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Économie - Focus

Étudier à l’université au Liban coûte-t-il plus cher qu’à l’étranger ?

Les frais universitaires dans certains pays européens peuvent être inférieurs à ceux du Liban, mais d’autres destinations restent plus onéreuses.

Le recteur de l’USJ entouré d’une foule de diplômés. Photo Michel Sayegh

Sans surprise, Beyrouth se distingue régulièrement comme étant l’une des villes les plus chères de la région. La capitale est devancée par seulement deux mégalopoles, Dubaï (216e) et Doha (255e), dasn al région et est classée 275e ville la plus onéreuse sur 537 villes dans le monde par le dernier classement Numbeo.

Les études universitaires ne dérogent pas à la règle. Selon certains parents, envoyer leurs enfants étudier à l’étranger est moins couteux que les faire étudier au Liban. « Je préfère envoyer mes trois filles étudier à Paris plutôt qu’au Liban. Entre le logement et les frais de séjour divers, ça me coûte environ 18 000 dollars par an par fille et l’université y est meilleure », explique un père de famille qui a requis l’anonymat.

L’université en France est en majorité gratuite, hormis frais d’inscriptions de 170 euros (198 dollars) pour une année de licence et de 243 euros (283 dollars) pour une année de Master. Selon le site Web de Campus France, l’Etat français investit en moyenne 14 000 euros (16200 dollars) par an par étudiant.

Si les trois filles du père de famille anonyme étaient restées au pays du Cèdre, elles auraient opté pour l’Université Saint Joseph. Or, une année de licence en sciences politiques, humaines ou économiques y coûte 10 680 dollars, tandis que des études de médecine grimpent à 21 780 dollars.

De nombreux étudiants peuvent obtenir des aides financières : bourses sociales, de mérite, d’excellence ou sportives. Les bourses sociales ont notamment atteint 17,5 millions de dollars en 2017/2018, indique-t-on à l’USJ, et 39 % des étudiants en ont bénéficié.


(Lire aussi : Balamand s’implante dans le Golfe)


Pas à la portée de tout le monde

Mais en plus des frais de scolarité, la famille de ce Libanais, qui réside au Kesrouan et non à Beyrouth, aurait dû débourser des frais de taxi exorbitant (environ 800 dollars par mois), ou bien acheter une voiture pour chaque enfant n’étant pas basée à Beyrouth mais dans le Kesrouan, où les transports publics vers la capitale ne fonctionnent que de manière limitée.

La manque de transports publiques au Liban représente un handicap pour tous les étudiants quelque soit leur choix d’université.

Avec le Danemark, l’Espagne et la Belgique, la France faisait partie du top 10 des pays où les études coûtent le moins cher, selon le classement 2015-2016 du journal britannique spécialisé Times Higher Education. Le coût de la vie reste cependant bien plus élevé au Danemark qu’au Liban (Copenhague est classée 20e ville la plus chère au monde par Numbeo) ou en Belgique (70e rang pour Bruxelles), où les frais d’inscriptions dans les universités francophones varient entre 0 et 4000 euros en fonction du statut économique et de la nationalité de l’étudiant. En ce qui concerne la France, de vastes disparités existent entre les villes. Paris est classée 26e et Marseille 231e par Numbeo.

Pour les Libanais qui souhaitent poursuivre à Beyrouth des études dans la langue de Shakespeare, l’établissement le plus prestigieux reste l’université américaine de Beyrouth (AUB), meilleure université de la région selon le dernier classement de l’agence Quacquarelli Symonds (QS). L’USJ arrive 12ème, l’Université Libano-américaine, 16e, tandis que l’Université libanaise, la seule université publique et quasi-gratuite au Liban, termine 25e.

Mais dans ce cas, l’excellence se paie au prix fort : un étudiant de première année en licence de sciences humaines à l’AUB doit débourser plus de 20 000 dollars tandis que l’ingénierie ou l’architecture peut monter à plus de 30 000 dollars.

« Des amis voulaient faire un Master en santé public à l’AUB mais vu que ça coûte près de 40 000 dollars, ils ont préféré postuler en France », confie une jeune étudiante libanaise qui vient de s’installer à Paris pour son Master. Des aides financières existent cependant aussi chez l’AUB. Selon le site web de l’université, elles ont atteint 32 millions de dollars en 2017-2018 pour une aide moyenne de 9 162 dollars par étudiant.

