Mise en cause vendredi dans la panne du système informatique qui a paralysé pendant plusieurs heures l’aéroport international de Beyrouth, la société internationale de télécommunication aéronautique (SITA), qui gère l’ensemble des opérations de l'AIB, ainsi que le ministre sortant de la Justice, Salim Jreissati, ont appelé les responsables libanais à attendre les résultats de l'enquête.
"SITA respecte toutes les responsabilités et engagements stipulés dans les accords signés avec les différentes parties, de même que les lois en vigueur", a souligné la société dans un communiqué publié dans la nuit de vendredi à samedi. "Elle espère que toutes ces parties refréneront leurs accusations et reproches jusqu'à la fin des enquêtes et jusqu'à ce que tous les détails techniques soient révélés", a-t-elle ajouté.
De son côté, Salim Jreissati a critiqué samedi la promesse du Premier ministre Saad Hariri de débloquer les 88 millions de dollars nécessaires au développement des capacités d’accueil de l’aéroport, affirmant que financer l'AIB alors qu'il est accusé de manquements n'est pas acceptable.
"Celui qui réclame des comptes aux niveaux administratif et judiciaire au sujet des responsabilités de l'AIB ne peut pas demander à l'aéroport de dépenser, avant la fin de l'enquête administrative et judiciaire, le montant de 88 millions de dollars car cela reviendrait à brouiller l'identité des responsables (de la panne) et devancer l'enquête, et cela quelle que soit l'importance du responsable qui réclame une telle mesure", a estimé le ministre sortant de la Justice, en allusion à M. Hariri. "L'enquête administrative et judiciaire va se poursuivre indubitablement", a-t-il souligné.
Réagissant aux propos de M. Jreissati, le secrétariat général de la présidence du gouvernement a publié un communiqué samedi soir dans lequel il affirme que les montants qui pourraient être dépensés actuellement pour investir dans l'AIB ne pourraient dépasser les 18 millions de dollars.
"Alors que le nombre de voyageurs à l'AIB a atteint les 12 millions par an, c'est-à-dire le double de la capacité de l'aéroport, une étude a été préparée afin d'augmenter la capacité de l'aéroport pour que celui-ci puisse accueillir 10 millions de voyageurs d'ici l'été 2019, dans l'attente de l'application du plan directeur général", écrit la présidence du gouvernement.
"Lors de sa réunion au palais de Baabda, le 8 février 2018, le Conseil des ministres a approuvé un crédit de 18 millions de dollars pour financer des mesures urgentes. Tout ce qui est mis en place actuellement obéit à la décision du gouvernement d'approuver ce crédit. De ce fait, le montant de ces mesures actuelles ne peuvent pas dépasser les 18 millions de dollars", conclut le communiqué.
L'ancien Premier ministre Nagib Mikati, originaire de Tripoli, a pour sa part estimé sur son compte Twitter que la solution comporte "deux volets : l'un à travers l'agrandissement et la rénovation de l'aéroport, et l'autre à travers l'étude sérieuse qui porte sur l'utilisation de l'aéroport de Qoleiyaat, au Liban-Nord". Il a expliqué que ces deux options nécessitent des appels d'offres "transparents et claires, selon des standards internationaux". "Utiliser l'aéroport de Qoleyaat est devenu une urgence", a conclu M. Mikati.
La réouverture de cet aéroport désaffecté situé au Liban-Nord est souvent envisagée, mais une telle décision ne fait toujours pas l'unanimité de la classe politique.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, une panne qui avait touché le système informatique de l'AIB avait provoqué la pagaille, tous les vols ayant été retardés et des centaines de personnes se retrouvant coincés de longues heures dans les couloirs de l'aéroport. Les directeurs de l'AIB et de l'aviation civile avaient mis en cause le programme informatique utilisé par SITA, dont une nouvelle version n'avait pas démarré après le remplacement de l'ancien système. Pour sa part, le ministre sortant des Travaux publics, Youssef Fenianos, avait indiqué à l'issue d'une réunion sur cette affaire, présidée par le Premier ministre désigné Saad Hariri, que "les responsabilités seront définies et les mesures nécessaires prises". M. Hariri avait promis "d’œuvrer à trouver les fonds nécessaires, 88 millions de dollars plus TVA, pour augmenter la capacité d’accueil de l’aéroport de Beyrouth qui est arrivé à saturation".
Face à ce chaos ambiant, le directeur de l’Inspection centrale, Georges Attieh, a convoqué hier à son bureau le directeur de l’AIB et le directeur général de l’Aviation civile afin d’enquêter sur ce qu’il s’est passé. « Le parquet s’est mobilisé afin de savoir si un acte criminel a causé la panne en question », a pour sa part annoncé le ministre sortant de la Justice.
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commentaires (5)
en veux tu en voila ! le ministre salim qui tance son chef qu'il n'a jamais voulu considerer comme tel , pas tant qu'il en a 2 autres , deux vrais de vrais ceux - la . Ouf quelle fraicheur !
Gaby SIOUFI
08 h 56, le 09 septembre 2018