L'Iran verse au Hezbollah 700 millions de dollars par an, selon une responsable US

L'Iran finance le Hezbollah à hauteur de 700 millions de dollars par an, selon des propos de l'adjointe du secrétaire d'Etat américain, en charge de la lutte contre le terrorisme, Sigal Mandelker, rapportés mercredi par le quotidien émirati anglophone The National.

"L'Iran fournit jusqu'à 700 millions de dollars par an du Hezbollah, soit plus du triple de la somme de 200 millions de dollars annuels que Téhéran débloquait au profit du parti chiite avant son intervention en Syrie", a déclaré Mme Mandelker, s'exprimant dans les locaux du think-tank américain Foundation for Defence of Democracies (Fondation pour la défense des démocraties), proche des néo-conservateurs.

La responsable américaine a accusé Téhéran de violer le système bancaire international et de soutenir le terrorisme. "Le gouvernement de la banque centrale d'Iran et d'autres banques iraniennes, ainsi que la force al-Qods, le corps d’élite des Gardiens de la révolution iranienne, ont collaboré pour profiter du secteur bancaire irakien pour transférer clandestinement des fonds au profit de la force Qods et du Hezbollah", a-t-elle dit. 

Le 16 mai, le Bureau du contrôle des avoirs étrangers (Office of Foreign Assets Control – OFAC) du département américain du Trésor, en coopération avec l’Arabie saoudite et plusieurs pays du Golfe, avait ajouté sur sa liste de personnalités reconnues comme terroristes et frappées de sanctions financières le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah et neuf autres responsables du parti chiite, dont le secrétaire général adjoint Naïm Kassem, ainsi que Mohammad Yazbeck, Hussein Khalil et Ibrahim Amine el-Sayyed. Les États-Unis ont placé le Hezbollah sur leur liste d’organisations "terroristes" et lui imposent, ainsi qu’à ses cadres, des sanctions économiques et bancaires.

La veille, Washington avait adopté des sanctions ciblées contre le gouverneur de la Banque centrale d'Iran, Valiollah Seif, un autre haut responsable de la Banque centrale, Ali Tarzali, un représentant du Hezbollah accusé de travailler avec la Force Qods des Gardiens de la révolution, Muhammad Qasir, ainsi qu'une banque basée en Irak et son dirigeant Aras Habib. Le Trésor avait également annoncé de nouvelles mesures punitives contre un réseau de financement des Gardiens de la révolution.

Ces sanctions interviennent dans la foulée de la décision de Donald Trump de quitter l'accord nucléaire de 2015 conclu par les grandes puissances avec l'Iran pour l'empêcher de se doter de l'arme atomique, reprochant à ce texte d'être trop laxiste à l'égard du programme nucléaire iranien, mais aussi de ne pas s'attaquer aux autres activités jugées "déstabilisatrices" de Téhéran au Moyen-Orient, notamment via des groupes alliés comme le Hezbollah.

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