Le Koweït a officiellement protesté contre des propos tenus vendredi soir contre son émir par un journaliste proche du Hezbollah, Salem Zahran, sur la chaîne al-Manar, alors que le Premier ministre désigné Saad Hariri assurait à l'ambassadeur du Koweit que ces déclarations n'entacheraient pas les relations de l'émirat avec le Liban.
Dans une émission diffusée vendredi soir sur al-Manar, Salem Zahran avait accusé les dirigeants du Golfe d'être tous, de gré ou de force, à la solde des Etats-Unis. Il avait affirmé que l'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad al-Jabir al-Sabah, en visite aux Etats-Unis pour des examens médicaux, avait été convoqué par le président américain, Donald Trump, qui l'a forcé à annuler des contrats d'une valeur de 11 milliards de dollars pour en passer de nouveaux, d'une valeur de 14 mds USD, avec des compagnies américaines.
Dans un communiqué publié sur l'agence officielle Kuna, le ministère koweïtien de l'Information a exprimé sa "vive condamnation" de ces propos qu'il a qualifiés de "diffamation et falsification des faits visant à tromper l'opinion publique", tout en assurant qu'ils ne porteraient pas atteinte aux liens avec le Liban.
L'ambassadeur du Koweït au Liban, Abdel Aal Kinaï, s'est pour sa part rendu chez Saad Hariri, et déclaré à l'issue de l'entretien que les propos du journaliste proche du Hezbollah "n'affecteront pas la relation entre le Liban et le Koweït". "Saad Hariri a condamné ce qui s'est passé", a-t-il souligné
De son côté, le M. Hariri a affirmé qu'il "refuse les affronts lancés contre le Koweït et son émir". Les propos du journaliste d'al-Manar "ne correspondent pas au climat national libanais", a-t-il ajouté.
Le Courant du Futur de M. Hariri avait déjà condamné les déclarations de M. Zahran. Accusant ce dernier d'être "un élève des services de renseignement syriens", le Futur avait considéré les accusations du journaliste comme "un affront lancé contre un Etat frère qui s'est toujours montré généreux envers le Liban et les Libanais". "Les insultes contre l'émir du Koweït ne font pas que blesser un Etat arabe ami, mais blessent également tous les Libanais qui connaissent le rôle qu'a joué ce grand homme pour le Liban", a ajouté le communiqué du Futur.
Le président de la Chambre, Nabih Berry, a lui rejeté et condamné les propos de M. Zahran. "Nous ne permettrons pas que soit perturbée la relation historique et fraternelle entre les deux pays", a affirmé M. Berry dans un communiqué.
Plus tôt dans la journée, le procureur général près la Cour de cassation, le juge Samir Hammoud, avait ordonné l'ouverture d'une enquête concernant l'émission dans laquelle était apparue M. Zahran. Ce dernier avait réagi sur Twitter à l'ouverture de cette enquête en affirmant qu'il assumait l'entière responsabilité de ses propos.
Le Koweït accuse le Hezbollah et l’Iran d’être liés à une cellule terroriste démantelée en 2015, composée notamment de 21 Koweïtiens chiites, condamnés en 2017 à des peines de prison pour avoir projeté de commettre des attentats dans l’émirat.
Pour mémoire
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commentaires (7)
Et on dit qu'au Liban, il y a une presse "libre"...
Jean abou Fayez
21 h 19, le 16 septembre 2018