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À La Une - Liban

Gouvernement Hariri : place aux "dernières retouches"

La question des portefeuilles qui seront accordés aux FL n'est toujours pas réglée.


Le Premier ministre désigné Saad Hariri. REUTERS/Mohamed Azakir/File Photo

Le climat d'optimisme qui règne concernant la naissance imminente du gouvernement de Saad Hariri a été renforcé jeudi par la déclaration du chef de l'Etat, Michel Aoun, qui a affirmé que le Liban était "à deux doigts" d'avoir un gouvernement.  Une déclaration qui intervient après trois jours d'intenses contacts entre les formations politiques pour surmonter les derniers obstacles qui entravent la formation du cabinet de Saad Hariri.

"Nous sommes à deux doigts d'avoir un gouvernement", a dit M. Aoun lors d'une causerie avec les journalistes dans les jardins du Palais présidentiel. "Nous œuvrons pour qu'un gouvernement d'union nationale puisse voir le jour. Les contacts des dernières heures se poursuivent", a-t-il ensuite affirmé devant ses visiteurs.

Selon notre correspondante au palais de Baabda Hoda Chédid, les rendez-vous du président ont été limités pour la journée de jeudi afin qu'il puisse se libérer pour le suivi des développements portant sur la formation du gouvernement. Citant des sources qui suivent ce dossier, notre correspondante indique qu'actuellement, il s'agit d'apporter les "dernières retouches" aux contacts entre les différentes formations. Les sources précitées ajoutent que c'est Saad Hariri qui décidera de la date de l'annonce de la formation du gouvernement et cela pourrait avoir lieu avant la fin du mois, voire avant la fin de la semaine.

M. Hariri a apporté une réponse en soirée en se disant "optimiste" quant à la naissance du gouvernement "durant les jours restants de cette semaine". Dans une causerie avec des journalistes, il a précisé que le cabinet rassemblera toutes les formations, appelant les médias à éviter de faire circuler des informations pouvant mener à des polémiques.


Le nœud druze n'existe plus
Toujours selon les mêmes sources, la composition du gouvernement est prête. Ce sera un cabinet d'union nationale sans tiers de blocage. Concernant les tractations entre différentes formations ces derniers jours, les sources indiquent que le nœud druze n'existe plus. La querelle opposant le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt à son principal rival, Talal Arslane, chef du Parti démocrate libanais, portait sur la nomination du troisième ministre druze dans une formule de trente, les deux autres relevant de la quote-part du PSP. Tentant d’aider Saad Hariri à régler ce problème, Michel Aoun avait reçu mardi à Baabda MM. Joumblatt et Arslane. Tous deux lui avaient remis une liste comprenant les noms de personnalités druzes ministrables afin que le chef de l'Etat en choisisse un.

"Nous finirons (de la formation du gouvernement) lorsque Saad Hariri se rendra à Baabda pour présenter sa composition. Tout le monde doit faire des concessions", avait dans la journée déclaré le député Bilal Abdallah (PSP). Les obstacles concernant les nombres (des ministres) ont été surmontés, il reste la retouche au niveau des portefeuilles", avait-il ajouté.

Le directoire du PSP a de son côté affirmé "que le règlement politique qui a levé les obstacles devant la formation du gouvernement était un pas dans l'intérêt du pays". Il a aussi espéré que Saad Hariri "résoudra le plus rapidement possible les problèmes qui restent pour que soit le gouvernement soit formé".


La question des Arméniens
Une nouvelle entrave est apparue mercredi : les Arméniens réclament deux ministres, dont un appartenant au parti Tachnag et un autre indépendant. Ils refusent que l’un de ces deux ministres soit remplacé par une personnalité issue des minorités.  Selon notre correspondante Hoda Chedid, M. Hariri s'efforce de régler cette question.

Dans la journée, le député Hagop Terzian (Tachnag) avait indiqué depuis le Parlement qu'il refusait "que soit porté atteinte à la représentation des Arméniens au sein du gouvernement". "Nous avons réclamé la représentation des minorités mais pas à nos dépens", avait-il dit.


Les FL et la Justice
Reste la question des portefeuilles que les Forces libanaises de Samir Geagea se verront accorder au sein du nouveau gouvernement. Dans ce cadre, les sources indiquent que ce problème n'a pas encore été complètement résolu et que les discussions se poursuivent sur ce plan.

Selon les mêmes sources, quatre portefeuilles, trois ministères ainsi que la vice-présidence du gouvernement, ont été proposés aux FL. Il s'agit des ministères de la Culture, des Affaires sociales et de la Justice. Mais ce dernier portefeuille fait l'objet de tractations, l'offre étant toujours négociée. Les sources susmentionnées indiquent à ce propos que M. Hariri attend une réponse définitive du président Aoun au sujet de l'octroi du portefeuille de la Justice aux FL. Le président Aoun a dans ce contexte affirmé que le but est de faciliter la formation du gouvernement et que les discussions des dernières heures sont menées dans ce but. 

