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À La Une - Dans la presse

Hariri : Je préfère coopérer avec Poutine plutôt qu'avec le régime syrien

"Les divergences avec le Hezbollah n'empêchent pas le pays de fonctionner", affirme le Premier ministre désigné lors d'une interview sur la chaîne EuroNews. 

Le Premier ministre désigné, Saad Hariri. Photo d'archives. REUTERS/Mohamed Azakir

Le Premier ministre libanais désigné, Saad Hariri, a affirmé vendredi qu'il préférait "coopérer avec le président russe, Vladimir Poutine, plutôt qu'avec le régime de Bachar el-Assad", lorsque la guerre sera terminée en Syrie, indiquant par ailleurs que les différends politiques qui l'opposent au Hezbollah "n'empêchent pas le pays de fonctionner".

Évoquant la situation en Syrie et la reprise de la majorité du territoire par les forces du président syrien et de ses alliés russes, Saad Hariri a estimé, lors d'une interview sur la chaîne EuroNews, que la fin de la guerre en Syrie "ne changera rien pour le Liban". "La Russie aura prouvé son point de vue et contrôlera la Syrie... Nous travaillerons donc avec les Russes", a-t-il déclaré, soulignant avoir "une très bonne relation avec Vladimir Poutine". Dans ce contexte, il a affirmé qu'il "préfère coopérer avec le président Poutine plutôt qu'avec le régime syrien".

Saad Hariri s'oppose à toute normalisation des relations avec le régime Assad, alors que de nombreux responsables libanais appellent à un retour des relations avec la Syrie, et notamment à l'ouverture des frontières libano-syriennes, afin de permettre l'exportation des produits libanais vers les pays du Golfe.
Après sept ans de conflit, le régime syrien est parvenu, avec l'aide militaire de son allié russe, à reprendre le contrôle d'une majorité de son territoire, à l'exception de la province d'Idleb (nord-ouest). Cette région, située le long de la frontière turque, a été la cible mi-août de raids aériens et de tirs d'artillerie qui pourraient préfigurer une offensive militaire de grande ampleur de l'armée syrienne et de ses alliés.


(Lire aussi : La Russie et l’Iran, des alliés de plus en plus rivaux en Syrie)


"Choquer le système"
Interrogé sur ses relations avec le Hezbollah, M. Hariri a répondu : "Nous avons nos divergences politiques. Le Hezbollah le sait et moi aussi. Ils n'accepteront jamais ma politique vis-à-vis des pays du Golfe et je n'accepterai jamais la leur concernant l'Iran". Il a toutefois assuré que "cela n'empêche pas le pays de fonctionner".

Le Premier ministre désigné a encore déclaré qu'il travaillait d'arrache-pied pour former le gouvernement, attendu depuis plus de trois mois, "afin de pouvoir mettre en œuvre les réformes attendues par le pays".  En avril, la communauté internationale, réunie à Paris pour la Conférence économique pour le développement par les réformes et avec les entreprises (CEDRE), s'était engagée 10,2 milliards de dollars de prêts, dont 9,9 milliards à des taux bonifiés, et 860 millions de dollars de dons, destinés principalement à subventionner les intérêts de ces mêmes prêts. Ces aides sont néanmoins conditionnées à la mise en œuvre de réformes par le Liban. 


Concernant sa démission temporaire, annoncée en novembre dernier de Riyad, et sur laquelle il était revenu après plusieurs semaines, M. Hariri a affirmé qu'il avait décidé de démissionner pour "choquer le système". "Je voyais que le gouvernement partait dans une mauvaise direction, les gens prenaient partie et nous ne parvenions plus à gouverner", a-t-il indiqué.  Dans son discours de démission, Saad Hariri avait accusé le Hezbollah et son allié iranien de "mainmise" sur le Liban. Le Premier ministre avait ensuite accepté de revenir sur sa décision après l'adoption par le gouvernement d'une déclaration engageant le Liban envers les principes de la distanciation du Liban par rapport aux conflits qui se déroulent dans la région et de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays arabes. 

   

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Le Premier ministre libanais désigné, Saad Hariri, a affirmé vendredi qu'il préférait "coopérer avec le président russe, Vladimir Poutine, plutôt qu'avec le régime de Bachar el-Assad", lorsque la guerre sera terminée en Syrie, indiquant par ailleurs que les différends politiques qui l'opposent au Hezbollah "n'empêchent pas le pays de fonctionner".Évoquant la situation en Syrie et la...

commentaires (7)

Il compte sur la reconstruction de la Syrie et pour le moment c'est les Russes et les Chinois qui peuvent donner un coup de pouce a ses societes qui dépérissent. C'est la poche qui passe avant tout.

aliosha

11 h 42, le 01 septembre 2018

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • Il compte sur la reconstruction de la Syrie et pour le moment c'est les Russes et les Chinois qui peuvent donner un coup de pouce a ses societes qui dépérissent. C'est la poche qui passe avant tout.

    aliosha

    11 h 42, le 01 septembre 2018

  • Nous avons appris a nos politiciens de par notre inertie, a nous considerer comme des demeures, et ce depuis deux décennies deja. Donc declaration par ci, perle par la....

    Cadige William

    20 h 02, le 31 août 2018

  • Dernière nouvelle : Gébran Bassil en visite au Patriarche Maronite : "Nous ne sommes pas concernés par les difficultés du premier ministre désigné (sic). Les fautifs sont donc les "Italiens".

    Un Libanais

    19 h 36, le 31 août 2018

  • C'est "compromis" et non "compris". Erreur de frappe et d'âge.

    Un Libanais

    16 h 57, le 31 août 2018

  • Saad Hariri est un homme politique libre. Il est libre de collaborer ou de ne pas collaborer avec qui ce soit au Liban et à l'étranger. Personne n'est au-dessus de lui dans ce domaine. Que cela plaise ou pas. Celui qui n'accepte pas cette attitude, est prié de ne pas collaborer avec lui. A la rigueur, on peut envisager un compris, mais en aucun cas avec les assassins de son père. Posez la même question au fils de René Mouawad, du Mufti Hassan Khaled, de Kamal Joumblatt, de Wissam Hassan, de Samir Kassir, d'Antoine Ghanem, de Wissan Eid, de Béchir Gemayel, de RiadcTaha etc... Vous aurez la même réponse.

    Un Libanais

    16 h 34, le 31 août 2018

  • En clair, nos responsables qui sont censés diriger ce pays...sont incapables de prendre des décisions eux-mêmes, faut toujours qu'ils aillent prendre conseil chez les autres. En ce moment c'est la Russie qui est "à la mode" et tout le monde y court...ou s'imagine qu'elle peut prendre les décisions à leur place. Et ces responsables-là prétendent pouvoir gouverner un pays ? Irène Saïd

    Irene Said

    16 h 24, le 31 août 2018

  • CERTES IL EST TOUJOURS MIEUX DE TRAVAILLER AVEC LE MAITRE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 56, le 31 août 2018

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