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Procès Iran - USA devant la CIJ : à quoi peut-on s'attendre?

De quoi parle cette affaire ? L'initiative de Téhéran est-elle légitime ? Quels seront les arguments de Washington ? Est-ce que l'Iran peut gagner ?

La République islamique a entamé une procédure contre les Etats-Unis devant la Cour internationale de justice (CIJ), organe judiciaire principal de l'ONU, dont les audiences se sont ouvertes lundi. REUTERS/Piroschka van de Wouw

La justice internationale est appelée à se prononcer dans le différend qui oppose l'Iran et les Etats-Unis, alors que Téhéran tente de mettre fin au rétablissement des sanctions américaines. La République islamique a entamé une procédure devant la Cour internationale de justice (CIJ), organe judiciaire principal de l'ONU, dont les audiences se sont ouvertes lundi lundi.


De quoi parle cette affaire ?

Dans une nouvelle bataille judiciaire opposant Téhéran et Washington devant la CIJ, l'Iran tente de bloquer les sanctions américaines réinstaurées par Donald Trump.
Le président américain a annoncé en mai le retrait de son pays de l'accord international sur le nucléaire, conclu en 2015 entre l'Iran et les grandes puissances. L'accord, dans lequel Téhéran s'engage à ne jamais chercher à se doter de l'arme atomique, a été qualifié d'"horrible" par Donald Trump, qui a choisi de rétablir des sanctions unilatérales sévères.
L'Iran accuse à présent les Etats-Unis de faire subir un "siège" à son économie. La République islamique souhaite que la CIJ, basée à La Haye, ordonne à Washington de stopper temporairement les mesures, avant que les juges se prononcent sur le fond de l'affaire par la suite.


(Lire aussi : Nouveau revers pour Rohani après le limogeage du ministre de l'Economie)


L'initiative de Téhéran est-elle légitime ?

L'affaire comporte deux éléments, a affirmé Eric De Brabandere, professeur en "Règlement des différends internationaux" à l'Université de Leiden. "Premièrement, l'Iran considère véritablement que la réimposition des sanctions est une violation du droit international." Deuxièmement, "d'un point de vue politique, l'Iran est soutenu par de nombreux Etats européens sur la question des sanctions", a ajouté M. De Brabandere.
Les représentants de l'Iran vont tout d'abord devoir convaincre la CIJ que ses 15 juges permanents basés au Palais de la Paix ont bien le pouvoir juridictionnel pour entendre l'affaire. Téhéran base ses arguments sur un traité peu connu entre l'Iran et les Etats-Unis, signé en 1955. Ce traité prévoit des "relations amicales" entre les deux pays, tout en encourageant les échanges commerciaux et les investissements. Malgré ce texte, l'Iran et les États-Unis n'entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 1980.


Quels seront les arguments de Washington ?

Selon Eric De Brabandere, les Etats-Unis plaideront l'incompétence de la Cour internationale de justice, en argumentant qu'elle "n'a pas la juridiction" nécessaire. Les représentants de Washington pourraient invoquer deux arguments.
L'un d'eux est que le traité de 1955 n'est plus en vigueur, car il s'agit d'un "traité d'amitié" entre deux nations devenues adversaires depuis presque 40 ans. L'autre est que le différend ne porte "pas sur le traité, mais bien sur les sanctions et les activités terroristes présumées de l'Iran", a expliqué M. De Brabandere. "Washington va sûrement argumenter que le différend porte sur quelque chose de bien plus large qu'un traité", par exemple les ambitions nucléaires de Téhéran.
En outre, il existe une clause dans le traité de 1955 qui permet aux Etats de prendre "toute mesure visant à protéger les intérêts essentiels de sécurité".


(Lire aussi : Washington ne cherche pas un changement de régime mais de "comportement" en Iran)


Est-ce que l'Iran peut gagner ?