Le ministère de la Justice est aujourd'hui dirigé par Salim Jreissati, nommé par le chef de l’Etat, et affilié au CPL. Des informations avaient évoqué mardi l’éventualité que le président de la République octroie ce ministère aux FL, mais une source du CPL avait affirmé à L’Orient-Le Jour que la Justice resterait entre les mains du parti aouniste.
Dans ce contexte, des sources proches du chef du CPL ont affirmé jeudi que la formation était "pour un gouvernement d'union nationale et a déployé tous ses efforts à cette fin". "Nous avons fait de nombreux sacrifices et présenté toutes les concessions possibles de notre part pour n'exclure personne du gouvernement, et surtout les FL".

Plus tôt dans la journée, Georges Adwan, député FL, avait indiqué que le gouvernement ne sera formé "ni demain ni après demain". Interrogé au sujet de l'éventualité que les FL obtiennent le portefeuille de la Justice, M. Adwan a répondu : "Nous avons reçu une proposition du Premier ministre et je ne vais pas en dire davantage". "Les FL est la partie qui a le plus veillé à ce qu'un gouvernement soit formé rapidement et a accompagné le processus de la meilleure manière possible, avait ajouté M. Adwan. Les FL ne briguent pas des portefeuilles précis et tous ceux qui parient sur une dispute entre les FL et le Premier ministre désigné seront surpris de voir que la relation entre eux est spéciale".

Un peu plus tard, le chef des FL, Samir Geagea, avait souligné que "certains points étaient toujours en suspens" et que les "discussions et négociations se poursuivent avec le Premier ministre désigné". "Certains ne sont pas inquiets de la date à laquelle sera formé le gouvernement mais de la part que vont obtenir les FL, avait dénoncé M. Geagea. Ils se soucient uniquement de nous montrer comme des perdants". "Les informations rapportées par les médias sont dénudées de toute vérité et les consultations se poursuivent avec le Premier ministre désigné. Certains points sont en suspens et nous travaillons dessus", avait-il ajouté. "La majorité des partis veulent que les FL soient au sein du gouvernement, à l'exception de quelques-uns", a encore dénoncé M. Geagea affirmant que la rencontre qui a eu lieu la veille entre le ministre sortant de l'information, Melhem Riachi, et le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, visait à détendre l'atmosphère.


Les Marada et les sunnites anti-haririens

Quant au portefeuille des Travaux publics, les sources du Courant des Marada précisent que les discussions sont toujours en cours, relevant que le courant de Sleiman Frangié reste attaché à ce portefeuille et qu'il est soutenu par M. Hariri, le Hezbollah faisant montre de "compréhension" sur ce point. Dans la soirée, Sleiman Frangié, a affirmé lors de l'émission politique Sar el-waqt sur la chaîne locale MTV que sa formation n'entrerait pas au gouvernement si elle n'obtenait pas le portefeuille des Travaux publics ou de l'Energie, ajoutant que "les coulisses de la formation du gouvernement montrent que les blocages sont les mêmes à 80%".

Sur un autre plan, M. Frangié a déclaré que les sunnites proches du 8 Mars devaient être représentés. "Je doute qu'un gouvernement puisse se former sans eux", a-t-il estimé. Les sources citées par notre correspondante avaient indiqué dans la journée que cette question n'a jamais été un obstacle à la formation du gouvernement.


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commentaires (8)

ESPERONS POINT DE PLACES AUX LOUCHES ET AUX MOUCHES ...

LA LIBRE EXPRESSION

20 h 02, le 18 octobre 2018

Tous les commentaires

Commentaires (8)

  • ESPERONS POINT DE PLACES AUX LOUCHES ET AUX MOUCHES ...

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 02, le 18 octobre 2018

  • Les "dernières retouches", si ce n'est pas donc jeudi ce sera lundi . Sourions .

    Antoine Sabbagha

    18 h 08, le 18 octobre 2018

  • Tout ça pour ça! On prend les mêmes et on recommence...ou tout changer pour que rien ne change, le "tout" étant non pas le renouvellement du personnel politique mais la part respective du gâteau que chaque formation politique entend s'octroyer.

    otayek rene

    17 h 34, le 18 octobre 2018

  • Hourrrah ! Ils sont comment, ces deux doigts ??? Minces, boudinés, ridés, lisses, avec ou sans arthrose, ornés de bagues en or, jaunis par la cigarette ? Irène Saïd

    Irene Said

    15 h 14, le 18 octobre 2018

  • Ca va accoucher d'une souris.....Une honte, y a pas de quoi etre fier....

    IMB a SPO

    14 h 56, le 18 octobre 2018

  • Le partage du fromage est donc terminé quelle honte !!!!

    FAKHOURI

    14 h 28, le 18 octobre 2018

  • Il est claire qu'il y a une prise de conscience au plus haut niveau de l'état de l'urgence pour former un gouvernement. Les quelques altérations nécessaires pour sa formation (un bémol par ci et un dièse par là) doivent se régler pour parfaire la partition. Les déclarations un peu répétitives relative à l'imminence du gouvernement servent à faire pression sur les récalcitrants ...

    Sarkis Serge Tateossian

    14 h 00, le 18 octobre 2018

  • FRANCHEMENT C'EST QUOI CET ARTICLE ? VIDE COMPLÈTEMENT PARLER POUR RIEN DIRE. QUAND ON A RIEN À DIRE ....

    Gebran Eid

    12 h 48, le 18 octobre 2018

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