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Liban - Liban-Syrie

Nouveau retour symbolique de 350 réfugiés syriens

Merhebi à « L’Orient-Le Jour » : « À quoi bon, à la veille d’une offensive sur Idleb ? »

Le convoi de réfugiés syriens arrivant au point de passage de Zamrani, entre le Liban et la Syrie, en juin dernier. Photo d’archives

Environ 150 réfugiés syriens, installés à Nabatiyé, au Liban-Sud, s’apprêtent à quitter ce matin le territoire libanais en direction du passage frontalier d’al-Masnaa. Deux cents autres quitteront les villages de Chebaa et Arkoub, au Liban-Sud, pour regagner leur pays.

Dans le cadre d’une opération de retour volontaire orchestrée par la Sûreté générale, les réfugiés rentreront dans des zones où l’ordre a été relativement rétabli. Hier, l’ancien député Nawar Sahili s’est entretenu avec le directeur général de la SG, le général Abbas Ibrahim, et lui a remis une liste des noms de plus d’un millier de déplacés syriens dressée par le Hezbollah dans le cadre de l’initiative qu’il mène pour le retour des réfugiés en Syrie. À l’issue de la réunion, M. Sahili a précisé que cette liste a été approuvée par les autorités syriennes.

Interrogé par L’Orient-Le Jour au sujet des raisons pour lesquelles ces opérations ne visent qu’un nombre très réduit de réfugiés, Mouïn Merhebi, ministre d’État pour les Affaires des réfugiés, s’empresse de répondre : « Avec l’offensive du régime syrien contre la province d’Idleb qui s’approche, et ses conséquences désastreuses sur le plan humanitaire, comment voulez-vous que les réfugiés rentrent chez eux ? Il n’y a toujours pas de garanties au retour des réfugiés en Syrie. »

Et de poursuivre : « Nous misons, jusqu’à présent, sur les efforts de la communauté internationale. L’initiative russe est sérieuse, mais les villes syriennes sont détruites et la reconstruction nécessite du temps et du financement. Les parties qui pourraient financer la reconstruction ainsi que les déplacés ont besoin de garanties. » Pour M. Merhebi, ces opérations de retour sont symboliques de la volonté des déplacés de rentrer éventuellement dans leur pays. « Je ne voudrais pas sous-estimer n’importe quelle opération de retour, aussi minime soit-elle », souligne-t-il avant de conclure : « Tant que le retour est digne et sûr, je salue tous les efforts déployés pour faciliter ces opérations. »


(Lire aussi : Bassil affirme que la position du HCR a évolué)


Plusieurs obstacles dressés notamment par le régime de Damas entravent le retour massif des réfugiés, selon un expert interrogé par L’OLJ. « Le service militaire obligatoire imposé par le régime syrien aux jeunes hommes de 17 à 24 ans, mais également aux plus âgés, constitue un obstacle principal au retour des réfugiés », explique-t-il avant de poursuivre : « La loi adoptée début avril par Damas, connue sous le nom de décret 10, et qui donne à tous les déplacés syriens un délai très serré pour réclamer leurs biens, au-delà duquel ils perdraient leurs possessions au profit de l’État, est un autre obstacle. Les villes détruites, l’absence de garanties sécuritaires, les craintes d’un retour vers l’inconnu et la peur des représailles du régime en place, pour ne citer que ceux-là, forment une liste non exhaustive des raisons pour lesquelles les réfugiés redoutent le retour en Syrie. »

Pour cet expert, un retour nécessite des garanties onusiennes. « Or le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) collabore depuis un an et demi avec le gouvernement syrien, mais en vain », déplore-t-il. Au sujet de l’initiative russe, il critique l’inaction du Liban vis-à-vis de ce dossier. « Le gouvernement aurait dû s’adresser au Conseil de sécurité de l’ONU pour y déclencher un débat autour de cette initiative, ou encore appeler à une réunion extraordinaire de la Ligue arabe », estime-t-il.

« Ces opérations de retour qui ont eu lieu dernièrement sont quand même un bon signe. Elles prouvent que le retour des réfugiés est possible et que les processus de réconciliation à l’intérieur de la Syrie est également possible et faisable », souligne-t-il sur une note optimiste, avant de conclure : « Une seule chose est sûre, c’est le régime syrien qui entrave le retour des réfugiés syriens et non pas le HCR ou la communauté internationale. »

Par ailleurs, l’agence al-Markaziya a indiqué hier que des opérations de retour sont également prévues pour les Palestiniens réfugiés en Syrie et qui se sont installés dans des camps de réfugiés palestiniens au Liban à cause de la guerre. En réponse aux directives de l’ambassadeur de Palestine Achraf Dabbour, des listes des noms des réfugiés sont en train d’être préparées pour ensuite être remises à la SG, selon les sources de l’agence.




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Environ 150 réfugiés syriens, installés à Nabatiyé, au Liban-Sud, s’apprêtent à quitter ce matin le territoire libanais en direction du passage frontalier d’al-Masnaa. Deux cents autres quitteront les villages de Chebaa et Arkoub, au Liban-Sud, pour regagner leur pays. Dans le cadre d’une opération de retour volontaire orchestrée par la Sûreté générale, les réfugiés...

commentaires (2)

Harnassant le peu d'esprit scientifique que j'ai, j'ai compter les symboles existants dans mon logiciel de texte et il y en avait environ 30. Donc 30 x 350= 10500. Donc symboliquement il nous faudra au moins 2860 retours symboliques... Comme dit le fameux diction bien de chez nous: wou n'tor ya kdich ta yinbot hashish...

Wlek Sanferlou

16 h 35, le 04 septembre 2018

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Commentaires (2)

  • Harnassant le peu d'esprit scientifique que j'ai, j'ai compter les symboles existants dans mon logiciel de texte et il y en avait environ 30. Donc 30 x 350= 10500. Donc symboliquement il nous faudra au moins 2860 retours symboliques... Comme dit le fameux diction bien de chez nous: wou n'tor ya kdich ta yinbot hashish...

    Wlek Sanferlou

    16 h 35, le 04 septembre 2018

  • DE LA RIGOLADE ! JUSQU,AUJOURD,HUI LE NOMBRE DES REFUGIES RETOURNES A AUGMENTER DE 0,002PCT A 0,0020001PCT. Y A DU PROGRES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 11, le 04 septembre 2018

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