Des étudiants des quatre coins du monde pour réinventer le journalisme...

Vingt et un étudiants du département des arts de la communication de l’Université libano-américaine (LAU) ont pris part à l’Académie de Salzbourg sur les médias et le changement global, organisée à Salzbourg en Autriche, du 15 juillet au 5 août, sous le thème Réinventer le journalisme : nouvelles et récits à l’ère de la méfiance. « J’ai introduit le programme au Liban en 2008, et en 2010, nous avons ouvert les portes du programme aux pays arabes dont la Syrie, la Palestine, la Jordanie et l’Irak », explique Jad Melki, chef du département des arts de la communication à la LAU, qui a accompagné les étudiants libanais à Salzbourg.

Pendant trois semaines, les étudiants ont assisté aux côtés d’une centaine d’autres jeunes universitaires, en provenance des quatre coins du monde, à des cours quotidiens, des séminaires et des ateliers animés par une vingtaine de professeurs renommés en provenance des États-Unis, du Mexique ou de Chine... Ils ont été formés à mieux adresser, à travers les médias, les problèmes globaux tels que le terrorisme, le changement climatique et la crise des réfugiés.

« Le défi dans les pays arabes, dont le Liban, est le fait que la population adopte aveuglément les informations diffusées par les médias. L’académie nous a bien formés sur les raisons pour lesquelles certains médias diffusent de fausses infos qui deviennent virales », explique Jad Fawaz, étudiant en économie de 21 ans qui confie avoir particulièrement apprécié « les discussions politiques, sociales et philosophiques tout au long du séjour ». Par ailleurs, le jeune homme compte bien transmettre tout ce qu’il appris à son entourage, « afin de les aider à écouter les nouvelles avec un œil plus critique et plus objectif ».

« Les étudiants ont eu l’opportunité de former un réseau d’amis internationaux et d’établir des contacts professionnels. Ils ont pu également se renseigner sur les choix de master ou les débouchés de travail », ajoute M. Melki.

Un « catalyseur »

Sabah Haidar Khalil complète un master en affaires internationales à la LAU. Elle confie : « Prendre part à cette académie m’a appris que même à mon âge, je suis capable de m’adapter à de nouvelles cultures. » L’étudiante de 65 ans, mère de six enfants et six fois grand-mère, ajoute : « Après toutes ces années, ça m’a fait plaisir de reprendre ma vie d’étudiante et d’assister à des cours interactifs donnés par des professeurs exceptionnels. » Et de préciser : « J’ai beaucoup apprécié le niveau d’objectivité dans la façon de penser des étudiants. »

Jena Lynn Karam, 21 ans, est étudiante en communication. Elle confie avoir découvert à travers ce programme que l’enseignement n’est pas un chemin à sens unique, mais un partage d’idées entre étudiants et professeurs, soulignant l’enthousiasme de ces derniers durant les cours en écoutant les différents points de vue des étudiants. « J’ai appris à briser les limites que notre société nous inculque depuis un très jeune âge comme quoi l’autre est différent. Ces trois semaines se sont déroulées dans une ambiance d’égalité, de respect et d’amour de l’autre », indique-t-elle. Pour Rana Tabbara, étudiante de 20 ans en journalisme, « la diversité culturelle présente à l’académie a agi comme catalyseur », faisant tomber les barrières qui pourraient se dresser entre les gens. Moustafa Wehbé, étudiant de 21 ans en marketing, est du même avis. Le jeune homme, qui confie avoir découvert le Mexique et l’Afrique grâce à ses nouveaux camarades, avoue avoir appris ainsi à se débarrasser des préjugés concernant les cultures étrangères. Il décrit cette expérience comme « le point culminant de (ses) apprentissages au cours des trois années universitaires ».

Les étudiants interrogés ont tous souligné l’impact que ce voyage a eu sur eux. L’hospitalité de l’académie, l’ouverture d’esprit des personnes rencontrées, les travaux de groupe qui ont boosté leur créativité et les liens forts qu’ils ont tissés avec leurs collègues internationaux les ont profondément marqués.