Israël a secrètement armé et financé au moins douze groupes rebelles dans le sud de la Syrie, qui ont aidé à empêcher des combattants soutenus par l'Iran et d'autres par le groupe Etat islamique de contrôler des positions proches de la frontière syrienne ces dernières années, affirme le magazine américain Foreign Policy dans un article publié jeudi et signé Elizabeth Tsurkov. Foreign Policy cite comme source "plus de deux douzaines" d'officiers et de combattants des groupes rebelles en question.
Selon le magazine, les transferts d'armes ont pris fin en juillet dernier. Les cargaisons comportaient "des fusils d'assaut, des mitrailleuses, des lanceurs de mortiers et des véhicules de transport". "Le matériel était livré par les agences de sécurité israéliennes via trois passages frontaliers" situés sur le plateau syrien du Golan, occupé par Israël, "les mêmes utilisés pour livrer de l'aide humanitaires à des habitants du Sud syrien", explique Foreign Policy.
"Une leçon que nous n'oublierons pas"
"Israël a également payé à chaque combattant rebelle un salaire mensuel d'environ 75 dollars et a fourni des montants supplémentaires aux groupes qui voulaient s'acheter des armes sur le marché noir syrien, selon les rebelles et des journalistes locaux", ajoute le magazine. Il souligne que "les paiements et les services fournis par Israël ont poussé les rebelles à croire que l'Etat hébreu allait intervenir si les troupes loyales au président syrien Bachar el-Assad tentaient d'avancer dans le sud de la Syrie. Lorsque le régime a fait exactement cela l'été dernier avec le soutien de l'aviation militaire russe, Israël n'est pas intervenu, laissant les groupes rebelles se sentir trahis". "C'est une leçon que nous n'oublierons pas : Israël ne se soucie pas de la population. Il ne se soucie pas de l'humanité. Il ne se soucie que de son propre intérêt", a affirmé un combattant rebelle cité par Foreign Policy.
En 2017 déjà, le prestigieux Wall Street Journal écrivait qu'Israël soutenait secrètement des groupes rebelles syriens présents à proximité du Golan. Mais Foreign Policy affirme détenir pour la première fois un récit détaillé de ce soutien, grâce aux entretiens qu'il a mené avec les rebelles concernés.
Dimanche, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a évoqué la guerre en Syrie et le rôle de l'Iran avec deux envoyés américains effectuant une tournée régionale.
Téhéran est un des principaux alliés du régime du président syrien Bachar el-Assad et Israël ne cesse de mettre en garde contre un "ancrage" potentiel de l'Iran en Syrie, pays voisin de l'Etat hébreu.
Le conflit en Syrie, déclenché en 2011 avec la répression par le régime de manifestations pro-démocratie, s'est transformé au fil des ans en une guerre meurtrière qui a fait plus de 350.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.
Lire l'intégralité de l'article de Foreign Policy en anglais ici
Lire aussi
Lieberman : Le Golan sera plus sûr grâce à l’autorité rétablie d’Assad
Pour les rebelles dans le Sud syrien, le choix entre "le mal et le pire"
Pour mémoire
Israël a fait parvenir des aides à des déplacés syriens fuyant la province de Deraa
Moment de vérité pour la stratégie israélienne dans le Sud syrien
commentaires (6)
En bref, il faut penser à son pays en priorité et servir uniquement ses intérêts point barre ! Salaire ou pas, bahchiche ou pas . L’histoire du Liban regorge de ce genre de situations avec des responsables et populations achetées et on a vu ou ça le mène: droit au mur. En conclusion : « charité bien ordonnée commence par soi-même « .
L’azuréen
13 h 31, le 08 septembre 2018