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Liban - Synode romain

Raï aux jeunes chrétiens : Ne désertez pas l’Orient

Le patriarche maronite a soulevé en congrégation générale le dossier de la présence des Églises orientales dans les pays de la diaspora.

Du haut de sa basilique, saint Pierre veille sur les travaux du synode.

Entre assemblées générales, interventions libres, cercles de discussions, travail de secrétariat et rédaction de synthèses, le synode sur les jeunes poursuit son chemin plutôt raide vers sa conclusion, le 27 octobre. Joint au téléphone, le père Toufic Abou Hadir, chef du bureau de la pastorale des jeunes à Bkerké, avouait hier qu’il a besoin de tout son souffle pour en suivre le rythme. Et dans un entretien accordé à L’OLJ, le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, qui participe activement au synode, a relevé l’affaiblissement de l’appartenance citoyenne chez les jeunes, au profit de l’allégeance confessionnelle. Centré sur les jeunes et le discernement des vocations, le synode relève en particulier que la crise de transmission de la foi dans la deuxième moitié du XXe siècle avait coupé les générations les unes des autres. Après le concile Vatican II dans les années 60, des mouvements ecclésiaux et de nouvelles communautés ont pris le relais des familles dans l’évangélisation des jeunes. Soulignant l’importance du témoignage personnel, l’Instrumentum laboris du synode recommande même qu’un contact permanent s’établisse entre ces mouvements et communautés nouvelles, et les paroisses, afin qu’ils vivent en synergie l’unique mission de l’Église. « Les jeunes ont moins besoin de structures que de lieux d’appartenance », a encore constaté le document de travail.

« Se mettre plus à l’écoute et être capable de changer, tels sont également les deux autres grands défis que l’Église hiérarchique doit relever dans les années à venir, notent par ailleurs divers participants cités dans la presse locale et internationale. Mais, de l’écoute, l’Église doit passer à la conversation, être capable d’accueillir toute la diversité de la jeunesse constatée. »

La vie affective dans les communautés ecclésiales et les séminaires et maisons de formation, le « continent numérique » et sa bulle autiste et l’insistance sur la personne dans son intégralité ont également été débattus durant les travaux. Surprise, ce sont les évêques de Belgique qui ont défendu l’option des prêtres mariés, si commune en Orient.


(Lire aussi : À l’école du pape François, le Liban invité à parler périphérie)


Les Églises orientales en Occident
Intervenant en assemblée générale, Mgr Raï a soulevé hier le dossier de la présence des Églises orientales en dehors du territoire patriarcal, dans des diocèses relevant de l’Église latine. S’appuyant sur les orientations du concile Vatican II, il a demandé au Saint-Siège et aux diocèses de l’Église latine d’aider les Églises orientales à préserver leur identité et à permettre l’apparition de structures ecclésiales orientales autonomes parallèles aux structures de l’Église latine. Leur absence, a-t-il souligné en substance, ralentit l’action des Églises orientales dans les pays d’émigration, notamment l’enregistrement des données d’état civil auprès des autorités consulaires libanaises et l’obtention ou le recouvrement de la nationalité libanaise, si importante pour l’équilibre communautaire au Liban.

En cercle restreint, le patriarche a porté sur la présence des chrétiens orientaux, notamment maronites, dans les sociétés occidentales multiculturelles et multiethniques. Deux dangers les menacent, a-t-il dit, le repli sur soi et la ghettoïsation, d’une part, l’indifférence à l’égard de l’appartenance ecclésiale, au nom de l’indifférenciation de toutes les religions.


Éducation à la citoyenneté
Enfin, dans les conversations informelles qui s’échangent durant le synode, le patriarche a relevé l’importance de l’éducation des jeunes Libanais à la citoyenneté, regrettant l’affaiblissement de l’appartenance citoyenne au bénéfice de l’appartenance confessionnelle et même familiale ; comme il a dénoncé « l’exploitation des jeunes par les partis ». Et il a insisté sur l’importance que l’éducation à la citoyenneté s’accompagne de gestes concrets, comme l’enrôlement des chrétiens du Liban dans les forces armées et les services de sécurité, ou dans des administrations publiques.

« Personnellement, ce synode m’a fait découvrir de nouveaux horizons, a confié le patriarche maronite à Vatican News, et je songe à la manière dont je pourrais, à mon retour, encourager une nouvelle dynamique, avec pour objectif stratégique d’aider les jeunes chrétiens, tous les jeunes chrétiens, qu’ils soient du Liban, de Syrie, d’Irak ou d’ailleurs, à ne pas déserter l’Orient. » Et d’ajouter : « La présence chrétienne est d’une absolue nécessité au Moyen-Orient (…). Le socle culturel de tout le Moyen-Orient est un socle chrétien. Nous n’avons pas le droit de l’abandonner. »

Entre assemblées générales, interventions libres, cercles de discussions, travail de secrétariat et rédaction de synthèses, le synode sur les jeunes poursuit son chemin plutôt raide vers sa conclusion, le 27 octobre. Joint au téléphone, le père Toufic Abou Hadir, chef du bureau de la pastorale des jeunes à Bkerké, avouait hier qu’il a besoin de tout son souffle pour en suivre le...

commentaires (2)

Le patriarche maronite a raison d'insister sur le maintien des jeunes xtiens en orient. Il ne faut pas laisser le complot occidental se réaliser lorsque Sarkozy avait répondu à notre patriarche que l'occident se ferait un plaisir de les accueillir.

FRIK-A-FRAK

00 h 39, le 18 octobre 2018

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Commentaires (2)

  • Le patriarche maronite a raison d'insister sur le maintien des jeunes xtiens en orient. Il ne faut pas laisser le complot occidental se réaliser lorsque Sarkozy avait répondu à notre patriarche que l'occident se ferait un plaisir de les accueillir.

    FRIK-A-FRAK

    00 h 39, le 18 octobre 2018

  • Certains se basant sur je ne sais quelles sources prétendent que les chrétiens du Liban remonteront à 40% de la population libanaise en 2040... La réponse relève du domaine de la psychiatrie, c'est pourquoi je ne me hasarde pas de répondre.

    Un Libanais

    18 h 51, le 17 octobre 2018

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