Israël a fait parvenir des aides à des civils réfugiés dans la partie syrienne du plateau du Golan après avoir fui les combats dans le sud de la Syrie voisine, a annoncé vendredi l'armée israélienne. Dans la nuit, des tonnes de produits alimentaires, notamment pour nourrissons, des vêtements ainsi que des médicaments ont été envoyés à ces déplacés installés dans un campement informel, a indiqué le communiqué sans préciser comment ce matériel avait été transféré en territoire syrien.
Israël occupe depuis 1967 une partie du plateau du Golan situé à la frontière entre les deux pays, qui sont toujours techniquement en état de guerre.
Les civils syriens fuient une offensive du régime syrien et de ses alliés déclenchée il y a dix jours pour reprendre les zones rebelles dans la province de Deraa, dans le sud de la Syrie en guerre. La province de Deraa est située près du Golan et à la frontière avec Jordanie. Selon l'ONU, des dizaines de milliers de civils, plus de 120.000 selon derniers chiffres, fuyant les combats ont été déplacés. Certains d'entre eux sont installés dans des camps de fortune dans la partie syrienne du Golan. La journée de jeudi a été la plus meurtrière, avec des dizaines de raids aériens qui ont fait au moins 25 morts parmi les civils, dont des enfants, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Des dizaines de milliers de civils syriens fuyant les hostilités vivent dans des conditions misérables dans des camps proches de la frontière avec Israël. (...) Nous avons offert une aide humanitaire à ces camps installés dans le Golan syrien, tout en poursuivant notre politique de non-intervention dans le conflit syrien", a affirmé l'armée israélienne. Dans son communiqué, l'armée a dit suivre "de près les développements dans le sud de la Syrie et être préparée à différents scénarios. (...) Nous ne permettrons pas aux Syriens d'entrer en Israël et nous continuerons de préserver nos intérêts sécuritaires".
Le ministre israélien de l'Energie, Yuval Steinitz, a, pour sa part, estimé qu'Israël "doit empêcher l'entrée de réfugiés venus de Syrie". "Nous continuerons à faire ce qui est nécessaire (pour les réfugiés). Je ne veux pas entrer dans les détails mais notre plus grande crainte est que l'Iran fasse de la Syrie un poste avancé militaire face à Israël", a-t-il ajouté dans un entretien à une radio israélienne.
Tout en veillant à ne pas être aspiré dans le conflit, Israël a frappé à plusieurs reprises le territoire syrien, notamment contre des convois d'armes destinées, selon lui, au Hezbollah, allié du régime syrien et ennemi de l'Etat hébreu. Depuis 2013, plus de 10.000 civils syriens ont été traités dans des hôpitaux israéliens, selon l'armée.
Face à la crise qui sévit dans la province de Deraa, la Jordanie, qui accueille déjà quelque 650.000 réfugiés syriens, a appelé la communauté internationale a aidé les déplacés. "La Jordanie a atteint le maximum de sa capacité d'accueil de réfugiés", a déclaré le ministre jordanien des affaires étrangères Ayman Safadi à Al-Jazeera jeudi soir.
La Turquie a également vivement condamné, vendredi, les assauts meurtriers du régime contre les territoires rebelles dans le sud de la Syrie, estimant que la Russie, l'Iran et les Etats-Unis avaient une "part de responsabilité" dans ces "violations".
Secteur sensible, le sud de la Syrie était resté relativement calme depuis un an grâce à un accord de "désescalade" négocié directement par Moscou, Washington et Amman.
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commentaires (2)
D,UN COTE ON MASSACRE ! ET DE L,AUTRE ON SACRE !
LA LIBRE EXPRESSION
16 h 33, le 29 juin 2018