Aoun : ni provocation ni surenchère

Tout en signalant que la présidence ne reconnaît toujours pas explicitement le fait que le chef de l’État se soit entretenu avec son homologue syrien, des sources informées accréditées à Baabda ont précisé en soirée que M. Aoun « a soulevé la question du poste frontalier de Nassib, sous l’angle de l’intérêt économique du Liban, sans chercher à provoquer quiconque ni dans un esprit de surenchère ». « À cet égard, affirme la source, il n’y a pas de place pour d’autres considérations que celle de l’intérêt du Liban. » « Le principe de distanciation vaut pour les situations de guerre et de conflit, mais du point de vue du commerce et de l’économie, il est naturel de chercher à ménager l’intérêt du Liban, d’autant que les pertes occasionnées à l’économie étaient considérables, sans compter les 48 milliards de livres payés pour subventionner l’exportation maritime. » Et les milieux cités d’assurer que ce qui se passe « n’a rien à voir avec la normalisation, un terme utilisé normalement au sujet de relations conflictuelles ou inamicales, et non entre deux États liés par des relations diplomatiques ».
Par ailleurs, les mêmes sources ont précisé que le délai du 1er septembre évoqué par le chef de l’État pour ce qui concerne la formation du gouvernement est là à titre « incitatif », et qu’il a été posé dans l’idée qu’à partir de cette date, le délai accordé à cette échéance devrait avoir été suffisant pour connaître les points de vue de tous les acteurs; un délai passé lequel, si l’impasse persiste, le chef de l’État pourrait s’adresser à l’opinion et « faire la vérité ».