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À La Une - Gaza

En pleine tension avec Israël, le Hamas promet de sévir contre les éléments incontrôlés

Les commentateurs israéliens conjecturent sur une riposte plus forte, mentionnant notamment la possibilité d'une attaque aérienne significative, ou encore des éliminations ciblées de dirigeants du mouvement islamiste palestinien. Une offensive terrestre est jugée peu plausible.

Un employé municipal déblayant les gravas près d'une maison touché par une roquette palestinienne lancé de Gaza à Berr Sheva, en Israël, le 17 octobre 2018. REUTERS/Amir Cohen

Le Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza a promis jeudi de sévir contre les responsables de deux tirs de roquettes en direction d'Israël la veille, dans un apparent effort pour se disculper et atténuer la menace ravivée d'une confrontation.

Israël a ordonné jeudi la réouverture des écoles autour de la bande de Gaza, foyer d'un nouvel accès de fièvre la veille. Dans l'enclave palestinienne, les détonations s'étaient tues mercredi après des frappes de représailles israéliennes contre une vingtaine d'objectifs, qui ont fait un mort et trois blessés. Mais les risques de confrontation restent d'actualité.

Le Hamas, qui gouverne sans partage Gaza, a de nouveau cherché jeudi à se dissocier des tirs de roquettes. La veille déjà, le mouvement islamiste et ses alliés s'étaient dédouanés et avaient accusé des "irresponsables" de chercher à torpiller une tentative de médiation menée par l’Égypte pour une trêve durable entre Palestiniens et Israéliens. De son côté, Israël tient le Hamas pour responsable de tout ce qui se passe à Gaza, sans exclure que des éléments non contrôlés par le mouvement aient pu agir.

Un haut responsable du Hamas, Bassem Naïm, a assuré à l'AFP que des enquêtes étaient en cours pour identifier les auteurs des tirs de roquettes. Il a promis contre eux des "mesures vigoureuses". "Le Hamas et les autres groupes sont soucieux d'éviter l'escalade", tout en étant prêts à riposter, a-t-il dit.

Israël, le Hamas et ses alliés se sont livré trois guerres depuis 2008 dans l'enclave coincée entre l’État hébreu, l’Égypte et la Méditerranée. Ils observent depuis la guerre de 2014 un cessez-le-feu de plus en plus remis en cause.


(Lire aussi : Nouvel accès de fièvre à Gaza)


L'entremise égyptienne
Depuis le 30 mars et le début d'une vaste mobilisation palestinienne le long de la frontière, les tensions sont vives. Des manifestations rassemblant des milliers de personnes ont dégénéré en affrontements avec les soldats israéliens postés de l'autre côté de la barrière frontalière. Les échanges de tirs de roquettes palestiniennes et de frappes israéliennes se sont succédé. Au moins 207 Palestiniens et un soldat israélien ont été tués. Vendredi, de nouvelles manifestations sont prévues. Elles seront scrutées attentivement par la communauté internationale.

La protestation des Gazaouis, qui lancent des cerfs-volants et des ballons incendiaires vers Israël, empoisonne la vie des riverains israéliens de l'enclave. Les Gazaouis, éprouvés par les guerres, la pauvreté et les pénuries, réclament notamment la levée du vigoureux blocus imposé depuis plus de 10 ans par Israël. Israël le justifie par la nécessité de contenir le Hamas et accuse le mouvement d'orchestrer les protestations à des fins "terroristes".

L'ONU et l'Egypte s'emploient depuis des semaines à forger une trêve durable. Mais les positions sont difficilement conciliables. Le Hamas, sous pression des Gazaouis, veut la levée du blocus. Le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, a, lui, affirmé que le retour au calme était un préalable à tout allègement du blocus, ajoutant ne pas croire à un arrangement possible avec le Hamas.


(Pour mémoire : Netanyahu menace d'infliger des "coups très douloureux" au Hamas)


Silence radio
Prévue jeudi, la visite à Gaza du chef du Renseignement égyptien, Abbas Kamel, a été annulée. Il était censé venir pour continuer les efforts visant à assurer une trêve. Le Hamas a invoqué des raisons techniques et une visite du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi en Russie. L'annulation de cette visite ne favorise pas la recherche d'un compromis. Les signaux négatifs s'accumulent, comme la suspension, la semaine passée, de livraisons de fioul payées par le Qatar et supposées, sous les auspices de l'ONU, soulager certains des maux des Gazaouis.

L'exaspération va grandissant côté israélien, où la question d'un changement de stratégie est ouvertement posée. M. Lieberman a affirmé mardi la nécessité de porter un "coup sévère" au Hamas. Il est aussi accusé de surenchère politique, dans l'esprit de possibles législatives anticipées. Les commentateurs conjecturent jeudi sur une riposte plus forte que les frappes de la veille, mentionnant notamment la possibilité d'une attaque aérienne significative, ou encore des éliminations ciblées de dirigeants du Hamas. Une offensive terrestre est jugée peu plausible.

Dans les médias et la sphère politique, beaucoup estiment que la donne aurait été différente si une mère de famille n'avait pas soustrait en quelques secondes ses trois enfants à l'arrivée d'une des roquettes tombées mercredi.

Le cabinet de sécurité israélien s'est réuni mercredi soir. Aucun communiqué n'a été publié après de longues heures de réunion. Et les membres de ce forum restreint chargé des questions les plus sensibles autour du Premier ministre Benjamin Netanyahu semblent avoir reçu pour consigne de se taire.


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Le Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza a promis jeudi de sévir contre les responsables de deux tirs de roquettes en direction d'Israël la veille, dans un apparent effort pour se disculper et atténuer la menace ravivée d'une confrontation. Israël a ordonné jeudi la réouverture des écoles autour de la bande de Gaza, foyer d'un nouvel accès de fièvre la veille. Dans l'enclave...

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Opération terrestre peu plausible? Quand on vous dit des POLTRONS.

FRIK-A-FRAK

22 h 38, le 18 octobre 2018

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Commentaires (1)

  • Opération terrestre peu plausible? Quand on vous dit des POLTRONS.

    FRIK-A-FRAK

    22 h 38, le 18 octobre 2018

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