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À La Une - Liban

Aoun persiste et signe : Le retour des réfugiés sans attendre une solution politique en Syrie

Le Haut-commissaire des réfugiés de l'ONU affirme être "en faveur d'un retour volontaire, dans la dignité et la sécurité" des réfugiés en Syrie mais qu'un retour forcé serait "contre-productif".

Le président libanais Michel Aoun (d) recevant le Haut-commissaire des réfugiés de l'ONU, Filippo Grandi, et la représentante du HCR au Liban, Mireille Girard, vendredi 31 août 2018 au palais de Baabda. Photo Dalati et Nohra

Le chef de l'Etat libanais, Michel Aoun, a réitéré vendredi sa position concernant "la nécessité de ne pas lier le retour des déplacés syriens à une solution politique à la crise en Syrie", lors d'une réunion avec le Haut-commissaire des réfugiés de l'ONU, Filippo Grandi. Ce dernier a assuré que le HCR "est en faveur d'un retour volontaire, dans la dignité et la sécurité" des réfugiés en Syrie mais qu'un retour forcé serait "contre-productif".


Lors de sa réunion avec Filippo Grandi, qui clôturait à Beyrouth une tournée  qui a englobé également la Jordanie et la Syrie, le président Aoun a demandé au HCR "de jouer un rôle plus grand en facilitant le retour sûr des déplacés syriens dans leur pays, notamment vers les zones syriennes qui sont désormais stables", qu'elles soient sous le contrôle du régime syrien, de la coalition internationale et des forces kurdes, ou des forces turques.

Pour sa part, "le Liban va continuer à organiser le retour progressif des déplacés qui souhaitent rentrer chez eux", a affirmé le président Aoun, appelant "les organisations internationales à aider ces Syriens qui rentrent dans leurs villes et villages ou dans les zones sûres en Syrie". Il a assuré que les autorités libanaises "ne font pas pression" sur les réfugiés qui rentrent volontairement en Syrie.

M. Aoun "a exprimé l'inquiétude du Liban de voir le retour déplacés lié à une solution politique à la crise syrienne", indiquant que Beyrouth "appuie l'initiative russe" pour le retour des réfugiés et "étudie avec les parties concernées les détails de cette opération".


(Lire aussi : Réfugiés syriens : Moscou déterminé à aller au bout de son initiative, malgré la froideur internationale)


"Le HCR continuera à coopérer avec le Liban"
Le Liban accueille sur son sol 1,5 million de réfugiés - soit près du tiers de sa population -, dont moins d'un million inscrits auprès du HCR. Depuis que le régime de Damas a enchaîné les victoires face aux rebelles et aux jihadistes et a repris le contrôle de vastes régions du pays en guerre, les appels se font plus pressants au pays du Cèdre en faveur d'un retour des réfugiés dans leur pays. La communauté internationale, et notamment le HCR, s'oppose toutefois à un tel retour, estimant que la situation n'est pas encore assez sûre et appelant à trouver d'abord une solution politique au conflit.

Après sa rencontre avec le président Aoun, M. Grandi a rencontré le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim. Ce dernier est chargé, en coopération avec le régime syrien, de coordonner des opérations de rapatriement de réfugiés ayant permis le retour de plusieurs centaines de personnes depuis le mois de juin.

M. Grandi a ensuite été reçu par le Premier ministre désigné, Saad Hariri. "J'ai répété à M. Hariri que la meilleure solution pour les réfugiés syriens présents dans la région, qui sont près de cinq millions, est d'assurer leur retour sûr et digne vers leur pays", a-t-il indiqué, ajoutant que le HCR "essaie de savoir quelles sont les craintes des gens au sujet du retour". Filippo Grandi a assuré à M. Hariri que "le HCR continuera à coopérer avec le Liban" et que cette coopération comprend de nouveaux éléments, comme l'initiative proposée par la Russie. "


(Lire aussi : Réfugiés syriens : possible demande de clarification du palais Bustros à la France)


Lors d'une conférence de presse qu'il a tenue en milieu de journée au siège du HCR à Beyrouth, M. Grandi a affirmé que son organisme "est en faveur d'un retour volontaire, dans la dignité et la sécurité" des réfugiés en Syrie et qu'il n'allait "jamais l'empêcher". "Mais il serait contre-productif, pour la Syrie, pour les pays hôtes et pour les réfugiés eux-mêmes, de forcer les réfugiés à rentrer" dans leur pays, a-t-il ajouté. A la question de savoir quelle serait la position du HCR si le gouvernement libanais commence à rapatrier des réfugiés en coopération avec la Syrie et  la Russie sans l’aval de la communauté internationale, M. Grandi a déclaré que son institution "respecte la souveraineté des Etats" qui accueillent les réfugiés.  


En soirée, M. Grandi s'est entretenu avec le ministre sortant des Affaires étrangères, Gebran Bassil, mais aucune déclaration n'a été faite à l'issue de la rencontre.


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Le chef de l'Etat libanais, Michel Aoun, a réitéré vendredi sa position concernant "la nécessité de ne pas lier le retour des déplacés syriens à une solution politique à la crise en Syrie", lors d'une réunion avec le Haut-commissaire des réfugiés de l'ONU, Filippo Grandi. Ce dernier a assuré que le HCR "est en faveur d'un retour volontaire, dans la dignité et la sécurité" des...

commentaires (2)

C,EST IMPOSSIBLE ET LE TEMPS LE PROUVERA !

LA LIBRE EXPRESSION

23 h 05, le 31 août 2018

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Commentaires (2)

  • C,EST IMPOSSIBLE ET LE TEMPS LE PROUVERA !

    LA LIBRE EXPRESSION

    23 h 05, le 31 août 2018

  • Retour Volontaire dans la Ignite et la Sécurité Clame a pleine voix...imparable Moralement... Mais dans la réalité des faits, "les rentrants" ne seront ils pas, inévitablement soumis à "des enquêtes de fidélité"... Et qui mènera ces enquêtes?? Il faudra beaucoup de courage (et d'inconscience) pour ceux d'entre eux qui ne pourront pas prouver qu'ils sonr "blancs comme neige" Mais les pays d'accueil voisins ont "un besoin impératif " de les voir partir...ce qui doit leur permettre à eux a une "vie nationale...entre citoyens"

    Chammas frederico

    20 h 10, le 31 août 2018

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