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Liban - Partis

Nasrallah : Les sanctions contre le Hezb ne vont pas retarder la formation du gouvernement

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, lors de son intervention télévisée retransmise en direct à l’occasion de la fête de la Libération. Capture d’écran/MTV

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a assuré vendredi que les nouvelles sanctions imposées par les États-Unis au parti chiite n’allaient pas entraver la formation du prochain gouvernement auquel le Hezbollah compte prendre part. Lors d’un discours télévisé retransmis en direct à l’occasion du 18e anniversaire de la Libération, marquant le retrait unilatéral des troupes israéliennes du Liban-Sud en 2000, après une occupation qui avait commencé en 1978, le leader chiite a d’abord salué la mémoire des « martyrs » du Hezbollah, ceux de l’armée libanaise, de l’armée syrienne et des factions palestiniennes, tombés dans la lutte contre Israël.
Hassan Nasrallah a ensuite abordé la question des sanctions américaines contre les responsables du parti et les conséquences de ces mesures. « Il a été dit que le fait de nous inscrire sur les listes des organisations terroristes allait retarder la formation du gouvernement. Cela n’est pas vrai. Nous figurons sur des listes de groupes terroristes depuis longtemps », a expliqué le leader chiite. « Nous avions été sanctionnés par le passé, et cela n’a jamais empêché la formation des gouvernements et notre participation à ces gouvernements », a-t-il insisté.
Le 16 mai, le Bureau du contrôle des avoirs étrangers (Office of Foreign Assets Control – OFAC) du département américain du Trésor, en coopération avec l’Arabie saoudite et plusieurs pays du Golfe, avait ajouté sur sa liste de personnalités reconnues comme terroristes et frappées de sanctions financières le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah et neuf autres cadres du parti chiite, dont le secrétaire général adjoint Naïm Kassem, ainsi que Mohammad Yazbeck, Hussein Khalil et Ibrahim Amine el-Sayyed. Les États-Unis ont placé le Hezbollah sur leur liste d’organisations « terroristes » et lui imposent, ainsi qu’à ses cadres, des sanctions économiques et bancaires.

« Pas d’impact financier ou matériel »
Les sanctions internationales « n’ont pas d’impact financier ou matériel. Cela fait partie de la guerre psychologique. Ils (l’administration américaine) font cela pour éloigner de nous nos soutiens et ceux qui veulent rester en contact avec nous », a estimé le chef du Hezbollah.
« Les responsables du parti ont été sanctionnés car ils sont patriotes. Comment le gouvernement et l’État peuvent-ils leur tourner le dos ? Nous devons en parler, car cela ne concerne plus une ou deux personnes, ou compagnies, il s’agit d’une politique qui va se poursuivre. Il est clair que les États-Unis et leurs alliés ne font pas cela pour s’amuser. Ils veulent mettre la pression sur les soutiens de la résistance. Mais cela n’est pas nouveau. Depuis les années 90 on cherche à assécher nos finances. Cela fait partie de l’affrontement en cours », a souligné Hassan Nasrallah. Le leader chiite a tenu à faire la différence entre les sanctions le touchant personnellement ou même les cadres du parti en tant que tels qui, a-t-il dit en substance, ne sont pas affectés par ses sanctions, puisque « nous n’avons pas de comptes bancaires », mais les Libanais ordinaires et qui sont directement « affectés dans leurs activités commerciales et leurs investissements au Liban et à l’extérieur », allusion faite notamment aux hommes d’affaires libanais résidant en Afrique. « Cette situation est préjudiciable aux gens ordinaires et aux commerçants dont les noms de certains ont été placés sur la liste du terrorisme », a-t-il dit. Pour Hassan Nasrallah, il s’agit clairement d’une « pression psychologique et morale. Les compagnies et les familles des propriétaires des entreprises (sanctionnées) doivent savoir que les pertes enregistrées en raison des sanctions font partie de la confrontation. Il s’agit de sacrifices et nous devons y faire face », a-t-il martelé.
Revenant sur la question de la formation du gouvernement, Hassan Nasrallah a démenti toute volonté de blocage de la part de son parti. « Certains disent que le Hezbollah a hâte de voir formé le prochain cabinet pour se prémunir des dangers. Comme tout le monde, nous souhaitons une formation rapide du prochain gouvernement, car il y a des dossiers pressants. Mais cela ne veut pas dire que nous craignons les États-Unis et les événements dans la région. Rien ne nous inquiète. Nous sommes confiants et notre lecture des événements est la bonne », a-t-il poursuivi. « Certes, il y a des complications, chaque formation ayant ses revendications dans le cadre des consultations pour le prochain gouvernement », a reconnu le chef du Hezbollah. « Mais jusqu’à présent, nous n’avons posé aucune condition », a-t-il fait savoir.
Démentant les informations selon lesquelles le parti chiite réclamerait un ministère régalien (Intérieur, Affaires étrangères, Défense, Finances), Hassan Nasrallah a dit : « Le Hezbollah ne veut pas de ministère régalien, contrairement à ce qui se dit. Le ministère régalien qui sera accordé à la communauté chiite sera attribué au mouvement Amal du président du Parlement Nabih Berry, avec qui nous nous sommes mis d’accord. »

« Faillite »
Il a ensuite fait savoir que le Hezbollah réclame la création d’un ministère de la Planification, « afin que le pays cesse de fonctionner par tâtonnement ».
« Nous voulons un gouvernement fort, efficace, qui représente les diverses formations politiques. Tout le monde a parlé de la lutte contre la corruption, de la décentralisation, de la crise des déchets. Que chaque formation apporte son projet, car les différents programmes comportent de nombreux points en commun », a affirmé Hassan Nasrallah en appelant même ses adversaires politiques, tels que les FL, à joindre leurs efforts pour combattre le fléau de la corruption.
Il a souligné que son parti allait lutter efficacement contre la corruption et qu’il a l’intention de mettre en place tout un mécanisme et une équipe d’experts pour suivre de près ce dossier. « La lutte anticorruption doit se faire à l’échelle nationale. Cela est la condition du succès. La direction du Hezbollah a préparé un dossier à ce sujet et un responsable du parti ainsi que des cadres de la formation vont s’en charger. Ce responsable sera le député Hassan Fadlallah », a-t-il annoncé. « Le pays n’est pas encore en situation de banqueroute. Mais s’il continue sur cette trajectoire, avec cette corruption et cette dilapidation des fonds, il se dirige vers la faillite », a enfin prévenu le chef du Hezbollah.
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a assuré vendredi que les nouvelles sanctions imposées par les États-Unis au parti chiite n’allaient pas entraver la formation du prochain gouvernement auquel le Hezbollah compte prendre part. Lors d’un discours télévisé retransmis en direct à l’occasion du 18e anniversaire de la Libération, marquant le retrait unilatéral des...

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