"Je pense que c'est très probable que la CIJ décide d'entendre l'affaire, sur base du traité de 1955", a indiqué Eric De Brabandere à l'AFP. Il est cependant plus difficile d'établir si l'affaire sera un succès sur le fond - autrement dit, de déterminer si les Etats-Unis ont manqué à leurs obligations légales ou non. "La portée du traité de 1955 est relativement étroite", a-t-il estimé. "La CIJ peut seulement se prononcer si les Etats-Unis ont violé leurs obligations envers ce traité spécifique". Les juges de la Cour n'auront donc pas le droit de statuer sur ce qui pourrait être considéré comme un différend plus large entre les deux pays.
L'issue de l'affaire, qui ne sera probablement pas connue avant plusieurs années, "est très difficile à prévoir", a conclu le professeur De Brabandere.


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La justice internationale est appelée à se prononcer dans le différend qui oppose l'Iran et les Etats-Unis, alors que Téhéran tente de mettre fin au rétablissement des sanctions américaines. La République islamique a entamé une procédure devant la Cour internationale de justice (CIJ), organe judiciaire principal de l'ONU, dont les audiences se sont ouvertes lundi lundi.De quoi parle...

commentaires (3)

je ne connais rien des procedures judiciares de ce tribunal. Pour la forme, disons qu'il aura besoin du temoignage de diverses parties aux fins d'appuyer les accusations et/ou denegations de l'une et l'autres des parties impliquees, usa/iran. imaginez que des libanais seraient requis de ce faire..... imaginez un peu que HN, Berri, jamil sayed, m aoun, GB etc.... soient requis de le faire , mais aussi S Geagea, S Hariri, F Souaid, S Gemayel, A gemayel, N Gemayel, les parents des qqs officiers de l'armee libanaise tues par des heezbollahi- accidentellement bien entendu- et d'autres aussi . qu'adviendrait il du Liban ? serait ce LA BOMBE ULTIME qui nous détruira pour de bon ? les protagonistes libanais pourraient ils depasser cette situation de facon -pour 1 fois- intelligente, c a d benefique AU LIBAN ET AUX LIBANAIS ?

Gaby SIOUFI

12 h 49, le 28 août 2018

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Commentaires (3)

  • je ne connais rien des procedures judiciares de ce tribunal. Pour la forme, disons qu'il aura besoin du temoignage de diverses parties aux fins d'appuyer les accusations et/ou denegations de l'une et l'autres des parties impliquees, usa/iran. imaginez que des libanais seraient requis de ce faire..... imaginez un peu que HN, Berri, jamil sayed, m aoun, GB etc.... soient requis de le faire , mais aussi S Geagea, S Hariri, F Souaid, S Gemayel, A gemayel, N Gemayel, les parents des qqs officiers de l'armee libanaise tues par des heezbollahi- accidentellement bien entendu- et d'autres aussi . qu'adviendrait il du Liban ? serait ce LA BOMBE ULTIME qui nous détruira pour de bon ? les protagonistes libanais pourraient ils depasser cette situation de facon -pour 1 fois- intelligente, c a d benefique AU LIBAN ET AUX LIBANAIS ?

    Gaby SIOUFI

    12 h 49, le 28 août 2018

  • C'est simple : Les vainqueurs écrivent l'histoire ! Dans ce cas précis, les plus forts (Amérique) écrivent l'histoire.... Cela dit, les états unis souffrent de quelques faiblesses dans ce dossier contre l'Iran, si l'on considère que certains pays européens (pas les moindres, France, Allemagne...), soutiennent l'Iran, arguant que l'accord signé en 2015 avec l'Iran est toujours valable et en vigueur. Enfin pensons aussi que cette affaire est plutôt une affaire entre "Trump avec ceux qui l'on aidé à être élu" et l'Iran ! (voir plus largement le conflit du proche et moyen orient) l'Amérique sous Barak Obama ou même Clinton n'aurait jamais remis en cause cet accord qui semble satisfaire les démocraties européennes. Il ne s'agit pas de prendre partie, mais de dire une certaine vérité !

    Sarkis Serge Tateossian

    13 h 14, le 27 août 2018

  • DE LA PERTE DE TEMPS ! ILS N,ONT QU,A S,ASSEOIR AVEC LES AMERICAINS ET RENEGOCIER TOUS LES DOSSIERS... SINON ILS VONT SOUFFRIR !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 10, le 27 août 2018

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