Le ministre sortant de l'Information, Melhem Riachi (Forces libanaises), s'est entretenu samedi avec le Premier ministre désigné, Saad Hariri, et le président du Parlement, Nabih Berry, au sujet de la formation du prochain gouvernement, mais aucune avancée n'a été enregistrée, alors que le nouveau cabinet est attendu depuis plus de deux mois.
"La réunion avec M. Berry était excellente et la situation est positive", a affirmé M. Riachi à l'issue de la rencontre qui s'est tenue à Aïn el-Tiné. "Nabih Berry aide le Premier ministre désigné, Saad Hariri, à trouver des solutions aux problèmes qui se présentent", a indiqué le ministre sortant, qui souligne que le chef des FL, Samir Geagea "a fait de même en proposant un maximum de facilités à M. Hariri". Il a ajouté que "certains obstacles persistent, notamment le fait que certains pensent que le gouvernement est formé sur l'Olympe, où vivent des divinités légendaires, et que nous ne sommes que de simples mortels".
Le ministre Riachi a estimé que "même si on dit dans la liturgie que +chanter, c'est prier deux fois+, en politique, on dit que personne ne peut comptabiliser deux fois son poids" dans l'équilibre politique". M. Riachi faisait référence à la question du "poids politique" revendiqué par les différentes formations, notamment certaines formations chrétiennes, pour justifier leurs revendications au sein du futur gouvernement.
(Lire aussi : Hamadé à « L’OLJ » : La dictature de Gebran Bassil ne passera pas)
A 18h, M. Riachi a été reçu à la Maison du centre par M. Hariri. Aucune déclaration n'a été faite à l'issue de cet entretien. Mais le ministre de l'Information a confié à la chaîne LBCI avoir informé le Premier ministre désigné de l'entretien qu'il a eu avec M. Berry. Aucune percée n'a donc finalement été enregistrée à l'issue du tête-à-tête Hariri-Riachi.
Melhem Riachi a en outre fait savoir à la LBCI qu'il ne comptait plus contacter le chef du Courant patriotique libre et ministre sortant des Affaires étrangères, Gebran Bassil, alors que les relations entre les FL et le CPL sont au plus bas, notamment sur fond de divergences quant à l'attribution des portefeuilles ministériels.
"J'ai essayé de nombreuses fois (d'entrer en contact) avec Gebran Bassil, malgré le fait qu'il se soit dérobé à l'accord de Meerab, mais il ne s'est pas montré coopératif. Je ne vais donc plus tenter cela à nouveau s'il ne prend pas lui-même l'initiative, pour ne pas que je sois accusé de +harcèlement+", a confié M. Riachi à la chaîne.
L'accord politique de Meerab, conclu en 2016 entre les FL et le CPL, a pavé la voie à l'élection du président de la République, Michel Aoun (fondateur du CPL). Mais depuis plusieurs mois, cet accord est remis en question par les deux partis.
Les quotes-parts revendiqués par les principaux partis chrétiens et druzes constituent les freins majeurs à la naissance du prochain cabinet. Après des informations de presse faisant état d'avancée positive hier, la formation du gouvernement continue finalement à faire du surplace.
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commentaires (4)
Enfin...certains "chefs de ceci et cela" montrent leur vrai visage ! Reste plus qu'à espérer que leurs partisans comprennent enfin que ces "chefs" n'ont pas une goutte de sang patriote dans leurs veines, mais uniquement des ambitions personnelles démésurées, pas du tout adaptées à leurs possibilités. Le Liban...dans tout cela...?...ils s'enfoutent ! Irène Saïd
Irene Said
08 h 58, le 12 août 2018