Le président chinois Xi Jinping s'est engagé mardi à l'octroi de 20 milliards de dollars de prêts et quelque 106 millions d'euros (124 millions de dollars) d'aide financière à plusieurs pays du Moyen-Orient, dont la Syrie et le Liban.
Pékin s'investit au Moyen-Orient depuis des années, tout en se gardant de prendre position dans les conflits régionaux, avec notamment pour objectif son projet de "nouvelle Route de la Soie" - "Belt and Road" - qui vise à relier la Chine à l'Europe via un réseau de routes, voies ferrées, ports, sites énergétiques, et qui passera par le Liban. Le retrait des Etats-Unis de l'accord nucléaire iranien ouvre en outre de nouvelles perspectives pour les autorités chinoises.
"Nous devons traiter les uns avec les autres avec franchise, ne pas craindre les différences, ne pas éluder les problèmes, et avoir une large discussion sur chaque aspect de politique étrangère et de stratégie de développement", a déclaré Xi Jinping devant les représentants de 21 pays arabes réunis à Pékin. Dans ce cadre, le président chinois a marqué sa volonté de contribuer à la "reconstruction économique" de la région, secouée par les conflits, et à son "renouveau industriel" dans les domaines du pétrole, du gaz, de l'énergie nucléaire et des énergies renouvelables. Il a promis pour ce faire l'équivalent de 20 milliards de dollars de prêts. Un consortium de banques chinoises et arabes sera créé avec un fonds dédié de trois milliards de dollars.
Une aide de 100 millions de yuans (15 millions de dollars) sera également allouée à l'Autorité palestinienne, ainsi qu'une enveloppe de 600 millions de yuans (91 millions de dollars) au profit de la Jordanie, du Liban, de la Syrie et du Yémen, a précisé le dirigeant chinois.
Dans une interview publiée le 7 juillet dernier par le média chinois Xinhua, le ministre libanais de l’économie, Raëd Khoury, déclarait que le gouvernement et le secteur privé chinois sont très intéressés par des investissement au Liban. "Les Chinois nous ont dit être très intéressés par des investissement notamment dans les infrastructures, les routes, les télécommunications et les usines de production d 'électricité", a déclaré M. Khoury. Dans ce contexte, le ministre a dit espérer que le plan élaboré par le cabinet de conseil international McKinsey ayant pour objectif de diversifier l’économie libanaise à travers le développement des secteurs productifs, encouragera les Chinois à venir investir au Liban. Les membres de l’équipe de McKinsey ont présenté, le 4 juillet dernier, au président Michel Aoun, les grandes lignes de leur plan.
En janvier dernier, la Chine restait le principal fournisseur du Liban, représentant 14,5 % des importations libanaises (247 millions de dollars).
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commentaires (2)
Pas stupides, les Chinois ! Ils s'engouffrent dans les brèches laissées ouvertes par un certain Trump partout dans le monde. En plus ils sont des travailleurs infatiguables, qualifiés, et très, très nombreux. Irène Saïd
Irene Said
12 h 45, le 10 juillet 2018