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Réfugiés : Le Liban ne peut plus attendre une solution politique en Syrie, affirme Aoun

Le chef de l'Etat a affirmé qu'en raison de la crise des réfugiés, le Liban avait déjà perdu près de 10 milliards de dollars.

Le président de la République libanaise, Michel Aoun, a reçu à Baabda les ambassadeurs des pays du Groupe international de soutien au Liban (GISL, composé de sept pays, les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France, l'Allemagne, l'Italie et la Grande-Bretagne et de Union européenne), le 14 juin 2018. Photo Dalati et Nohra

Le chef de l'Etat libanais Michel Aoun a réitéré jeudi, en recevant à Baabda les ambassadeurs des pays du Groupe international de soutien au Liban (GISL), son appel au retour des réfugiés syriens vers "des zones sûre dans leur pays", affirmant que le Liban "ne pouvait plus attendre une solution politique à la crise en Syrie".  Le chef de l'Etat a affirmé qu'en raison de la crise des réfugiés, le Liban avait déjà perdu près de 10 milliards de dollars. Il a distribué aux diplomates un rapport détaillant les pertes dans chaque secteur.

"Le Liban respecte ses obligations envers l'ONU et les pays amis et veille à préserver de bonnes relations, surtout avec les pays qui l'aident", a affirmé M. Aoun aux ambassadeurs du GISL (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Allemagne, Italie, Grande-Bretagne, ainsi que l'Union européenne et la Ligue arabe). "Les capacités du Liban ne permettent plus que les réfugiés demeurent sur son territoire indéfiniment, en raison des conséquences négatives dans les différents domaines", a ajouté le chef de l'Etat. "Nous ne pouvons plus attendre une solution politique en Syrie pour commencer à organiser le retour des déplacés", a-t-il ajouté, estimant que de telles solutions "peuvent prendre de longues années". Le président Aoun a insisté sur le fait qu'il existe, selon lui, "une différence entre le retour des déplacés et la solution politique". Et de poursuivre : "Le Liban considère qu'il est désormais possible pour les réfugiés de rentrer dans des régions sûres et stables en Syrie, dont la superficie équivaut à cinq fois celle du Liban". "Les déplacés qui se trouvent pour le moment au Liban peuvent aller s'installer dans ces régions", a-t-il affirmé. 


(Reportage : Rentrer en Syrie ou rester au Liban ? Des réfugiés syriens s’expriment)


Présence "temporaire"
De son côté, la coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Pernille Dahler Kardel, a souligné à l'issue de la réunion que les ambassadeurs avaient assuré au chef de l'Etat que "la présence des réfugiés syriens au Liban est considérée comme temporaire". "Nous nous sommes mis d'accord sur la nécessité d'encourager une coopération constructive et fructueuse entre le Liban et ses partenaires internationaux sur cette question", a-t-elle ajouté. 

Le ministre sortant de l'Information, Melhem Riachi (Forces libanaises), a de son côté assuré, après avoir été reçu par le chef de l'Etat, que sa formation politique soutient le point de vue de la présidence en ce qui concerne la question du retour des réfugiés syriens. M. Riachi a appelé à ce que ce retour soit organisé "en coopération avec la communauté internationale sans confrontation" avec celle-ci.
Plus tard dans la soirée, le chef des FL a reçu la représentante du HCR au Liban, Mireille Girard, et lui a annoncé qu'il partage l'avis du président libanais concernant la nécessité d'un retour des réfugiés syriens sans attendre une solution politique dans leur pays. Mme Girard a répondu qu'il s'agit là d'"une décision souverainiste libanaise et que le HCR s'occupe uniquement du volet humanitaire de la crise".


Le Liban accueille près de 1,5 million de réfugiés syriens, l'équivalent d'un quart de sa population. Ils ont fui la guerre qui ravage la Syrie depuis 2011. Les responsables libanais, notamment le président de la République et le chef de la diplomatie, appellent depuis plusieurs mois à organiser le retour de ces réfugiés vers des zones sûres en Syrie. De son côté, la communauté internationale, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés en tête, affirme que ce retour est prématuré, en l’absence d’une solution politique au conflit syrien.

Les déclarations de M. Aoun interviennent alors que le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, est en conflit ouvert avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés ( HCR) qu'il accuse d'entraver un retour volontaire des réfugiés en Syrie. Vendredi dernier, M. Bassil avait pris la décision de bloquer des demandes de permis de séjour des employés internationaux du HCR qui estime pour sa part que tout retour en Syrie est prématuré, mais ne s'oppose pas à des retours volontaires.

Jeudi, M. Bassil a assuré qu'il ne cherchait pas des ennuis avec le HCR et qu'il était "prêt à suspendre", les mesures prises à l'égard de l'organisation onusienne s'il "constate un changement dans la politique" de l'organisme, mais a fait savoir qu'il était "prêt à prendre des mesures supplémentaires dans le cas contraire".




