous avons des sanctions contre l’Iran et personne se sait ce qu’il adviendra des exportations iraniennes. De plus, il y a des déclins potentiels dans des pays tels que la Libye, le Nigeria, le Mexique et le Venezuela », a-t-il expliqué : « Si trois millions de barils par jour disparaissent, nous ne pouvons pas couvrir ce volume. » Le ministre a par ailleurs indiqué que l’Arabie saoudite augmenterait sa production de 10,7 millions de barils par jour à 11 millions, précisant que le pays pourrait encore l’accroître jusqu’à 12 millions. Il a aussi indiqué que le groupe pétrolier national Saudi Aramco était intéressé par de potentielles co-entreprises avec les groupes russes Rosneft et Loukoïl dans le secteur du raffinage, affirmant que l’échange de brut pourrait être une aire de coopération.
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