« La position du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) sur le retour dans leur pays des réfugiés syriens installés au Liban a évolué », a indiqué samedi le ministère des Affaires étrangères, dont le titulaire Gebran Bassil avait reçu la veille le chef de l’agence onusienne Filippo Grandi.
« M. Bassil a perçu une évolution dans la position du HCR concernant les obstacles au retour volontaire des réfugiés », selon un communiqué publié par le ministère dans la journée. Cette attitude répond à « l’objectif de créer un mécanisme commun pour assurer les conditions d’un retour sûr et digne (des réfugiés) », ajoute le texte.
Plus tard, M. Bassil a écrit sur Twitter que son entretien avec M. Grandi avait montré « le bon sens de la position du Liban » sur ce dossier.
M. Grandi avait clôturé vendredi à Beyrouth une tournée qui a englobé également la Jordanie et la Syrie. Sa visite au Liban s’inscrivait dans un contexte de tension entre le ministère des AE et le HCR, sur fond de rapatriements non avalisés de réfugiés syriens par l’agence internationale. Tout en évitant soigneusement de nourrir la querelle et en usant abondamment de langage diplomatique, M. Grandi a saisi l’occasion pour mettre en garde contre des retours forcés, estimant que cela serait « contre-productif ».
De son côté, le ministre d’État pour les Affaires des réfugiés, Mouïn Merhebi, s’est entretenu hier avec la haut-commissaire adjointe du HCR, Kelly Clements, et la porte-parole du HCR, Melissa Fleming. À l’issue de la réunion, M. Merhebi a estimé que « pour mettre un terme à la tragédie des réfugiés syriens, il faut une solution politique qui mettra un terme au bain de sang en Syrie et assurera leur retour dans leur pays ». Il a ensuite indiqué que deux critères sont cruciaux à la réussite de l’initiative russe : celui de reconstruire autant que possible les régions qui ont été détruites pendant la guerre, d’une part, et celui d’assurer aux réfugiés les garanties sécuritaires qu’ils ne seront pas recherchés par le régime syrien à leur retour, d’autre part.
Par ailleurs, Mme Clements a exprimé le souhait du HCR de collaborer avec les deux gouvernements, syrien et russe, afin d’assurer le retour des réfugiés conformément à un accord tripartite que le HCR désire établir. « Nous souhaitons également que le HCR soit autorisé à entrer dans toutes les régions syriennes afin de pouvoir assurer différents services aux citoyens dès leur retour », a-t-elle déclaré.
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QUAND EST-CE QUE LE NOMBRE DES REFUGIES RETOURNES ATTEINDRAIT-IL LE CHIFFRE DE 0,003 PCT ?
LA LIBRE EXPRESSION
16 h 59, le 04 septembre 2018