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Le chef de l'Etat libanais Michel Aoun a réitéré jeudi, en recevant à Baabda les ambassadeurs des pays du Groupe international de soutien au Liban (GISL), son appel au retour des réfugiés syriens vers "des zones sûre dans leur pays", affirmant que le Liban "ne pouvait plus attendre une solution politique à la crise en Syrie".  Le chef de l'Etat a affirmé qu'en raison de la crise des...

commentaires (8)

IL NE FAUT PAS SE DEMANDER ET CRIER CE QU,ON VOUDRAIT FAIRE... MAIS CE QU,ON PEUT FAIRE ! EN L,OCCURENCE UN TROU DANS L,EAU !!!

LA LIBRE EXPRESSION

16 h 54, le 15 juin 2018

Tous les commentaires

Commentaires (8)

  • IL NE FAUT PAS SE DEMANDER ET CRIER CE QU,ON VOUDRAIT FAIRE... MAIS CE QU,ON PEUT FAIRE ! EN L,OCCURENCE UN TROU DANS L,EAU !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 54, le 15 juin 2018

  • Michel Aoun : Le Liban avait déjà perdu 10 milliards de dollars. Pernille Dahler Kerdel : La présence des réfugiés syriens au Liban est considérée comme temporaire. C'est un dialogue de sourds. Au premier je réponds : Vous appelez le monde entier pour renvoyer les réfugiés chez eux, pendant que vous et vos prédécesseurs vous les naturalisez par centaines de milliers. Je réponds au second : La présence temporaire des réfugiés palestiniens dure depuis 70 ans; l'occupation temporaire militaire syrienne du Liban a duré 30 ans; la présence temporaire des réfugiés syriens durera jusqu'à la fin définitive de la présence chrétienne au Liban. Je ne me moque de qui que soit, mais arrêtez de vous moquer de nous.

    Un Libanais

    19 h 56, le 14 juin 2018

  • 1- Liban fort ne veut plus des réfugiés. 2- Liban convainc la Syrie de reprendre ses citoyens et de s'en occuper. 3- Syrie dit non. 4- Liban fort fustige, non pas Syrie mais Nations unis qui ne prennent pas leur part de réfugiés 5- Nations unis dit non. 6- Politiciens de Liban fort se lancent des flèches et réfugiés se font des bébés. 7- citoyens libanais réfugié dans son propre pays, ou ce qui passait pour être son pays, 8- an 2040: politiciens libanais du Liban encore plus fort, maintenant milliardaires et centenaires pour la plupart, essaient toujours de trouver des solutions aux problèmes d'électricité des ordures,de l'eau de la santé et des... Réfugiés... Akh ya baladna...

    Wlek Sanferlou

    19 h 00, le 14 juin 2018

  • POURTANT SANS SOLUTION POLITIQUE IL EST DIFFICILE DE CONVAINCRE... CAR ON NE PEUT SIMPLEMENT PAS CHASSER... LES REFUGIES DE QUITTER ET LE CONTRAIRE N'EST PAS FAISABLE ! LA DEMAGOGIE EST MAUVAISE DANS CE PROBLEME. NEGOCIER ET CONVAINCRE LES GRANDS ET L'ONU DEVRAIT ETRE LE MOT D'ORDRE ET NON LA CONFRONTATION ! CEUX QUI ONT DES OREILLES QU'ILS ENTENDENT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 32, le 14 juin 2018

  • Quel soucis de parfaire de la part de l'ONU et de ses organisations humanitaires ! Ce même effort est-il déployé pour assurer le bien-être des résidents (pratiquement prisonniers) de l'enclave de Gaza de 350 km² avec près de 2 millions d'habitants ? Deux poids et deux mesures ! De plus, même après leur retour chez eux (en Syrie) le Liban continuera probablement à accueillir 200 à 300 000 ouvriers syriens dont les membres de leurs familles n'est pas très loin du nombre des refugiés actuels. C'est le verre à moitié vide ou celui à moitié plein ! A bon entendeur onusien salut !

    Khalil

    16 h 51, le 14 juin 2018

  • D'autant plus qu'on est témoin de l'empressement de la communuté internationale à trouver une solution rapide et efficace à ce conflit... On a déjà 70 ans d'expérience avec près d'un demi million de réfugiés qui étaient venus pour quelques jours et y sont encore...

    NAUFAL SORAYA

    16 h 42, le 14 juin 2018

  • Le chef de l'Etat a raison . Le Liban ne peut plus supporter ce fardeau de syriens .

    Antoine Sabbagha

    16 h 32, le 14 juin 2018

  • Quelle joie qu'enfin le Liban puisse parler avec force et détermination. De même que pour ses réserves de gaz off shore , le Liban NOUVEAU ne permet plus qu'on lui marche sur les pieds , si nous avons les moyens de nous imposer sur le régional c'est bel et bien grâce à la nouvelle situation du pays , renforcé par la présence de forces de DISSUASIONS très efficaces. Les cassandre de tout bord n'ont qu'à aller se plaindre où elles voudront , mais le liban a décidé de s'autodiriger avec les moyens de bord . Si ça n'est pas NOUVEAU , qu'on m'explique ce qu'est le neuf quand on avait que les yeux pour pleurer sur notre sort .

    FRIK-A-FRAK

    16 h 16, le 14 juin 2018

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