Le coût des études à l’AUB frise celui des universités américaines, également plébiscitées par les Libanais et qui comptent parmi les meilleures au monde, avec un coût moyen de 25 620 dollars par an pour les étudiants étrangers en 2017-2018, selon l’organisation de soutien aux étudiants College Board, hors frais extra-scolaires comme le loyer ou la nourriture.

Des tarifs dont se rapproche la Grande-Bretagne, également centre universitaire d’excellence prisé par les étudiants étrangers. « En 2017, les étudiants internationaux payaient entre 10 000 livres (13 100 dollars) et 35 000 livres (45 900 dollars) par an pour une licence. Des études en médecine pouvaient coûter jusqu’à 38 000 livres (49 800 dollars) par an pour les étrangers », écrit Times Higher Education.

D’autres pays européens, comme l’Allemagne, offrent des parcours universitaires intéressants pour les jeunes Libanais, parfois en anglais et peu onéreux. A titre d’exemple, les frais d’inscription à l’université technique de Munich, régulièrement classée parmi les meilleures du pays, s’élèvent à 129,40 euros par semestre (150 dollars), en plus des frais du syndicat étudiant de 62 euros (72 dollars), soit 445 dollars par an. Munich est classée 98e ville la plus chère au monde par Numbeo, mais il faut souligner que les étudiants en Allemagne bénéficient de nombreuses avantages, comme la gratuité des transports.

Reste que des études à l’étranger, même si elles peuvent être moins chères qu’au Liban, ne sont pas à la portée de tous. Les parents doivent souvent fournir des relevés de compte ainsi qu’assurer par lettre qu’ils financeront les études de leurs enfants. En France, les étudiants étrangers doivent justifier de ressources mensuelles au moins égales à 615 euros (718 dollars) pour obtenir leur visa étudiant, d’après le site du ministère de la Justice. Une somme bien supérieure au salaire minimum libanais, qui atteint 450 dollars par mois.


RQ - Suite à la publication dans notre édition d'hier de l'article intitulé "Étudier à l’université au Liban coûte-t-il plus cher qu’à l’étranger ?", plusieurs lecteurs ont attiré l'attention sur le fait que les prix rapportés pour des études à l'Université américaine de Beyrouth (AUB) sont en réalité supérieurs. En effet, l'administration de l'AUB nous a indiqué le prix pour 12 crédits, ce qui équivaut à un semestre et non à un an d'études. A titre d'exemple, 36 crédits par an au minimum sont nécessaires pour un étudiant en ingénierie, ce qui équivaut à au moins 30 000 dollars.



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Sans surprise, Beyrouth se distingue régulièrement comme étant l’une des villes les plus chères de la région. La capitale est devancée par seulement deux mégalopoles, Dubaï (216e) et Doha (255e), dasn al région et est classée 275e ville la plus onéreuse sur 537 villes dans le monde par le dernier classement Numbeo. Les études universitaires ne dérogent pas à la règle. Selon...

commentaires (3)

cette etude comparative manque de clarte pour ne pas dire qu'elle est fausse. s;agissant de comparer les couts des etudes a l'USJ vs l'AUB .

Gaby SIOUFI

13 h 22, le 17 septembre 2018

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Commentaires (3)

  • cette etude comparative manque de clarte pour ne pas dire qu'elle est fausse. s;agissant de comparer les couts des etudes a l'USJ vs l'AUB .

    Gaby SIOUFI

    13 h 22, le 17 septembre 2018

  • C'est comparé l'incomparable. Certes les études au Liban sont dans certains cas moins chers que celles dans les grandes universités (États-Unis, France, G-B...) mais qu'en est-il des débouchés et des salaires une fois le diplôme en main? Un étudiant au Liban ne parviendra jamais dans la très grande majorité des cas a récupérer la somme qu'il a investi pour ses études alors qu'à l'étranger vous êtes garanti un emploi avant même d'avoir fini vos études. Sans compter les facilitées et privilèges qu'ont les étudiants dans ces pays....

    Elie H

    12 h 56, le 17 septembre 2018

  • CERTES QUE NON CAR ON EST AVEC SA FAMILLE ET TOUS LES AUTRES FRAIS SONT INEXISTAÑTS... QUAND AU STANDARD DES ETUDES DES ECOLES PRIVES IL EST DU MEME CALIBRE SINON MEILLEUR !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 09, le 17 septembre 2018

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