Le Premier ministre libanais désigné a affirmé mercredi, après avoir été reçu par le président russe Vladimir Poutine, qu'il aurait préféré former son gouvernement avant la fête du Fitr, prévue ce week-end, mais qu'il devait composer avec "les ambitions" des différentes parties, assurant qu'il ne craignait pas de retard dans la formation du cabinet.
"J'aurais préféré finaliser la formation du gouvernement avant la fête du Fitr, mais nous savons tous que les parties politiques ont des ambitions, et nous dialoguons avec tout le monde pour parvenir à un résultat", a déclaré M. Hariri aux journalistes après l'entretien. "Je ne crains pas un retard dans la formation du gouvernement, mais il y les ambitions de certaines parties politiques d'avoir des quote-parts. Nous devons penser à la productivité du gouvernement et non aux quote-parts", a ajouté M. Hariri, qui doit assister demain à l'ouverture du Mondial-2018.
Depuis l'annonce des résultats des législatives du 6 mai, chaque formation politique revendique un certain nombre de portefeuilles ministériels, sur base de son poids politique. De même, le chef de l'Etat Michel Aoun la possibilité de nommer plusieurs ministres.
Le chef du gouvernement a par ailleurs indiqué avoir évoqué avec le président russe "les relations bilatérales, et la situation régionale". "Nous avons longuement discuté des réfugiés syriens et leur retour en Syrie, et de l'aide de la Russie dans ce domaine, surtout en ce qui concerne le décret numéro 10 que le régime syrien doit clarifier, pour préserver les droits des réfugiés syriens", a encore dit M. Hariri.
Ce décret permet au gouvernement syrien de saisir des propriétés privées afin de construire des projets immobiliers de grande envergure. Ce n'est que si les propriétaires de ces biens peuvent fournir, dans l'année suivant le lancement du projet immobilier, des preuves de leur droit de propriété sur les bâtiments et terrains visés, qu'ils pourront être indemnisés.
Une polémique oppose actuellement les responsables libanais, notamment Michel Aoun et le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, au Haut-Commissariat pour les réfugiés. Les premiers souhaitent organiser des opérations de retour volontaire des réfugiés syriens -environ 1,5 million- installés au Liban, tandis que la communauté internationale estime ce retour prématuré.
Le Premier ministre désigné était arrivé dans la nuit de mardi à mercredi à Moscou où il avait été accueilli par l'ambassadeur du Liban en Russie, Chawki Abou Nassar, par plusieurs responsables du ministère russe des Affaires étrangères, ainsi que par la mascotte du Mondial.
M. Hariri assistera jeudi au match d'ouverture de la Coupe du monde de football qui opposera la Russie à l'Arabie saoudite dans la capitale russe. A la question d'un journaliste, il a répondu soutenir l'équipe du Brésil depuis son enfance. "Mais nous soutenons toute équipe arabe qui participe à la Coupe du monde", a-t-il ajouté.
La visite du Premier ministre désigné à Moscou coïncide avec celle du prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane à l'occasion de ce match, avec qui il pourrait s'entretenir.
Après sa visite à Moscou, M. Hariri doit se rendre en Arabie saoudite. La dernière visite du Premier ministre désigné en Russie remonte à septembre dernier.
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commentaires (3)
Donc aux 32 ministres on rajoute 11 joueurs de foot pour couvrir toutes les bases! Ça doit expliquer le retard!? Cool!!!
Wlek Sanferlou
20 h 08, le 13 juin 2018